Invitée par Fanny Cosandey, Fangfang Xiong est professeur en histoire moderne à l’Université de Wuhan en Chine. Elle a suivi ses études doctorales à l’Université de Wuhan, l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et l’Université Rennes 2-Haute Bretagne, puis comme chercheur post-doctoral auprès de l’Université Paris X-Nanterre en 2011, financé par le programme Hermès de FMSH. Elle s’intéresse aux rites et structures politiques de la France sous l’Ancien Régime, surtout concernant l’intégration du duché de Bretagne au royaume de France, ainsi que les funérailles royales de France aux 16e et 17e siècles.
Archives de catégorie : 2019
Prix de la Chancellerie des Universités de Paris
Nous félicitons Gaspard Lion et Ariane Mak pour l’obtention du Prix de la Chancellerie des Universités de Paris, pour leur thèse sur le thème de :
Gaspard Lion, Habiter en camping. Trajectoires de membres de classes populaires dans le logement non ordinaire, thèse sous la direction d’Isabelle Backouche et Olivier Schwartz (1er prix spécialisé en philosophie, sociologie, sciences de l’éducation, ethnologie) ;
Ariane Mak, En grève et en guerre. Les mineurs britanniques au prisme des enquêtes du Mass Observation, 1939-1945, sous la direction de Laura Lee Downs et Alain Cottereau (Prix en lettres et sciences humaines).
Connexions interculturelles et construction des savoirs à l’époque moderne : l’Europe, l’Asie et l’émergence des savoirs turcologiques au XVIIe-XVIIIe siècles
Despina Magkanari
Thèse dirigée en co-direction par Vincent Fourniau (EHESS) et Maurice Aymard (EHESS), soutenue le 5 octobre, devant un jury composé de Nicholas Dew (McGill University, Canada), Edhem Eldem (Université du Bosphore, Turquie), Isabelle Landry-Deron (EHESS) et Pascale Rabault-Feuerhahn (CNRS).
Autour de l’ouvrage de Judith Lyon-Caen, La griffe du temps. Ce que l’histoire peut dire de la littérature
4 novembre – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS
Aux devantures des librairies, on ne compte plus les ouvrages d’historiens réfléchissant à leur rapport avec la littérature. Doivent-ils en faire une source de leur savoir, mais en contextualisant la fiction depuis leur surplomb, au risque de ne pas faire mieux que l’histoire littéraire et manquer ce que fait la littérature ? Ou bien recourir à l’écriture de la fiction, quitte à s’installer prosaïquement dans l’entre-deux-genres d’une classique monographie ? Judith Lyon-Caen propose une aventure plus ambitieuse : à partir d’une nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly, « La vengeance d’une femme », elle part de ce qu’est la littérature : une expérience d’être au monde, pour mesurer l’éclairage que sa discipline peut apporter à la mise en écriture romanesque. Ainsi de ces myriades d’objets, de parures, de rues et boulevards ou de lieux parisiens dont la description a pour fonction d’attester la réalité du récit : l’historien décrypte ces traces du temps, que ce soit le temps de la rédaction ou celui de l’action du récit, en retrouve l’origine, réfléchit à la manière dont le romancier en a été affecté. Une invitation à apprendre à mieux lire ce que fait la littérature et ce que fait un romancier. La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions d’Antoine Lilti (GEHM), Nicolas Adell (Université de Toulouse) et Claude Millet (Université Paris Diderot).
Le CRH à Blois
9 au 13 octobre – Les Rendez-Vous de Blois – Blois
Chaque année, des historiens se retrouvent à Blois afin d’exposer l’état de leurs réflexions, de présenter leurs travaux et de confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique. En cette année du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci et le 500e anniversaire de la naissance de Catherine de Médicis, la 22e édition des Rendez-Vous de Blois se met à l’heure italienne.
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En finir avec la nature ?
