Les dispositifs de formation professionnelle au Moyen Âge et à l’époque moderne

3 juillet – Journée d’étude – Paris, EHESS

La formation professionnelle dans les sociétés « préindustrielles » ne se limite pas aux dispositifs institutionnels d’apprentissage associés à des activités artisanales urbaines et aux corporations. Elle dépasse aussi des formes contractuelles souvent évanescentes dans une chronologie qui remonte au Moyen Âge. La journée d’étude, organisée par  Mathieu Marraud (RHISOP-LaDéHiS) et François Rivière (LabEx HaStec, LaMOP),  interroge la notion de professionnalisation pour étudier une « formation professionnelle » qui prévoit l’acquisition des gestes et des techniques du métier, mais aussi d’une culture commune. Cette grille de lecture large appelle la comparaison d’études de cas qui concernent artisans, artistes ou marchands, en Occident ou dans l’empire ottoman. Les rôles sociaux des formateurs, des apprentis et de leur entourage seront interrogés, ainsi que les modalités de connaissance des relations formatives, et, lorsque c’est possible, le contenu des savoirs et savoir-faire transmis.

 

Social Relations, Politics, and Power in Early Modern France Robert Descimon and the Historian’s Craft

Barbara B. Diefendorf (ed.)

La sociabilité est essentielle à l’activité de l’historien, l’échange d’idées se faisant par écrit, lors de séminaires, et souvent dans des discussions informelles autour d’un repas. Ces essais sont le fruit d’un réseau de sociabilité dont le centre est l’historien français Robert Descimon. Ils se concentrent sur les relations entre société, politique et pouvoir en France des guerres de Religion à l’affirmation de l’absolutisme. A partir d’une grande variété d’approches et de méthodes historiques, ces contributions offrent de nouvelles perspectives sur l’évolution du rôle des élites à l’époque moderne et sur les influences sociales, familiales et culturelles qui ont façonné leurs valeurs et leurs choix.

Minhagim Custom and Practice in Jewish Life

Jean Baumgarten, Hasia Diner, Naomi Feuchtwanger-Sarig, Simha Goldin, Joseph Isaac Lifshitz (ed.)

Parallèlement à la Loi (Halakha), les coutumes (Minhagim) dépendent de pratiques locales et d’écoles régionales de rabbins et de décisionnaires. Les Minhagim ont joué un rôle fondamental dans l’histoire des communautés juives et dans la formation des traditions de règles religieuses. Les coutumes furent un facteur de stabilité et d’autorité pour les institutions juives locales. Les auteurs de ce volume collectif explore la notion de Minhag (coutume) dans son sens le plus large, notamment concernant leur impact dans les aspects les plus divers et complexes de la vie juive. Les articles étudient leur fonction anthropologique, religieuse, culturelle, économique, ainsi que le rôle des rites et rituels dans la définition de l’identité juive et dans l’organisation interne des communautés. Le volume privilégie trois perspectives:  la définition théorique et légale de la coutume; sa dimension historique et sociale; l’étude de coutumes spécifiques dans leur contexte communautaire. Les coutumes juives permettent de comprendre et de mesurer les permanences et les transformations de la société juive.

 

Citizenship until further notice? Refugees and revocation of nationality in the 20th century

Date limite de dépôt : 30 juin – Appel à communication

La notion d’apatride a été reconnue comme l’une des maladies majeures du 20ème siècle. Les historiens, les avocats, les philosophes politiques et d’autres ont critiqué le pouvoir d’exclusion de l’État-nation et décrié la situation de ceux qui sont dépossédés de leur passeport et de leurs droits. Un réfugié apatride, sans la protection de l’État et s’appuyant éventuellement sur un « passeport Nansen », devient le symbole de l’exclusion du monde politique. La révocation de la citoyenneté n’était pas une étape sans conséquence et pouvait être assimilée à une décision de vie ou de mort.

 

The Limits of Transnationalism

Nancy L. Green

Le transnationalisme signifie beaucoup de choses pour beaucoup, du franchissement des frontières physiques aux frontières intellectuelles. The Limits of Transnationalism réévalue les récits trop optimistes souvent associés à ce terme malléable, révélant les obstacles à la fois métaphoriques et très réels à la mobilité transnationale. Nancy L. Green commence son examen de grande envergure en racontant l’histoire de Frank Gueydan, un Américain du début du XXe siècle reconnu coupable d’avoir fabriqué de faux vins en France, qui se plaignit amèrement de l’impossibilité d’obtenir un procès équitable ni de solliciter l’aide de Fonctionnaires américains. La situation difficile de Gueydan ouvre la porte à une série d’enquêtes sur les vingt-cinq dernières années d’études transnationales, soulevant des questions sur les faiblesses des réseaux mondiaux et la nature glissante des liens de citoyenneté pour ceux qui essaient de vivre des vies transnationales. The Limits of Transnationalism (Les limites du transnationalisme) rappelle de manière convaincante la complexité de ce sujet et appelle à accorder une plus grande attention aux nombreux obstacles sur la route.

