Penser les migrations pour repenser la société

Fathallah Dagmi, Françoise Dureau, Nelly Robin, Thomas Lacroix, Yann Scioldo-Zürcher (dir)

Les migrations internationales contribuent à définir l’État et ses formes de citoyenneté. Elles modifient les relations professionnelles, transforment les espaces géographiques et jouent un rôle fondamental dans les expressions artistiques. Par effet miroir, les pratiques des migrants sont, elles aussi, tributaires des contraintes et opportunités qu’ils rencontrent dans les espaces qu’ils traversent, sinon investissent.
De l’Europe au continent américain en passant par l’Afrique, ce livre illustre la façon dont les études migratoires permettent d’éclairer les sociétés contemporaines, depuis leur construction politique jusqu’aux multiples échelles servant à l’analyse des pratiques sociales quotidiennes. Prises ensemble, elles initient un dialogue nécessaire entre spécialistes des migrations et des sciences sociales.
En d’autres termes, penser les migrations est « un moyen de penser la société », au-delà de la question du contrôle des frontières par les États, à laquelle elles sont trop souvent réduites.

 

Paul Brassley (Université d’Exeter)

3, 13 et 18 mars – Conférences – EHESS, Paris

Longtemps Professeur à l’Université de Plymouth et actuellement Research Fellow à l’Université d’Exeter, dorénavant président de la prestigieuse British Agricultural History Society, Paul Brassley, invité par Gérard Béaur (ZRHIMOR) et Alice Ingold (GRHEN) est un chercheur dont les travaux d’histoire rurale font autorité dans le monde académique britannique et hors du Royaume Uni. Spécialiste d’histoire économique pour les XIXe et XXe siècles, il a orienté ses recherches vers les changements techniques en agriculture et leur impact sur le système de production et sur la productivité des fermes – c’est ainsi qu’il développe actuellement un programme sur cette question. Parallèlement, il a été et est encore impliqué dans de nombreux projets internationaux relatifs aux transformations de l’agriculture pendant l’Entre-deux-guerres ou dans la période postérieure à la Seconde Guerre mondiale (et immédiatement antérieure à la PAC), en étudiant aussi bien la question des réformes agraires, que celles de l’électrification en milieu rural, ou des changements alimentaires. Il a contribué à The Agrarian History of England and Wales que dirigea Joan Thirsk, il a publié de nombreux articles, et tout récemment un livre avec Richard Soffe : Agriculture: A Very Short Introduction, paru chez Oxford University Press.

Comment s’écrit l’histoire juive

Ouvrage collectif sous la direction de Sylvie-Anne Goldberg

L’émancipation des Juifs, initiée par la Révolution française et
diffusée en Europe par les guerres napoléoniennes, a incité les
Juifs à vouloir prendre place dans les cultures nationales. Confrontés
à une société chrétienne qui les considérait comme « sortis
de l’histoire » depuis près de deux millénaires, des rabbins et
intellectuels juifs, érudits accomplis, se firent historiens pour
promouvoir une approche scientifique du judaïsme qui devait
leur permettre d’intégrer le panthéon culturel des nations.
Quelles sont les méthodes et les pratiques mises en oeuvre par
ces pionniers, quels étaient leurs objectifs affichés ou inavoués ?
Et dans quelle mesure le regard porté par ces constructions
historiques s’exerce-t-il sur l’histoire juive elle-même ? Autant
de questions fondamentales pour la compréhension du présent
auxquelles viennent répondre les auteurs réunis ici par Sylvie
Anne Goldberg, parmi les plus éminents des études juives
contemporaines.

Le particulier, le singulier, l’universel. Charles Sorel (1602-1674)

18 décembre – Journée d’étude – Maison de la recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle, Paris

Cette journée d’études, organisée par Christian Jouhaud (GRIHL), avec le soutien des équipes de recherche de l’EA 174 « Formes et idées de la Renaissance aux Lumières » (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3) et le CRH, se fixe pour but de confronter des approches récentes, et éventuellement divergentes, des écrits de Charles Sorel. Ces travaux féconds et novateurs permettent de prendre la mesure d’une œuvre dont la force et la cohérence ont été incomprises ou sous évaluées dès le XVIIe siècle, et souvent cantonnées à l’appellation de « polygraphie » depuis. La discussion à la suite de chaque intervention et à la fin de la journée devrait tenir une grande place dans cette tentative.

