La direction du CRH, composée de Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux, souhaite placer les doctorants au cœur de sa politique. A ce titre, un certain nombre de services sont délivrés à ses étudiants. Afin de leur présenter l’organisation du centre, ses missions, ses possibilités de financement, ainsi que les différentes activités scientifiques auxquelles ils peuvent être associés, afin également de mieux les intégrer dans la dynamique collective, le CRH a tenu une réunion de rentrée le Mardi 12 janvier 2021 de 17h à 18h30 à l’EHESS (Salle M. & D. lombard) au 96, boulevard Raspail – 75006 Paris.
Lien vers l’espace Doctorants et masterants : http://crh.ehess.fr/lodel/edition/index.php?id=3113
Archives de catégorie : 2020
Comprender la expulsión de los moriscos de España (1609-1614)
Bernard Vincent (ed.)
Prisons
Falk Bretschneider et Natalia Muchnik (coord.)
Revue Socio, 14, 2020
L’historiographie de la prison a, dès ses débuts, intégré la dimension transnationale de son objet en se focalisant notamment sur la circulation des projets et des expériences. Mais elle en a délaissé des pans entiers, considérant le XIXe siècle comme le berceau de la peine privative de liberté telle que nous la connaissons encore aujourd’hui et se focalisant sur les puissances occidentales. Ce dossier vise à interroger cette construction, en suivant deux démarches principales. Tout d’abord, il s’agit d’élargir l’analyse chronologiquement en se demandant si l’enfermement pénal ne résulterait pas d’expériences antérieures à la Révolution française. Ensuite il convient de l’élargir géographiquement et de penser deux mouvements ensemble: d’une part, un mouvement global vers la « réforme pénitentiaire » au XIXe siècle, dont l’impulsion se situerait dans le monde occidental, d’autre part, des reconfigurations de traditions locales qui ne résultent pas simplement d’une modernisation par alignement sur un type occidental.
À vos poubelles citoyens ! – Environnent urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, XVIe-XVIIIe siècle)
Raphaël Morera
Enterrer, brûler, réutiliser, recycler : que faire des déchets qui encombrent les villes ? Quels destins pour nos résidus ? Ne faudrait-il pas éviter d’en produire ? D’apparences triviales, ces questions travaillent profondément nos sociétés contemporaines. À vos poubelles citoyens ! aborde ces questions dans le cadre du Paris moderne. Entre Renaissance et Révolution, la capitale du royaume de France a connu non seulement une forte croissance spatiale et démographique mais aussi une importante transformation des modes de vie et de consommation. Les Parisiens ont ainsi produit des quantités croissantes d’ordures dont le traitement a constitué un défi constant pour eux comme pour les autorités municipales et royales. Pour comprendre comment il a été relevé, les auteurs proposent une autre histoire des Parisiens en montrant que leurs liens avec leur environnement immédiat, la rue, constitue une question politique. S’écartant d’une vision noire décrivant les villes anciennes comme des cloaques immondes, l’enquête interroge l’édilité de la capitale et le soin que les Parisiens apportent à la propreté de leur ville. Leur récit rend compte des expériences des habitants et tente d’aborder la question du nettoiement et des services urbains sous de multiples points de vue : économique, politique, environnemental. Chemin faisant, ce livre trace une nouvelle voie pour qui veut aborder l’histoire de l’Ancien Régime.
Revue d’histoire de la Shoah – Vichy, les Français et la Shoah : un état de la connaissance scientifique
Laurent Joly
Dès 1945, face à l’épuration, les dirigeants de Vichy, Pétain et Laval les premiers, ont ainsi justifié leur politique contre les Juifs : sous la pression allemande, ils ont dû, pour protéger les Français « israélites », abandonner les étrangers à leur triste sort. À l’époque, les mécanismes de la collaboration d’État n’ont pas encore été mis au jour et l’on ignore le détail des chiffres. La thèse du « moindre mal » paraît logique, surtout quand l’on compare les statistiques de la « Solution finale » en France aux bilans glaçants de l’extermination en Pologne, en Allemagne ou aux Pays-Bas.
Or, dès les années 1950, les travaux sur la persécution des Juifs de Joseph Billig, Léon Poliakov ou Georges Wellers, fondés sur les archives, ont réduit à néant ce postulat du « moindre mal ». Se déclenche alors un mouvement qui, depuis près de soixante-dix ans, tente de faire la lumière sur les responsabilités réelles de chaque échelon de la hiérarchie étatique dans la politique antisémite de Vichy.
Le présent dossier rend compte de cette historiographie et de son essor depuis les sommes fondatrices de Marrus et Paxton (Vichy et les Juifs, 1981) et de Serge Klarsfeld (Vichy-Auschwitz, 1983-1985), parues dans un contexte mémoriel dominé par le souvenir de la Shoah et rythmé pendant une décennie par les affaires judiciaires (Leguay, Bousquet, Papon, etc.). L’état des connaissances présenté ici se concentre donc sur les dirigeants et l’appareil administratif de Vichy ainsi que sur le rôle de l’opinion française dans l’évolution de la persécution raciale, questionnant les faits d’hier et leurs interprétations à la lumière des recherches les plus récentes.