 

Pouvoirs de l’imagination Approches historiques (3)

Vendredi 7 juin – journée d’étude – Paris, EHESS

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les
XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.
Comme l’année précédente, le séminaire fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Drogues et résistances des populations amérindiennes

13 juin – Demi-journée d’étude – Paris, EHESS

Comme on sait, la colonisation européenne des Amériques s’est faite par l’épée, le sang, la traîtrise, la peur. Elle s’est faite aussi par l’extermination « naturelle » causée par les maladies importées d’Europe. Mais elle n’aurait pas pu s’accomplir sans la colonisation de l’imaginaire. Comment autrement quelques milliers d’européens auraient pu gagner contre des millions d’Amérindiens ? Pourtant, la colonisation a dû faire face à bien de résistances, sous toutes ses formes, armée, administrative, idéologique. Dans cette confrontation, les drogues utilisées par les populations amérindiennes, transmises aux Noirs, aux Métis, aux sang-mêlé, ont joué un rôle non négligeable. Les colonisateurs ont bien essayé d’interdire la consommation du peyotl, de la coca et d’autres herbes magiques utilisées depuis longtemps par les populations amérindiennes, mais sans aucun succès. Malgré les interdits, malgré la répression, les Amérindiens et les populations métissées ont continué à consommer ces plantes qu’elles pensaient un don des dieux.

La mer : Histoire et sciences sociales des mondes liquides

Date limite de dépôt : 20 juin – Appel à candidatures – Ecole Française de Rome

L’EHESS et l’EFR organisent à Rome un Atelier doctoral sur le thème général « La Méditerranée : un laboratoire de l’histoire globale et des processus de globalisation », décliné chaque année sur une thématique différente. Le prochain atelier, en octobre 2019, portera sur « La mer : histoires et sciences sociales des mondes liquides »
L’atelier est ouvert aux doctorant.e.s et étudiant.e.s à partir du M2 de toutes disciplines.
Comment l’histoire et les sciences sociales étudient-elles les mers et les océans ? Existe-t-il des méthodes, des échelles et des temporalités privilégiées pour décrire, représenter et analyser ces vastes espaces liquides qui occupent plus de 70 % de la surface de notre planète ? Cet atelier doctoral propose d’aborder ces questions en réfléchissant, dans la longue durée et avec les outils des sciences humaines et sociales, à la façon dont les sociétés humaines vivent et pensent les mondes aquatiques, les phénomènes maritimes (marées, vagues, courants, moussons, etc.) et les êtres vivants qui les peuplent (du taret aux coraux, poissons, coquillages et autres mammifères marins).
Le Comité scientifique est composé de Jean-Marc Besse (EHESS), Guillaume Calafat (Paris 1 Panthéon- Sorbonne), Fabrice Jesné (EFR), Silvia Sebastiani (EHESS).

L’influence et ses limites

20 et 21 juin – Atelier international – Paris, EHESS

L’atelier, organisé par Répine (Réseau d’étude des pratiques d’influence) et le CRH (Yves Cohen) et soutenu par le LabEx Tepsis confrontera diverses formes d’étude de l’influence et de la contre-influence. Il importe en effet que les sciences sociales affinent leurs moyens de s’emparer d’un phénomène qui ne cesse de proliférer et d’envahir la vie publique aussi bien que personnelle. Parler d’« influence » permet d’étudier ensemble de nombreuses pratiques développées au XXe siècle, publicité, propagande, marketing, relations publiques, communication, psychologie sociale, lobbying… Ces pratiques prennent constamment des formes nouvelles, comme celle des « influenceurs » ou de l’invasion des réseaux sociaux par l’infox. Elles se déploient à l’échelle globale comme à celle, non pas tant du local que de l’intime. Elles recourent aux sciences, de la psychologie à l’informatique, et mobilisent les arts. D’où cet atelier multidisciplinaire, international et rapprochant chercheurs et membres de la société civile.

Linguistique et écrit (8)

13 juin – Journée d’étude – EHESS, Paris

Cette 8e édition des journées d’études « Linguistique et écrit », organisée par Dinah Ribard (GRIHL) et Marion Carel (CRAL) sera consacrée à la présentation et à la discussion de travaux en cours sur des questions d’énonciation, de performativité, d’oralité écrite, de narrativité hors du récit, à la croisée de l’histoire et de la linguistique. Différents types d’écritures seront envisagés, séparément ou simultanément : écritures littéraires, publicitaires, juridiques, poétiques, savantes, politiques ; mises en livres ou arrimées à l’oral, en mots ou en images.