Autour de l’ouvrage de Florence Hachez-Leroy, Menaces sur l’alimentation. Emballages, colorants et autres contaminants alimentaires, XIXe-XXe siècle

2 décembre – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Comment la science et l’industrie se sont-elles invitées à notre table ? À la croisée des cultures de l’alimentation et de la toxicologie, ce livre interroge l’histoire du risque alimentaire et de ses acteurs, au travers de cas emblématiques tels que l’arrivée progressive des colorants, de la cellophane, ou encore de la levure chimique. Comment les contemporains ont-ils perçu les dangers possibles ? Comment construire la confiance des consommateurs ? Quels sont les mécanismes des controverses et leur influence sur la mise en place d’une régulation aux échelles nationales puis globales ? Quelle a été la capacité des États à gouverner les techno-sciences ? Autant de questions nourries de l’histoire et la sociologie des sciences et des techniques, de la santé et de l’environnement, de la consommation et de la recherche médicale, à la croisée d’une grande diversité de mondes sociaux. La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Jean-Baptiste Fressoz (CRH), Martin Bruegel (INRA-EHESS-CMH) et Jean-Noël Jouzel (Sciences-Po Paris).

Les femmes qui comptent dans la banque et la finance (XIXe-XXIe siècle)

5 et 6 décembre – Journées d’étude – Paris

Les premières journées avaient fait état de la recherche actuelle en France et en Europe sur la place des femmes dans les banques et institutions financières publiques et privées, des employées aux cadres dirigeantes en mettant en lumière une chronologie contemporaine des facteurs ayant facilité ou non l’égalité dans le travail, l’accès à certains métiers et à des responsabilités.
Cette deuxième édition des « Femmes qui comptent dans la banque et la finance aux XIXe-XXIe siècles » se concentre sur le rôle des femmes devant le « guichet », soit les femmes actionnaires, investisseuses, emprunteuses…Des exemples historiques en France, en Europe et aux Etats-Unis  chercheront à suivre la trace de l’activité et du statut des femmes dans un univers qui leur était a priori fermé.  Marginales ou pionnières, célèbres ou modestes : une mosaïque révélatrice de la difficulté de cerner une minorité souvent invisible et silencieuse.
Une esquisse du « chemin des femmes » dans le monde de l’argent – pour reprendre le beau titre de Michèle Perrot.

 

Guerre à la drogue / Guerre raciale : le point de vue des policiers

14 novembre – Demi-journée d’étude – Paris, EHESS

Les représentants des forces de l’ordre ne sont pas uniquement des acteurs de premier plan des problématiques liées aux drogues, notamment sur le volet répressif. Leurs missions d’investigation et leurs témoignages peuvent également contribuer à la recherche sur le sujet, en permettant d’accéder à des données précises sur les marchés de stupéfiants, mais aussi, parfois, sur les pratiques des policiers, en particulier en matière de consommation. Le sujet des conditions d’interpellation reste cependant délicat à aborder. (A. Stella)

Les Polonais et la Shoah Une nouvelle école historique

Audrey Kichelewski, Judith Lyon-Caen, Jean-Charles Szurek, Annette Wieviorka (dir.)

La disparition de la quasi-totalité des Juifs de Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale est due à leur assassinat systématique par les Allemands. Mais que sait-on des comportements de la population polonaise ? La paix revenue, que sont devenus les derniers survivants ? Que nous dit aujourd’hui l’irruption de ce passé dans la société polonaise ? Comment vivre avec la mémoire d’Auschwitz, de Treblinka, de Belzec, autant de mémoriaux situés en Pologne ?
Depuis une quinzaine d’années, des historiens de ce pays ont montré combien il était difficile aux Juifs qui tentaient d’échapper aux tueurs de trouver appui auprès des populations locales, surtout en milieu rural, tant en raison de la politique de terreur menée par l’occupant que de l’hostilité de la société polonaise à l’égard des Juifs. Leurs travaux font désormais autorité dans le monde entier. Pourtant, depuis quelques années, les autorités de Varsovie mettent en œuvre une « politique historique » qui vise à minorer, voire à nier, la participation de franges importantes de la population polonaise à la traque des Juifs.
Sur place, malgré les embûches et les intimidations, les historiens travaillent, publient, organisent des colloques, forment des étudiants. Les auteurs réunis dans cet ouvrage témoignent de la vitalité de cette historiographie. Faire connaître aujourd’hui la fécondité scientifique et la portée critique de la nouvelle école historique polonaise est une exigence intellectuelle, morale et politique.