L’État contre les juifs – Vichy, les nazis et la persécution antisémite
Laurent Joly
Sur Vichy et la Shoah, on pensait tout savoir. Ce livre démontre qu’il reste encore beaucoup à découvrir. Répondant à une série de questions clés, Laurent Joly renouvelle profondément l’histoire de la persécution des juifs sous l’Occupation et balaie bien des idées reçues.
Pourquoi, dès l’été 1940, le régime du maréchal Pétain a-t-il impulsé une politique antisémite ? Pourquoi a-t-il accepté de contribuer aux déportations massives décidées par les nazis en 1942 et d’assumer pleinement ces opérations, à Paris comme en zone libre ? Dans quelle mesure l’administration a-t-elle collaboré à la politique génocidaire ?
S’appuyant sur de nombreuses sources inédites, restituant les marges de manœuvre des agents (du dirigeant étatique jusqu’au simple gardien de la paix) et les effets concrets de leurs décisions, Laurent Joly écrit une histoire incarnée, au plus près des exécuteurs, des victimes et des témoins.
Le lecteur apprendra ainsi que le statut d’octobre 1940 n’est pas une simple transposition de la tradition antisémite française : Vichy cherche surtout à suivre le modèle nazi. Sur le Vel d’Hiv, il découvrira une histoire qu’on ne lui a jamais racontée : l’opération du point de vue policier. Enfin, il réalisera que l’idée selon laquelle la persécution des juifs a été occultée par la justice de l’épuration mérite d’être fortement nuancée.
Au bout du compte, Laurent Joly montre que si toute la puissance de l’État a été mobilisée pour persécuter puis rafler les juifs, les logiques propres à l’appareil étatique, ses objectifs contradictoires, ses pesanteurs et finalement les résistances ont contribué à ce que la majorité des juifs de France, frappés de plein fouet par la persécution, échappent malgré tout à la mort.
Séminaires des membres du CRH
Les séminaires des membres du CRH sont en ligne sur Néobab : https://enseignements.ehess.fr/2020-2021/ue?intervenant=67et leur consultation sont accessibles sans authentification.
Afin de respecter les jauges de salles dans le contexte actuel, et de pouvoir appliquer un enseignement hybride (présentiel/distanciel, l’inscription est obligatoire à chaque séminaire au moins 72 h à l’avance, se connecter à listsem : https://listsem.ehess.fr/requests/new.
Attention ! En raison de la situation sanitaire, la participation aux séminaires est soumise à une demande préalable : pour chaque séminaire l’information est précisée dans l’onglet « Planning ».
Les enseignements sont uniquement interrompus pendant les vacances de Noël et les vacances de printemps ; il n’y a pas d’interruption pendant les vacances d’hiver.
En cas de difficultés de connexion pour les gestionnaires d’UEs, écrire à l’assistance technique de la plateforme : neobab-admin@ehess.fr.
Serons-nous submergés ? Épidémie, migrations, remplacement
Hervé Le Bras
Mathias Dreyfuss
Mathias Dreyfuss est chercheur associé au sein du groupe « Études juives » du C.R.H. Après avoir soutenu en 2017 une thèse sous la direction de Sylvie Anne Goldberg sur la construction des sources de l’histoire des Juifs en France, il poursuit ses recherches sur la construction archivistique de la différence religieuse. Au sein du groupe « Études juives », il co-anime avec Sylvie Anne Goldberg, Davide Mano et Yann Scioldo-Zürcher, le séminaire commun du groupe et intervient dans le cadre du parcours « Initiation à l’histoire des Juifs » (EHESS-EPHE-PSL).
L’ouvrage issu de sa thèse paraîtra chez CNRS Éditions en janvier 2021 sous le titre : Les sources juives de l’histoire de France. Il est chef du département pédagogique du Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée), où il prépare actuellement une exposition retraçant l’histoire des relations entre juifs et musulmans en France, du xixe siècle à nos jours, qui ouvrira en 2022.
Thomas Piketty
Thomas Piketty est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et professeur à l’Ecole d’économie de Paris/Paris School of Economics. Il a publié de nombreux articles de recherche dans des revues internationales telles que le Quarterly Journal of Economics, Journal of Political Economy, American Economic Review, Review of Economic Studies, Explorations in Economic History, Annales: Histoire, Sciences Sociales, ainsi qu’une dizaine de livres. Il est l’auteur de travaux historiques et théoriques consacrés à la relation entre développement économique, répartition des richesses et conflit politique. Ces travaux ont conduit à mettre en évidence l’importance des institutions politiques, sociales et fiscales dans la dynamique historique de la répartition des richesses. Thomas Piketty est également co-directeur du World Inequality Lab et de la World Inequality Database, et l’un des initiateurs du Manifeste pour la démocratisation de l’Europe. Il est l’auteur du best-seller international « Le Capital au 21e siècle » (2013) et de « Capital et idéologie » (2019). Il a rejoint le CRH en tant que membre associé le 21 septembre 2020. Un lundi du CRH sera consacré à son dernier ouvrage Capital et idéologie (2020).