À vos poubelles citoyens ! – Environnent urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, XVIe-XVIIIe siècle)

Raphaël Morera

Enterrer, brûler, réutiliser, recycler : que faire des déchets qui encombrent les villes ? Quels destins pour nos résidus ? Ne faudrait-il pas éviter d’en produire ? D’apparences triviales, ces questions travaillent profondément nos sociétés contemporaines. À vos poubelles citoyens ! aborde ces questions dans le cadre du Paris moderne. Entre Renaissance et Révolution, la capitale du royaume de France a connu non seulement une forte croissance spatiale et démographique mais aussi une importante transformation des modes de vie et de consommation. Les Parisiens ont ainsi produit des quantités croissantes d’ordures dont le traitement a constitué un défi constant pour eux comme pour les autorités municipales et royales. Pour comprendre comment il a été relevé, les auteurs proposent une autre histoire des Parisiens en montrant que leurs liens avec leur environnement immédiat, la rue, constitue une question politique. S’écartant d’une vision noire décrivant les villes anciennes comme des cloaques immondes, l’enquête interroge l’édilité de la capitale et le soin que les Parisiens apportent à la propreté de leur ville. Leur récit rend compte des expériences des habitants et tente d’aborder la question du nettoiement et des services urbains sous de multiples points de vue : économique, politique, environnemental. Chemin faisant, ce livre trace une nouvelle voie pour qui veut aborder l’histoire de l’Ancien Régime.

Revue d’histoire de la Shoah – Vichy, les Français et la Shoah : un état de la connaissance scientifique

Laurent Joly

Dès 1945, face à l’épuration, les dirigeants de Vichy, Pétain et Laval les premiers, ont ainsi justifié leur politique contre les Juifs : sous la pression allemande, ils ont dû, pour protéger les Français « israélites », abandonner les étrangers à leur triste sort. À l’époque, les mécanismes de la collaboration d’État n’ont pas encore été mis au jour et l’on ignore le détail des chiffres. La thèse du « moindre mal » paraît logique, surtout quand l’on compare les statistiques de la « Solution finale » en France aux bilans glaçants de l’extermination en Pologne, en Allemagne ou aux Pays-Bas.

Or, dès les années 1950, les travaux sur la persécution des Juifs de Joseph Billig, Léon Poliakov ou Georges Wellers, fondés sur les archives, ont réduit à néant ce postulat du « moindre mal ». Se déclenche alors un mouvement qui, depuis près de soixante-dix ans, tente de faire la lumière sur les responsabilités réelles de chaque échelon de la hiérarchie étatique dans la politique antisémite de Vichy.

Le présent dossier rend compte de cette historiographie et de son essor depuis les sommes fondatrices de Marrus et Paxton (Vichy et les Juifs, 1981) et de Serge Klarsfeld (Vichy-Auschwitz, 1983-1985), parues dans un contexte mémoriel dominé par le souvenir de la Shoah et rythmé pendant une décennie par les affaires judiciaires (Leguay, Bousquet, Papon, etc.). L’état des connaissances présenté ici se concentre donc sur les dirigeants et l’appareil administratif de Vichy ainsi que sur le rôle de l’opinion française dans l’évolution de la persécution raciale, questionnant les faits d’hier et leurs interprétations à la lumière des recherches les plus récentes.

L’État contre les juifs – Vichy, les nazis et la persécution antisémite

Laurent Joly

Sur Vichy et la Shoah, on pensait tout savoir. Ce livre démontre qu’il reste encore beaucoup à découvrir. Répondant à une série de questions clés, Laurent Joly renouvelle profondément l’histoire de la persécution des juifs sous l’Occupation et balaie bien des idées reçues.
Pourquoi, dès l’été 1940, le régime du maréchal Pétain a-t-il impulsé une politique antisémite ? Pourquoi a-t-il accepté de contribuer aux déportations massives décidées par les nazis en 1942 et d’assumer pleinement ces opérations, à Paris comme en zone libre ? Dans quelle mesure l’administration a-t-elle collaboré à la politique génocidaire ?

S’appuyant sur de nombreuses sources inédites, restituant les marges de manœuvre des agents (du dirigeant étatique jusqu’au simple gardien de la paix) et les effets concrets de leurs décisions, Laurent Joly écrit une histoire incarnée, au plus près des exécuteurs, des victimes et des témoins.
Le lecteur apprendra ainsi que le statut d’octobre 1940 n’est pas une simple transposition de la tradition antisémite française : Vichy cherche surtout à suivre le modèle nazi. Sur le Vel d’Hiv, il découvrira une histoire qu’on ne lui a jamais racontée : l’opération du point de vue policier. Enfin, il réalisera que l’idée selon laquelle la persécution des juifs a été occultée par la justice de l’épuration mérite d’être fortement nuancée.

Au bout du compte, Laurent Joly montre que si toute la puissance de l’État a été mobilisée pour persécuter puis rafler les juifs, les logiques propres à l’appareil étatique, ses objectifs contradictoires, ses pesanteurs et finalement les résistances ont contribué à ce que la majorité des juifs de France, frappés de plein fouet par la persécution, échappent malgré tout à la mort.

Choisir les enfants. Nationalité, race et « qualité » dans l’histoire globale de l’adoption internationale (1830-1980

Fabio Macedo

Thèse dirigée par Paul-André Rosental (IEP Paris/CRH-ESOPP), soutenue le 8 juillet 2020 (en visio-conférence), devant un jury composé de Yves Denéchère (Université d’Angers), Armelle Enders (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis), Celia Keren (IEP Toulouse), Martin Lengwiler Université de Bâle) et Anne Rasmussen (EHESS).