David Fedman (Université de Californie-Irvine)

7, 8, 19 et 22 novembre  – Conférences – Paris, EHESS

Invité par Thomas Le Roux et Docteur en histoire de l’Université Stanford, David Fedman est maître de conférence dans le Département d’histoire à l’Université de Californie – Irvine depuis 2015. Ses recherches se situent à l’intersection de l’histoire environnementale et de l’histoire coloniale. Spécialiste du Japon et de la Corée modernes, ses travaux traitent autant d’Histoire que de Géographie mais aussi de la Cartographie et de l’Iconographie. Son ouvrage The Saw and the Seed: The Japanese Empire of Forestry in Colonial Korea est sous-presse au Weyerhaeuser Environmental Books Series.

Stocks, seasons and sales

Food supply, storage and markets in Europe and the New World, c. 1600-2000

W. Ronsijn, N. Mignemi, L. Herment (eds.)

À travers dix cas d’études situés dans des terrains différents (Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Italie, France, Mexique), cet ouvrage analyse les ressorts de l’évolution de l’approvisionnement urbain et des politiques de régulation en matière de denrées de première nécessité sur la longue durée (XVIIe-XXe siècles). Il met en particulier l’accent sur les problématiques liées aux phénomènes de saisonnalité, à la gestion des flux et des stocks alimentaires, qui permettent d’envisager de nombreuses questions sociales, politiques, économiques et environnementales.

Récits concurrents dans la monarchie austro-hongroise : politique et visions de l’histoire (1867-1914)

Imre Tarafás

Thèse, en co-tutelle, dirigée par Marie-Vic Ozouf-Marignier (EHESS) et Gábor Czoch (Eötvös Loránd University), soutenue le 18 octobre, devant un jury composé de Marie-Elizabeth Ducreux (CNRS), Jacques Le Rider (EPHE), Gergely Romsics (Académie hongroise des sciences de Budapest) et Gábor Sonkoly (Eötvös Loránd University).

Modernité de la préhistoire

18 novembre – Les Rencontres du GEHM – Paris, EHESS

Historiens et philosophes ont souvent perçu l’accélération, le progrès ou la tabula rasa comme des concepts susceptibles de donner des clés permettant de comprendre l’historicité de la modernité. Cependant, à l’instant même où la modernité s’élançait vers le futur, elle se découvrait un passé qu’elle n’avait jamais soupçonné. Rémi Labrusse (Université Paris Nanterre, auteur de Préhistoire. L’envers du temps, Hazan, 2019) et Maria Stavrinaki (Université Paris I Panthéon Sorbonne, auteure de Saisis par la préhistoire. Enquête sur l’art et le temps des modernes, Les Presses du réel, 2019), reviendront sur l’invention du temps long et de ses métaphores par l’art, la littérature et les sciences humaines, à partir de l’exposition « Préhistoire. Une énigme moderne », réalisée au Centre Pompidou, en 2019, sous leur direction.

Miruna Achim (Universidad Autónoma Metropolitana)

20, 22, 29 novembre et 9 décembre – Conférences – Paris, EHESS

Invitée par Silvia Sebastiani (GEHM), Miruna Achim enseigne à l’Universidad Autónoma Metropolitana, à Mexico. Ses recherches portent sur l’histoire des sciences au Mexique, entre le XVIe et le XIXe siècle, et plus particulièrement sur l’histoire de la médecine, de l’astrologie, des musées et des collections. Elle s’intéresse à la construction d’objets scientifiques, aux types de technologies qui ont permis leur circulation et leur échange, ainsi qu’à leurs utilisations politiques et culturelles dans le monde transatlantique. Ses publications incluent Lagartijas medicinales : remedios americanos y debates científicos en la Ilustración (2008) ; Museos al detalle. Colecciones, antigüedades e historia natural (2014), co-édité avec Irina Podgorny ; Piedra, papel y tijera. Instrumentos en las ciencias en México (2018), co-édité avec Laura Cházaro et Nuria Valverde. Son dernier livre, From Idols to Antiquity: Forging the National Museum of Mexico, 1825-1867 (2017), reconstruit le difficile processus de développement du Museo Nacional de Mexico, dans les décennies tumultueuses qui ont suivi l’indépendance du Mexique.