25 au 29 septembre – Festival de l’EHESS « Allez Savoir » (1) – Marseille
L‘École des hautes études en sciences sociales, présente à Marseille depuis 40 ans, vous invite à Allez savoir. Festival des sciences sociales (Présidents du comité scientifique : Antoine Lilti et Valeria Siniscalchi). La Ville de Marseille, partenaire du festival, et l‘EHESS feront de cet événement l‘occasion pour tous de circuler entre des lieux, des thématiques, des savoirs, où sciences, arts et patrimoine dialoguent.
La nature, aujourd‘hui, nourrit des débats, des inquiétudes et des mobilisations sur les thèmes du climat, de la biodiversité, du paysage, des modes de production et d‘alimentation, de l‘espace urbain, de la relation au corps et à la procréation. Exploitée comme une ressource économique ou adorée comme une source créatrice, elle inspire des pratiques et des techniques où se tissent les rapports entre sociétés humaines, animaux, végétaux, et minéraux. Entre débats, créations et découvertes, l‘édition 2019 d‘Allez savoir nous amènera à remettre en question nos certitudes sur la nature en nous faisant entrer dans le jeu des sciences sociales. Certains membres du CRH y participent du 27 au 29 septembre
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Anne McCants (Massachusetts Institute of Technology)
Invitée par Mathieu Arnoux et Gilles Postel-Vinay, Anne McCants est professeure d’Histoire et d’Histoire Économique au Massachusetts Institute of Technology où elle dirige le Concours de la communauté des étudiants de première année pour l’intégration des sciences humaines dans le corps scientifique. Elle est actuellement Présidente de l’Association Internationale d’Histoire Économique. Ses ouvrages incluent Civic Charity in a Golden Age: Orphan Care in Early Modern Amsterdam et plusieurs ouvrages sur la construction de chemins de fer dans un contexte technologique, économique et social. Elle est l’auteure de nombreux articles sur le bien-être social en République néerlandaise, la démographie historique européenne, la culture matérielle et la consommation mondiale. Ses travaux actuels incluent une étude de la technologie de la construction du Moyen Age dans son contexte économique ainsi qu’un examen du rôle du genre et de la famille dans la croissance économique à long terme. Elle est rédactrice en histoire des sciences sociales et corédactrice du Journal of Interdisciplinary History.
ANR FLUIDGOV
Le risque inondation, lié aux changements d’usage des sols et aux changements climatiques, représente un enjeu environnemental, social et économique majeur. Les inondations provoquent des dégâts matériels, des pertes économiques, du stress psychologique voire même parfois des victimes humaines. Les autorités gouvernementales ont réagi aux risques inondation par des mesures de protection et de lutte contre le risque, comme la construction de digues ou la restauration de plaines d’inondation. Mais les aménagements physiques visant à maîtriser le risque modifient la répartition spatiale et temporelle des écoulements d’eau et de la dynamique sédimentaire. Ainsi, ces mesures risquent de générer de nouveaux types d’aléas et de provoquer des tensions entre les communautés locales et les autorités. Par conséquent, les inondations, leur gestion et les paradigmes sous-jacents, sont liées à des questions de justice et représentent un enjeu politique.
ANR FLUIDGOV, porté par Joana Guerrin (Université de Nîmes), Raphaël Morera (GRHEN) et René Véron (Université de Lausanne), vise à mieux comprendre comment la gestion des inondations influence l’aléa, la vulnérabilité, ainsi que les réactions des communautés et comment, en retour, ces derniers ont un effet sur la pratique de gouvernement. Cette étude s’appuie sur une analyse hydro-sociale soulignant la codétermination des processus sociopolitiques et des dynamiques physiques. L’analyse hydro-sociale est combinée avec l’histoire environnementale afin de prendre en compte les trajectoires structurelles et de longues durée. L’équipe de recherche internationale et interdisciplinaire s’appuie sur la géographie, les sciences politiques, l’histoire et l’anthropologie sociale.
