Après la Shoah : nouvelles recherches

29 novembre – demi-journée d’étude – Paris, EHESS

A partir de cette année 2018-2019, le séminaire Histoire et historiographie de la Shoah ouvre ses séances à l’exposé de travaux de jeunes chercheurs. Pour la première séance organisée par Nicolas Mariot (CNRS-CESSP), quatre d’entre eux ouvrent le ban cette année à partir des recherches issues de leurs thèses, récemment soutenues ou sur le point de l’être. En l’espèce, les quatre interventions porteront sur un champ d’étude en pleine expansion, celui du « retour en société » des survivants et communautés juives aux lendemains de la catastrophe.

Le Feu des manuscrits. Lecteurs et scribes des textes médiévaux

Alain Boureau

En effet, la question du statut des manuscrits a été fort discutée lors des années qui ont suivi, depuis 1982, le vol d’un manuscrit à la Bibliothèque national de Paris, devenue ensuite la BNF : il s’agissait d’un calendrier religieux aztèque de langue nahuatl, le Codex Tonalamatl-Aubin, produit au début du XVI ème siècle. Le premier acquéreur du manuscrit fut Lorenzo Boturini Bernaducci, noble italien, quin lors d’un séjour en Espagne reçut une mission payée sur les caisses royales de Nouvelle-Espagne : en 1735, Emanuela de Oca silva Moctezuma, comptesse de Santibanèz, descendante du dernier roi aztèque Moctezuma (1469-1520), chargea Boturini d’administrer les vastes biens familiaux du Mexique.

 

 

Rural History 2019 – 4th EURHO Conference

Date limite de dépôt : 15 octobre 2018 – Appel à panels

Nous avons le plaisir d’annoncer l’organisation de Rural History 2019, la quatrième conférence biennale de l’European Rural History Organisation (EURHO), qui se déroulera à Paris du mardi 10 septembre au vendredi 13 septembre 2019. Cette rencontre est organisée par l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), via le Centre de Recherches Historiques (CRH), en collaboration avec le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), la FMSH (Fondation Maison des Sciences de l’Homme) et l‘EPHE (École Pratique des Hautes Études). Dans le continuité des rencontres de Brighton (2020), de Berne 2013, de Girone (2015) et de Louvain (2017), la conférence de Paris vise à promouvoir un dialogue entre les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire rurale en dépassant les frontières nationales, les barrières chronologiques et les découpages disciplinaires.
La conférence de Paris sera ouverte à toutes les propositions qui mobilisent des méthodes et des approches originales, explorent de nouveaux concepts et exposent des résultats dans une large gamme de thèmes, de périodes et de limites spatiales. Nous encourageons tous les enseignants-chercheurs, les chercheurs et les étudiants à présenter leur travail lors à cet événement. Nous accueillerons des panels et des communications traitant de l’histoire économique, sociale, politique ou culturelle des campagnes (production agricole ou artisanale, reproduction sociale, consommation, culture matérielle, les relations de pouvoir, genre, bien-être, vie du village, relations politiques, les améliorations technologiques et scientifiques, tourisme etc.) en lien avec l’histoire environnementale, politique, anthropologique et culturelle. Les approches issues des sciences sociales (géographie,  sociologie, science politique, archéologie), de l’économie et des sciences du vivant (agronomie, biologie, zoologie) sont encouragées.
Tous les chercheurs travaillant sur l’histoire rurale sont invités à soumettre des propositions de panel. Les propositions de panel qui seront évaluées par le Comité scientifique devront porter sur un sujet précis et inclure des participants d’au moins deux pays différents. Les organisateurs seront avertis si d’autres propositions de communication concernent leur panel. Les doubles sessions sur un sujet particulier seront possibles, mais les triples ne le seront pas.

L’État contre les juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite

Laurent Joly

Sur Vichy et la Shoah, on pensait tout savoir. Ce livre démontre qu’il reste encore beaucoup à découvrir. Répondant à une série de questions clés, Laurent Joly renouvelle profondément l’histoire de la persécution des juifs sous l’Occupation et balaie bien des idées reçues.
Pourquoi, dès l’été 1940, le régime du maréchal Pétain a-t-il impulsé une politique antisémite ? Pourquoi a-t-il accepté de contribuer aux déportations massives décidées par les nazis en 1942 et d’assumer pleinement ces opérations, à Paris comme en zone libre ? Dans quelle mesure l’administration a-t-elle collaboré à la politique génocidaire ?
S’appuyant sur de nombreuses sources inédites, restituant les marges de manœuvre des agents (du dirigeant étatique jusqu’au simple gardien de la paix) et les effets concrets de leurs décisions, Laurent Joly écrit une histoire incarnée, au plus près des exécuteurs, des victimes et des témoins.
Le lecteur apprendra ainsi que le statut d’octobre 1940 n’est pas une simple transposition de la tradition antisémite française : Vichy cherche surtout à suivre le modèle nazi. Sur le Vel d’Hiv, il découvrira une histoire qu’on ne lui a jamais racontée : l’opération du point de vue policier. Enfin, il réalisera que l’idée selon laquelle la persécution des juifs a été occultée par la justice de l’épuration mérite d’être fortement nuancée.
Au bout du compte, Laurent Joly montre que si toute la puissance de l’État a été mobilisée pour persécuter puis rafler les juifs, les logiques propres à l’appareil étatique, ses objectifs contradictoires, ses pesanteurs et finalement les résistances ont contribué à ce que la majorité des juifs de France, frappés de plein fouet par la persécution, échappent malgré tout à la mort.

