La nature sous contrat – Concessions, Histoire et Environnement

Date limite de dépôt : 15 novembre – Appel à communication

Les formes de possessions collectives ou individuelles et les relations qu’elles nouent avec leur environnement ont fortement mobilisé les approches historiques récentes. Puisque l’utilisation des ressources naturelles et la transformation des milieux dépendent grandement des formes de la propriété, les relations entre propriété – sous ses différentes formes –, et environnement suscitent de vifs débats et des recherches fructueuses. Ces approches mettent en lumière les relations entre formes juridiques de la propriété et conditions de construction de l’environnement. Parmi les outils juridiques et financiers qui sont à l’interface de l’environnement et de la propriété figure la concession. Depuis l’apparition du mot au XIIIe siècle, la concession a été un outil régulièrement mobilisé par les pouvoirs notamment dans le cadre de politiques de développements économiques. L’objectif de ce colloque du RUCHE, organisé par Thomas Le Roux et Raphaël Morera (CRH-GRHEN) est d’éclairer historiquement le rôle du régime concessionnaire dans la transformation des milieux et le façonnement de l’environnement.

Fernando Devoto (Université Nationale de San Martín, Argentine)

7, 20 et 27 mai – Conférences – Paris, EHESS

Après avoir été Professeur de théorie et histoire de l’historiographie à l’Université de Buenos Aires, Fernando J. Devoto, est actuellement Directeur de recherche et Professeur à l ́Université Nationale de San Martín (Argentina). Il étudie les rapports entre histoire, mémoire et patrimoine. Il est un spécialiste reconnu dans les rapports entre l’historiographie européenne et l ́historiographie sud-américaine, dans les migrations transatlantiques et dans l ́histoire des intellectuels d’extrême droite en Argentine. Il est un des membres fondateurs, avec des chercheurs français, espagnols, italiens et argentins, du réseau international de recherche sur les Usages publics du passé et de la revue Passés, Futurs, dirigée par Sabina Loriga (GEHM) qui l’invite à l’EHESS au mois de mai.

Autour de l’ouvrage de Julia Lovell, Maoism: A Global History

21 mai – Conférence – Paris, EHESS

Ces dernières années, on a vu réapparaître dans la politique chinoise des échos des techniques et du style politique de Mao. Certains commentateurs avaient peut-être trop vite conclu que, à l’heure de la commercialisation de la Chine, Mao et le communisme chinois faisaient partie de l’histoire. Cependant, Mao, ses stratégies et son modèle politique jouent toujours un rôle central dans la légitimité et le fonctionnement du gouvernement communiste chinois. Le maoïsme continue également à susciter l’intérêt au-delà des frontières de la Chine, ayant connu un succès certain dans des révolutions et insurrections au Cambodge, au Zimbabwe, au Pérou, en Inde et au Népal, qui se fondèrent sur les théories maoïstes de la lutte de classe et de la guérilla. Cette conférence proposera de revenir brièvement sur la définition du « maoïsme », avant de s’intéresser à la manière dont les idées et l’expérience de Mao ont façonné le monde, tout autant que la Chine, depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Enfin, elle cherchera à évaluer le renouveau maoïste partiel dans la Chine actuelle et sa signification pour la place de la Chine dans le monde.

 

 

John Kuo Wei Tchen

14, 16 20 mai et 5 juin – Conférences – Paris, EHESS

John Kuo Wei (Jack) Tchen, Clement Price Chair of Public History and Humanities at Rutgers University (Newark), et directeur du Price Institute on Ethnicity, Culture and the Modern Experience, est bien connu chez les historiens de l’immigration asiatique et des minorités aux États-Unis. Invité à l’EHESS par Nancy L. Green, J. Tchen est un intellectuel public qui a toujours veillé à apporter la recherche à une large audience. Il l’a fait notamment en créant le Museum of Chinese in America à New York City (en 1979) puis à travers diverses interventions dans les médias et des institutions de recherche comme à travers une participation à des manifestations croisant restitutions scientifiques, production de documentaires et expressions artistiques.  Prenant appui sur un travail en archives comme sur l’histoire orale, ses propres recherches sont au carrefour de l’histoire du racisme et des minorités aux États-Unis et d’une réflexion sur l’interaction entre histoire, mémoire, recherche en sciences sociales et pratiques à l’interface de la société civile. Il a notamment publié New York beforeChinatown: Orientalism and the Shaping of American Culture, 1776-1882.

Drogues et créativité

9 mai – Demi-journée d’étude – Paris, EHESS

Du club des « haschischins » à William Burroughs et Jack Kerouac, en passant par les « poètes maudits », Henri Michaux et les amateurs de mescaline, des écrivains ont voulu expérimenter les effets des drogues sur leur écriture. A partir des années 1960, des rockeurs aux rappeurs, en passant par les musiciens de reggae et techno, consommation de drogues et musique ont marché de concert. De fait, depuis l’émergence de la beat génération, tous les arts en Occident ont été influencés par l’usage de psychotropes venus d’ailleurs. En particulier les arts dits psychédéliques, exprimés notamment dans la peinture, qui ont donné lieu à un véritable courant artistique. Un courant qui s’est inscrit et a participé au mouvement de contestation non seulement des arts conformistes mais de la société autoritaire et inégalitaire. Faut-il en conclure que les drogues sont propices à la création artistique, qu’elles peuvent apporter un plus au talent, qu’elles ont de l’influence sur les artistes qui s’en servent et, à travers eux, sur les gens qui les lisent, écoutent, regardent ?

