Les préfets dans la modernisation de la France (1953-1972)

7 et 8 décembre – Colloque – IEP, Paris

Le Comité pour l’histoire préfectorale, placé auprès du ministre de l’Intérieur, organise un colloque consacré au rôle des préfets dans la modernisation de la France. La période retenue court du début des années 1950, une fois achevée l’épuration et entamés les plans de reconstruction du pays, au début des années 1970, avec l’apparition en 1972 des établissements publics régionaux.
Coordonnées par Catherine Grémion (CNRS) et Marc Olivier Baruch (EHESS et vice-président du Comité pour l’histoire préfectorale), ces rencontres sont dédiées à la mémoire du politologue américain Stanley Hoffmann qui avait étudié de près la question, notamment dans l’ouvrage collectif qu’il avait dirigé, À la recherche de la France (Seuil, 1963). Un hommage à Stanley Hoffmann sera rendu au début du colloque, qui sera pour le reste organisé en quatre thèmes : I-Sources, II-Instruments et Figures, III-Territoires, IV-Politiques.

Thérapies avec drogues psychédéliques

14 décembre – Demi journée d’études – EHESS, Paris

Les plantes psychédéliques ont été utilisées un peu partout dans le monde à différentes fins. Divers peuples ont attribué à peyotl, san pedro, ayahuasca, iboga, amanite muscaria, champignons psilocybes, des vertus heuristiques et thérapeutiques, tant du corps que de l’âme. Souvent associées à des rituels chamaniques, on a accordé à ces plantes la faculté de mise en relation avec les dieux : « les plantes des dieux ». Récemment, ces cultures traditionnelles ont fait l’objet d’une découverte « occidentale et moderne » des potentiels curatifs de ces plantes, engendrant même une ruée vers l’ayahuasca amazonienne. Aussi, ces plantes psychédéliques et leurs dérivés synthétiques, tous inscrits au tableau noir de la prohibition des stupéfiants et classés comme hallucinogènes, font de plus en plus l’objet d’études neuro-psycho-pharmacologiques. De fait, selon la posologie utilisée, ces plantes et molécules ont des effets variés, allant du simple stimulant et coupe-faim, à l’émerveillement des sens jusqu’à l’ouverture des « portes de la perception ». Pour nous en parler et en discuter, nous avons invité notre collègue ethnologue Sébastien Baud, observateur des peuples d’Amazonie, Martin Fortier, philosophe, et Samir Boumediene, anthropologue et historien.

Corps ‘Oriental’: Genre, gestes et regards

7 au 9 décembre – Colloque international – IEC, Paris

Le projet, porté par Liz Claire (Histoire du genreCRH) et « Corps ‘Oriental’ : Genre, gestes, et regards » est conçu comme un espace singulier de tissage théorique et disciplinaire qui allie artistes et chercheur.e.s travaillant dans des contextes diversifiés (anglophones, francophones, indiens et arabes) autour d’une question cruciale et largement prisée dans le monde contemporain permettant ainsi d’ancrer le genre et la différence dans un cadre historique et culturel. L’épaisseur historique permet de comprendre la façon dont relations sociales et perceptions physiques infléchissent et influencent les constructions du genre dans la production des arts. La réflexion porte sur la manière d’agir des pratiques artistiques « orientales » sur la mise en place de lieux communs au sein des procédures de transferts culturels et leurs effets sur la perception et la construction des corps genrés, « orientaux » ou non ainsi que les hiérarchies auxquelles l’histoire doit faire face sont interrogées.

Autour du livre de Bernard Vincent. L’islam d’Espagne au XVIe siècle.

4 décembre – Les Lundis du CRH – EHESS, Paris

Entre 1609 et 1614, près de 300 000 sujets du roi d’Espagne ont été expulsés de la péninsule ibérique. Ils étaient les descendants des musulmans contraints un siècle plus tôt à se convertir au christianisme pour échapper déjà à un exil forcé. Pendant presque cent ans ces nouveaux-chrétiens, appelés le plus souvent morisques, soucieux de demeurer sur leur terre et de conserver leur foi, même dans la clandestinité, ont été suspectés d’hérésie et d’intelligence avec les Ottomans ou les Barbaresques. Ils ont fait l’objet de politiques d’évangélisation, de discrimination et de répression qui ont provoqué des effets variés selon les lieux, les situations et les circonstances, de l’adhésion au christianisme à la rébellion ouverte. Il s’agit ici d’analyser comment dans ce cadre les morisques ont répondu à l’arsenal des mesures les concernant et ainsi cerner les identités construites par une minorité soumise à une vaste entreprise d’assimilation. En présence de l’auteur Bernard Vincent, interviendront, lors de ce Lundi du CRH animé par Jean-Paul Zuñiga, Sébastien Tank-Storper (Césor/EHESS), Frédéric Gugelot (CERHIC/Université de Reims) et Antoine Roullet (CRH/EHESS).