Le CRH aux 23e Rendez-Vous de Blois

Du 7 au 11 octobre – Les rendez-vous de Blois – Blois

Chaque année, des historiens se retrouvent à Blois afin d’exposer l’état de leurs réflexions, de présenter leurs travaux et de confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique. Cette année, les 23e Rendez-vous de l’histoire ont pour thème « Gouverner » et de nombreux historiens du CRH y participent.

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Intervenir sur le Patrimoine Moderne : Perspectives Historiques et Opérationnelles

19 octobre – Journée d’étude – ENSA Paris-Belleville, Paris

Cette journée d’études est organisée par Florence Hachez-Leroy (Université d’Artois, CRH), Karen Bowie (ENSA Paris – La Villette, AHTTEP-AUSser) et Loup Calosci (ENSAPB, ENSAPLV) dans le cadre du programme de recherche ANR « ARCHIPAL ». Accueillant entre autres historiens, professionnels du patrimoine, architectes et ingénieurs, cette première séance du séminaire propose un croisement de regards autour de deux œuvres architecturales caractéristiques du patrimoine architectural moderne français, ayant récemment fait l’objet de réhabilitations et où le matériau aluminium est en jeu.  La Maison des Sciences de l’Homme Boulevard Raspail et la Villa Lods – Le Val Chaton à Sérigny (Orne) seront abordées par chercheurs, praticiens et acteurs qui peuvent s’intéresser à des titres parfois très divers à ces édifices. À travers ces exemples, il s’agira notamment de s’interroger sur l’articulation entre les logiques ayant présidé à une reconnaissance patrimoniale, voire à une protection au titre des monuments historiques, et les contraintes d’un projet architectural de réhabilitation. Le séminaire se veut ainsi un lieu d’échanges privilégiés qui aideront à la construction des connaissances historiques et techniques et, in fine, des stratégies de conservation, préservation et restauration de ce patrimoine industriel, dans une réflexion adossée aux injonctions du développement durable.

Label Collex à la bibliothèque du LaDéHiS

D’importants gisements documentaires intéressant la recherche par leur ampleur et leur originalité demeurent méconnus des chercheurs, du fait notamment de leur référencement contrasté. CollEx-Persée a pour mission d’identifier et de valoriser ces collections d’excellence.
Cela s’est traduit par la création d’un label « CollEx », qui a été octroyé jusqu’à présent à 153 collections. La bibliothèque du CRH-LaDéHis a reçu ce label.
Le présent « Annuaire des collections labellisées » et son Index des mots clés, souhaite renforcer cette visibilité, encourager la coopération entre professionnels de l’IST, mais aussi susciter des partenariats interdisciplinaires avec la communauté des chercheurs.
L’annuaire est la vitrine d’un important travail d’indexation mené sur le site www.collexpersee.eu/le-reseau/.

Jean Bérard

Jean Bérard est maître de conférences à l’École normale supérieure de Paris-Saclay depuis 2017 et professeur associé à l’Université de Montréal où de 2014 à 2017, il a été professeur à l’École de criminologie. Ses thèmes de recherches sont l’histoire environnementale, la sociohistoire des normes et des politiques pénales, l’histoire des mouvements sociaux  ainsi que le genre et justice pénale. Il est accueilli en délégation au CRH au sein du Groupe de Recherche en Histoire environnementale (GRHEN) depuis le 1er septembre.

Gabriela Elgarrista

Gabriela Elgarrista est post-doctorante à la Plateforme Géomatique. Après une thèse dans le domaine de l’histoire des arts, elle poursuit le master Humanités numériques et computationnelles de l’École nationale des chartes. Elle collabore dans différents projets numériques menés par l’IRHT (CNRS), SAPRAT (EPHE) et l’IReMus (CNRS). Depuis 2019 elle participe dans le Consortium Huma-Num Paris Time Machine. Grâce au Dispositif de soutien à l’archivistique et aux humanités numériques du MESRI, elle met en place une chaîne d’édition scientifique numérique des annuaires et répertoires d’adresses parisiens.

Jesus Casquete

Du 15 septembre au 30 novembre – Chercheur invité – EHESS, Paris

Jesús Casquete, docteur en sociologie et docteur en histoire, est professeur d’histoire de la pensée et des mouvements sociaux à l’Université du Pays basque. Il a été boursier de la Fondation Alexander von Humboldt à plusieurs reprises (au Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung, à l’Université Humboldt de Berlin et à l’Université de Munich) et depuis 2014, il est boursier du Zentrum für Antisemitismusforschung (ZfA) de Berlin. Ses recherches ont porté sur la théorie de l’action collective et des mouvements sociaux, le nationalisme basque et le national-socialisme allemand. Il est l’auteur des monographies suivantes : Política, cultura y movimientos sociales (Bakeaz, 1998), El poder de la calle. Ensayos sobre acción colectiva (CEPC, 2006), En el nombre de Euskal Herria. La religión política del nacionalismo vasco radical (Tecnos, 2009), Nazis a pie de calle. Una historia de las SA en la República de Weimar (Alianza, 2017) et Mártires nazis. Allemagne, 1920-1939 (Alianza, 2020). Invité par Jean-Paul Zuñiga (GEI), il travaille actuellement sur le parti espagnol d’extrême droite Vox, dans une perspective historique et comparative (France, Allemagne, Autriche).