Money and Politics par Russell Dana Feingold

10 mai – Conférence – Paris, EHESS

Pourquoi faut-il tant d’argent pour devenir Président des Etats-Unis ? La question du rapport entre argent, politique, et campagnes électorales se pose au sein des démocraties libérales.
Russell Dana Feingold, ancien sénateur démocrate du Wisconsin au Congrès des États-Unis de 1993 à 2011, actuellement professeur invité à la faculté de droit de l’Université Stanford, et auteur du livre While America Sleeps: A Wake-up Call for the Post-9/11 Era, est  un des meilleurs spécialistes des questions de financement des campagnes électorales. Avec le sénateur républicain John McCain , il fut à l’origine du Bipartisan Campaign Reform Act de 2002 qui plafonnait les dépenses en matière de publicité électorale. Malgré une décision de la Cour Suprème ultérieure qui a annulé sa portée, cette loi sert de base à une réflexion plus étendue sur les rapports entre argent et politique.
Julia Cagé, économiste à Sciences Po, est également spécialiste, entre autres, des questions de financement des campagnes politiques en France et a publié dernièrement un livre intitulé Le Prix de la Démocratie.
Joseph A. McCartin, auteur notamment  de Labor’s Great War: The Struggle for Industrial Democracy and the Origins of Modern American Labor Relations, 1912-1921, permet d’apporter un regard d’historien sur les contextes et contestations au sein de la démocracie américaine.

Disorienting Bodies/Corps Désoriental.e.s

24 mai – Symposium – Londres, Caryl Churchill Theatre

DisOrienting Bodies / Corps DésOriental.e.s  est un projet de recherche collectif et interdisciplinaire qui allie des chercheurs de différentes disciplines telles que l’histoire, la linguistique et les sciences de l’art soutenu par l’Université de Londres Royal Holloway Center for Asian Theather and Dance, le Centre de Recherches Historiques, l’université Paris-Descartes. Ce symposium du 24 mai 2019 qui aura lieu à l’Univ. de Londres Royal Holloway, vise à examiner, au prisme du genre, les modalités et les effets de la production, de la représentation et de la perception historiques des corps « orientaux » dans les pratiques artistiques (arts vivants et visuels) et langagières (discours féministes, nationalistes, orientalistes). DisOrienting Bodies est un espace qui invite à réfléchir sur les constructions corporelles comme produits socio-historiques dans leur lien avec les identités de genre et des relations sociales inégales qui peuvent en résulter. Il s’agit de penser l’intersection entre geste physique et culture visuelle afin de comprendre comment des expériences de socialisation et des perceptions physiques s’infléchissent et s’influencent. Ce projet favorise un dialogue entre recherche et performance, entre artistes et chercheurs, entre actions et savoirs, et porte un regard critique sur les pratiques, témoignages et histoires situées des divers corps désOrientalisant.e.s.

Jonathan Mark Kenoyer (University of Wisconsin-Madison)

18 et 24 mai, 7 et 14 juin – Conférences – Paris, EHESS

Invité par Sophie Desrosiers, Jonathan Mark Kenoyer, titulaire du statut George F. Dales Jr. et Barbara A. Dales, est professeur d’anthropologie à l’Université du Wisconsin – Madison où il enseigne l’archéologie et les techniques anciennes depuis 1985. Il a fouillé et fait des recherches ethnoarchéologiques au Pakistan depuis 1975, et il a dirigé et co-dirigé le projet de recherche archéologique d’Harappa depuis 1986. Les fouilles d’Harappa ont révélé l’histoire des origines de la civilisation de l’Indus qui s’est étendue entre les périodes Harappa ancienne et récente. Ses recherches à Harappa ont fourni de nombreux résultats sur les origines de l’urbanisation, l’écriture de l’Indus, la production et l’usage des textiles, y compris de soie sauvage, entre autres. Il s’intéresse particulièrement aux techniques et artisanats anciens, à l’organisation socio-économique et politique ainsi qu’à la religion. Il a étudié un large éventail de périodes culturelles au Pakistan et en Inde, ainsi que dans d’autres régions d’Asie du sud et orientale. Auteur de nombreux ouvrages et éditeur de volumes sur l’archéologie de l’Asie du Sud-Est et de la civilisation de l’Indus, son travail est accessible sur le site www.harappa.com.

Hugo Contreras Cruces (Universidad Academia de Humanismo Cristiano)

9, 23 et 28 mai – Conférences – Paris, EHESS

Hugo Contreras Cruces, invité à l’EHESS par Jean-Paul Zuñiga (GEI), est professeur d’histoire du Chili à l’ Universidad Academia de Humanismo Cristiano (Escuela de Historia). Responsable du programme de maîtrise en histoire de l’Amérique latine de l’Academy of Christian Humanism University, chercheur responsable du projet de recherche régulier Fondecyt (n ° 1170152), il a axé ses recherches sur l’histoire des communautés autochtones coloniales du centre du Chili; la migration forcée et l’esclavage indigène au Chili aux XVIe et XVIIe siècles; et dans les forces militaires de la frontière et de la caste à partir du XVIIe siècle et jusqu’à la période de l’indépendance américaine Son dernier ouvrage porte sur l’Or, terres et Indiens. Engagement et service personnel parmi les communautés autochtones du centre du Chili, 1541-1580 (2017).