Les terrains de cette recherche se situent dans le bassin du Rhône (entre Sion et Martigny en Suisse et entre Lyon et Arles en France) ainsi que dans le delta du Gange (plus précisément dans les Sundarbans au sud de Calcutta). Ces paysages offrent un terrain propice à l’analyse de la perception des inondations sur différentes périodes historiques ainsi que des réponses apportées à ce risque. Le travail empirique couvre la période contemporaine ainsi que celle de l’époque moderne du XVIIe au XIXe siècle.
FLUIDGOV entend contribuer aux débats soulevés par les risques d’inondations qui ont gagné en importance au vu des changements climatiques. En collaboration avec des acteurs locaux et sur la base de résultats de recherche émanant de divers terrains et périodes, le projet explore enfin la possibilité d’une gouvernance plus « fluide » qui arriverait à surmonter les associations binaires et statiques comme celle de la terre et de l’eau et celle de l’homme et de la nature afin de pouvoir mieux faire face à l’incertitude et aux processus socio-écologiques complexes qui mêlent les écoulements d’eau, les sédiments, l’agriculture et les habitants.
Conflits d’appartenance et communautés: les formes de l’incompatibilité sociale aux XVIe-XVIIIe siècles.
Mardi 29 octobre – Journée d’études – EHESS, Paris
Le principe communautaire organise sous l’Ancien Régime l’inscription de l’individu dans la société, ainsi qu’il nourrit, pour les contemporains, l’intelligence même du social et de ses finalités. Sans vouloir revenir sur ce principe, cette journée d’études organisée par Mathieu Marraud (Rhisop) voudrait le confronter aux conditions de l’appartenance. Non pour considérer l’irréductibilité des motivations personnelles à « appartenir », mais pour évoquer les tensions que génère l’appartenance, en tant que telle : une rupture entre les droits et statuts portés par la communauté, la valeur sociale qui leur est attribuée, et les droits et statuts personnels, antérieurs, avec lesquels l’individu peut se présenter, et leur propre valeur sociale. En quoi un anobli peut-il rester membre d’un métier juré ? En quoi un religieux peut-il siéger dans une cour de justice ? Au-delà, la question est celle du rapport de l’unité à une totalité politique, qui peut-être également territoriale, féodale, confessionnelle, fiscale. Pour cela, les interventions mettront en parallèle différents terrains (France, Espagne métropolitaine et coloniale, Saint-Empire) dans le souci de les articuler à une même typologie ou chronologie.
La Biographie revisitée. Études de cas et questions méthodologiques
Marilisa Mitsou et Maria Christina Chatziioannou (dir.), L’Atelier du Centre de recherches historiques, 21 (2019)
Qu’est-ce qui relie, en tant que sujets biographiques, la génération du Courtisan en Italie du XVIe siècle au Menuisier de Nevers, poète-ouvrier français, les mémoires d’hommes d’affaires grecs aux récits de vie d’un groupe d’institutrices chrétiennes et musulmanes en Turquie, à l’(auto)biographie d’un architecte, d’une philosophe et d’une militante communiste ?
À partir d’échantillons hétérogènes, puisés dans différentes époques et différents pays, ce dossier tente d’explorer les sources et les enjeux de l’écriture biographique, les hypothèses de travail du biographe, ses contraintes et ses libertés, dans le cadre de l’histoire intellectuelle, politique et sociale. Il ne s’agit pas ici de l’histoire de la biographie − depuis sa canonisation vers la fin du XVIIIe siècle à sa décanonisation au cours du XIXe siècle, puis à son renouveau dans les années 1980 − mais plutôt du genre (auto)biographique dans le présent : ses aspects narratifs, ses acteurs, ses fonctions.
Ce numéro de l’Atelier est dédié à notre collègue Yannis Tsiomis, qui nous a quittés le 18 octobre 2018.