L’Europe. Encyclopédie historique

Christophe Charle et Daniel Roche (dir.), en collaboration avec Paul Boulland, Christophe Duhamelle, Bruno Dumézil, Antoine Lilti, Brigitte Marin, Stéphane Van Damme, BlaiseWilfert-Portal

De la fin de l’Antiquité à nos jours circulent les cultures, se métissent les peuples, se transforment les sociétés, s’étendent les pouvoirs au sein d’une Europe aux dimensions variables selon les époques et ses rapports changeants avec le reste du monde.
L’Europe livre tous les éléments indispensables pour comprendre la multiplicité des strates, des conflits ou des échanges qui ont fait naître, déployé ou remodelé ce continent. Celui-ci cumule paradoxes et contradictions historiques : à la fois fort et faible, temporairement réuni ou profondément divisé ; y alternent phases d’expansion et de repli, périodes de certitude et de supériorité proclamée et moments de dépression ou de décadence réelle ou supposée.
En ressort un portrait polyphonique et dynamique, raisonné et critique, d’une civilisation, une et plurielle, à bien des égards plus unie qu’on ne le croit, dont l’histoire tour à tour exalte, instruit ou désespère.
Ce faisant, L’Europe offre le guide d’exploration nécessaire au moment crucial que nous traversons avec une organisation des savoirs à la fois chronologique et thématique ;
une présentation des cultures matérielles et immatérielles ; la diversité spatiale et temporelle des Europes ; la pluralité productive des approches historiques : intellectuelle, politique, économique, sociale, technique, religieuse, culturelle, symbolique ; la contribution multinationale de plus de 430 spécialistes.

Une fiscalité de guerre ? Contraintes, innovations, résistances

Florence Descamps et Laure Quennouëlle-Corre (Dir)

Après la publication consacrée à la mobilisation financière pendant la Grande guerre (2015) et celle centrée sur le désordre des finances publiques en temps de guerre (2016), ce troisième volume entend se pencher sur l’appel à la fiscalité. L’ouvrage poursuit l’étude comparée du financement de la Grande Guerre par les différents pays belligérants. Le patriotisme financier, qui s’est manifesté lors des emprunts, s’est-il prolongé dans un consensus autour de l’impôt ou bien s’est-il conjugué avec des résistances, voire le développement de fraudes, face l’augmentation des contributions fiscales ? Dans ce volume, l’analyse comparative des effets de l’élévation de la fiscalité dans les pays européens nourrit la réflexion historique et permet de tracer là encore des similitudes et des différences parfois inattendues entre les territoires.

Titularisation

Contractuelle depuis 2016, Carmen Brando Lebas a obtenu sa titularisation en tant qu’ingénieure de recherche à l’EHESS en sciences de l’information géographique et humanités numériques au CRH. Elle est également affiliée à la Plateforme Géomatique de l’EHESS.

Transfert de mémoires

Sabina Loriga (dir.)
Passés/Futurs, 3, Politika/Labex Tepsis, revue électronique

À partir d’œuvres, de sources de nature diverse, et dans un dialogue avec la notion de « postmémoire » thématisée par Marianne Hirsch, les cinq contributions de ce dossier interrogent les mémoires au « second » ou au « troisième » degré, qui occupent dans l’espace public une place croissante, ainsi que les processus de transmission ou de constitution de ces mémoires en réalité discontinues, transformées par les consciences de ceux qui en sont aujourd’hui les dépositaires.
Cette question est encore au cœur du dialogue entre un historien, Justo Serna, et un grand romancier qui ne cesse d’explorer le passé, ses traces dans le présent, sa reconstitution et les limites de la réalité : Javier Cercas.
Acteur majeur des études sur la mémoire, Andreas Huyssen fait pour sa part le point, dans un entretien mené par Patrick Eser, sur sa trajectoire et les tendances de ce champ de recherche ; tandis que l’historienne Carolyn Dean revient sur la constitution contemporaine de la figure du témoin, et que Fernando Molina Aparicio questionne les incidences politiques des mémoires de la guerre civile espagnole au Pays Basque.
Transferts de mémoire : ou les manières selon lesquelles le passé ne passe pas.

Eurocentrism and the Politics of Global History

Alessandro Stanziani

De l’histoire universelle, à la comparaison, à l’histoire connectée, l’histoire globale inclut toute approche qui ne soit pas étroitement centrée sur une aire culturelle ou un pays. Ces approches foisonnantes opèrent un décentrement de perspective et remettent en discussion des chronologies et des orientations affirmées. Jamais l’histoire de la Chine, de l’Inde, de plusieurs pays d’Afrique n’aura attiré autant d’attention parmi les historiens, sociologues, politistes, les enseignants et le public qu’au cours des dernières années. En même temps, les différents courants de l’histoire globale se rassemblent autour de leur critique de l’européocentrisme.  Cette critique, quoique en bonne partie  justifiée, est trop souvent confuse, voire même –de manière paradoxale-  elle-même européocentrique.  L’histoire globale s’appuie essentiellement sur des sources anglo-saxonnes et a du mal être acceptée dans des pays où le nationalisme historiographique est important, non seulement en Europe mais aussi et surtout en Afrique et en Asie. Cet ouvrage cherche alors à tracer une histoire connectée de l’européocentrisme, si bien qu’il existe, à partir du XVIIe siècle à nos jours, et suggère des pistes permettant de dépasser aussi bien le cloisonnement par aires culturelles que la globalité anglo-saxonne.