Les femmes qui comptent dans la banque et la finance (XIXe-XXIe siècle)

5 et 6 décembre – Journées d’étude – Paris

Les premières journées avaient fait état de la recherche actuelle en France et en Europe sur la place des femmes dans les banques et institutions financières publiques et privées, des employées aux cadres dirigeantes en mettant en lumière une chronologie contemporaine des facteurs ayant facilité ou non l’égalité dans le travail, l’accès à certains métiers et à des responsabilités.
Cette deuxième édition des « Femmes qui comptent dans la banque et la finance aux XIXe-XXIe siècles » se concentre sur le rôle des femmes devant le « guichet », soit les femmes actionnaires, investisseuses, emprunteuses…Des exemples historiques en France, en Europe et aux Etats-Unis  chercheront à suivre la trace de l’activité et du statut des femmes dans un univers qui leur était a priori fermé.  Marginales ou pionnières, célèbres ou modestes : une mosaïque révélatrice de la difficulté de cerner une minorité souvent invisible et silencieuse.
Une esquisse du « chemin des femmes » dans le monde de l’argent – pour reprendre le beau titre de Michèle Perrot.

 

Stocks, seasons and sales

Food supply, storage and markets in Europe and the New World, c. 1600-2000

W. Ronsijn, N. Mignemi, L. Herment (eds.)

À travers dix cas d’études situés dans des terrains différents (Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Italie, France, Mexique), cet ouvrage analyse les ressorts de l’évolution de l’approvisionnement urbain et des politiques de régulation en matière de denrées de première nécessité sur la longue durée (XVIIe-XXe siècles). Il met en particulier l’accent sur les problématiques liées aux phénomènes de saisonnalité, à la gestion des flux et des stocks alimentaires, qui permettent d’envisager de nombreuses questions sociales, politiques, économiques et environnementales.

Histoire rurale de l’Europe XVIe-XXe siècle

Sous la direction de Laurent Herment

La croissance agricole qu’a connue l’Europe entre le XVIe et le XXe siècle est un facteur essentiel de la construction du monde moderne. Mais il reste à en comprendre la nature, le rythme et les causes. Trois grandes approches ont stimulé depuis près de 30 ans les débats des historiens dans ce domaine : la diversité des systèmes agraires, les méthodes quantitatives et le rôle des institutions. Ce livre s’appuie sur ces trois thématiques pour proposer une vision synthétique de la recherche européenne sur l’histoire agraire moderne et contemporaine, aux antipodes des traditionnelles monographies régionales. Il témoigne ainsi du renouveau et de la vitalité des études sur un monde rural qui reste essentiel à la compréhension de notre temps.

Afficher le droit au Moyen âge. Les chartes lapidaires en discussion

19 septembre – Séminaire – Paris, EHESS

Ce séminaire entend poser les bases d’une réflexion sur les liens entre les pratiques d’écriture exposée et l’exercice du droit dans la culture écrite du Moyen Âge occidental. Il est conçu comme un cycle de séminaires débouchant sur la publication d’une synthèse bibliographique et thématique, et sur la mise à disposition du corpus rassemblé au cours de la recherche. ce premier séminaire sera consacré à la question des continuités et des ruptures dans l’affichage épigraphique du droit entre Antiquité, Antiquité tardive, Moyen Âge et Époque moderne. À partir d’exposés sur chacune de ces périodes, et au-delà de l’aspect artificiel du découpage, il s’agira de savoir si les pratiques médiévales sont spécifiques ou originales, comment elles peuvent être comprises dans une longue histoire des pratiques écrites du droit, quels sont les principes structurels en jeu dans la publication monumentale des décisions et des normes, etc.

Pouvoirs de l’imagination Approches historiques (3)

Vendredi 7 juin – journée d’étude – Paris, EHESS

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les
XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.
Comme l’année précédente, le séminaire fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Linguistique et écrit (8)

13 juin – Journée d’étude – EHESS, Paris

Cette 8e édition des journées d’études « Linguistique et écrit », organisée par Dinah Ribard (GRIHL) et Marion Carel (CRAL) sera consacrée à la présentation et à la discussion de travaux en cours sur des questions d’énonciation, de performativité, d’oralité écrite, de narrativité hors du récit, à la croisée de l’histoire et de la linguistique. Différents types d’écritures seront envisagés, séparément ou simultanément : écritures littéraires, publicitaires, juridiques, poétiques, savantes, politiques ; mises en livres ou arrimées à l’oral, en mots ou en images.