 

La ville dans le débat public

15 décembre – Journée d’étude – EHESS, Paris

Le séminaire Analyse et politique de la ville se poursuit autour des valeurs qui l’ont toujours animé depuis sa création à l’Université de Paris Nanterre (Laboratoire de Géographie Urbaine, Guy Burgel) : l’approche pluridisciplinaire des processus urbains, les comparaisons internationales, l’ouverture sur la société civile, les collectivités territoriales, les élus et les professionnels de la ville. En association avec la FMSH (Michel Wieviorka), l’EHESS (Marie-Vic Ozouf-Marignier) et le Comité d’Histoire des ministères de l’Ecologie et de l’Habitat (Patrick Février), nous nous interrogerons cette année sur la contradiction entre l’omniprésence du fait urbain dans la société et son opacité dans le débat public en trois sessions. La première session sera consacrée à La ville dans l’action politique : un demi-siècle d’expériences.

Giovanni Ceccarelli (Université de Parme)

9, 10, 23 et 24 novembre – Conférences – EHESS, Paris et Lyon

Giovanni Ceccarelli, invité par Jacques Chiffoleau (CIHAM) et Mathieu Arnoux (GAM), est Professore associato d’Histoire économique à l’université de Parme, et chercheur associé des universités d’Exeter et Bordeaux Montaigne. Ses recherches croisent l’histoire économique et sociale et celle de la pensée économique au début de l’époque moderne. Il a largement publié sur le risque dans plusieurs domaines, y compris les techniques utilisées pour sa gestion, le jeu d’hasard et l’assurance maritime, comme Il gioco e il peccato. Economia e rischio nel Tardo Medioevo (2003) et Un mercato del rischio. Assicurare e farsi assicurare nella Firenze rinascimentale (2012); ce dernier a paraitre par Brill en traduction anglaise.

Décroissance urbaine et enjeu local

13 novembre – Journée d’étude – EHESS, Paris

Dans l’imaginaire collectif, ville, urbanisation et croissance urbaine font partie d’un même tout. Or le contexte contemporain de mondialisation soumet les villes à de nouvelles dynamiques socio-économiques, politiques et environnementales parfois antagonistes
Entre 1990 et 2000, un quart des villes de plus de 100 000 habitants des pays du nord et un dixième de celles des pays du sud était en décroissance. En effet, les villes peuvent perdre leur rôle de pôles attractifs de croissance et la crise économique de 2008 semble avoir encore accentué ces dynamiques régressives ainsi que les disparités existantes.
Ce processus mondial possède pourtant une dimension profondément ancrée dans la réalité locale. S’ensuit un réel défi pour le développement local des villes.cette journée d’étude organisée par beatriz Fernadez Agueda et Marie-Vic Ozouf-Marignier (CRH) souhaite examiner la prise en compte de ces profondes mutations urbaines par les politiques publiques. En outre, nous souhaitons faire du local à la fois l’observatoire et l’objet du questionnement sur la décroissance urbaine.

Le nom des femmes

15 novembre – Rencontre-débat – EHESS, Paris

Notre système onomastique, composé d’un nom de famille et d’un prénom, est le fruit d’une longue évolution alors que le prénom fut pendant des siècles le seul nom de l’individu, homme ou femme. Le “nom de famille” est devenu le support privilégié de l’identité d’appartenance et a institué une discrimination envers les femmes qui ne pouvaient pas transmettre leur nom à leur descendance. Que font les noms sexués aux personnes ? En quoi peuvent-ils avoir des effets sur le genre ? Quand et comment les féministes ont-elles contesté notre système onomastique ? Quels changements a produit la reconnaissance de l’homoparentalité ? Ce numéro de CLIO. Femmes, Genre, Histoire met en lumière les différentes formes de la subordination des femmes que traduit leur nom, aussi bien dans les sociétés européennes du passé que dans d’autres sociétés, ainsi que la révolution que constituent depuis les années 1970 les législations européennes égalitaires en matière de nom.

Autour de l’ouvrage de Giacomo Todeschini Les marchands et le temple

10 novembre – Débat – PSE, Paris

Avec la parution de son livre, Les Marchands et le Temple, les lecteurs de Richesse franciscaine (2008) et Au pays des sans-noms (2015) peuvent prendre la mesure de l’œuvre entreprise par Giacomo Todeschini. Paru en 2002, son livre met en lumière l’émergence dans la pensée médiévale de deux institutions majeures : le marché et la communauté politique. Partant d’une étude des vocabulaires chrétiens de l’économie, son enquête qui suit les débats et réflexions menés autour de la question des valeurs, des biens et des richesses, la réflexion de Todeschini va au-delà d’une réflexion érudite sur les sources d’un temps révolu : les mots et les notions dont il suit l’évolution, furent autant d’instruments au service d’un projet de domination sociale. Ils sont aussi ceux qui servent aujourd’hui à penser l’économie et l’administration de nos sociétés.
Pour débattre des enjeux posés par le livre, en présence de l’auteur Giacomo Todeschini, interviendront Clément Lenoble (CNRS CIHAM), Mathieu Arnoux (CRH), Sabina Loriga (CRH) et Thomas Piketty (PSE).