Maxime Boidy et Francesca Martinez Tagliavia (dir.)
Depuis l’annonce d’un « tournant visuel » au début des années 1990, la vision s’est imposée comme un terme clé dans les sciences humaines et sociales. La visualité, en dépit d’usages foisonnants dans les débats anglo-américains, demeure une notion plus méconnue. Incluant la première traduction française du texte fondateur de W. J. T. Mitchell sur le pictorial turn, cet ouvrage propose une brève archéologie des Visual Studies sous la forme d’un tour d’horizon de ces notions polysémiques et plurielles.
Des savoirs féministes sur l’image au rôle séminal du visible dans l’œuvre de Michel Foucault, des icônes byzantines aux stars d’Hollywood, les six textes rassemblés constituent une anthologie à la fois critique et accessible, qui éclaire les mutations de la pensée contemporaine après l’essor global des études visuelles. Où l’on apprend que la visualité n’est pas réductible à un regard socialement construit, mais qu’elle désigne historiquement une capacité politique : une vision en mesure de redéfinir ce qu’est aujourd’hui l’imagination de l’égalité et de l’émancipation.