Le nouveau monde Table ronde autour de Marcel Gauchet

6 octobre – Table ronde – EHESS, Paris

Avec Le nouveau monde, quatrième et dernier volume de L’avènement de la démocratie, Marcel Gauchet aborde la transformation d’ensemble qui s’est engagée avec la crise économique des années 1970. Il propose une réponse à l’énigme de la perte de repères de ces dernières décennies : nous vivons la dernière et ultime étape de la sortie de la religion et découvrons en tâtonnant ce qu’implique le principe de la structuration autonome des sociétés. Derrière l’hégémonie de l’économie, la montée de la société civile et les droits individuels comme seule source de légitimité, le politique remplit un rôle instituant mais devenu invisible ; la mondialisation n’est pas seulement celle du marché, mais aussi celle de l’État-nation. En permettant d’articuler les différentes dimensions dans lesquelles se déploie l’expérience de ces sociétés autonomes, le diagnostic pose les bases d’un programme de travail destiné à renouveler l’intelligibilité du monde contemporain.
Pour discuter d’un livre véritablement interdisciplinaire, des chercheurs inscrits dans différentes disciplines, de l’économie à la philosophie, engageront un dialogue animé par Sylvain Piron (EHESS) en présence de l’auteur Marcel Gauchet, avec la participation de Frédéric Brahami (EHESS), Natalie Doyle (Monash University), Gaël Giraud (CNRS) et Nicolas Rousselier (Sciences Po).

 

 

 

Arrivées

Pablo Blitstein, maître de conférences de l’EHESS, est historien de la Chine impériale. Ses travaux portent sur l’histoire d’une classe sociale « d’ancien régime », le mandarinat chinois, avec un ancrage dans l’histoire globale et comparée. Il a travaillé sur les connexions asiatiques, européennes et américaines du mandarinat au XIXe-début du XXe siècles, sur les usages politiques et administratifs de l’écriture, sur la différenciation du « littéraire » à l’époque moderne et – dans le cadre d’une généalogie des pratiques et des langages mandarinaux – sur le monde des fonctionnaires et ministres lettrés de la Chine des IVe-VIIe siècles. Après avoir fait des études à l’Université de Buenos Aires, il été allocataire-moniteur à INALCO, puis ATER au Collège de France. Entre 2013 et 2017, il a fait partie du Cluster of Excellence « Asia and Europe in a Global Context » à l’Université de Heidelberg, Allemagne. Pablo est l’auteur de Les Fleurs du royaume. Savoirs lettrés et pouvoir impérial en Chine (Ve-VIe siècles), Paris, Les Belles Lettres, 2015, et de plusieurs articles et chapitres de livre en français, anglais, chinois et espagnol. Il a rejoint le CRH depuis le 15 septembre.

Fort d’une carrière dans la communication digitale, à la fois dans le secteur public comme dans le privé, Jean-Baptiste Fernandez a rejoint le CRH à compter du 21 septembre en qualité de Gestionnaire administratif et d’assistant de Communication. Il aura la charge des groupes et équipes suivants : GAM, LADEHIS, RHISOP, GGH-Terres, PRATO et Structures et dynamiques des formes.

 

 

Le CRH à Blois

4 au 8 octobre – Les Rendes-Vous de l’histoire – Blois

Chaque année, des historiens se retrouvent à Blois afin d’exposer l’état de leurs réflexions, de présenter leurs travaux et de confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique. Les rendez-vous de l’histoire, ce sont pendant quatre jours un grand salon du livre de l’histoire, plus de 300 débats et conférences, un cycle cinéma, des expositions. La 20e édition aura pour thème « Euréka-découvertes et innovations.

De Reims à Varennes : Les langages de l’autorité politique dans la France révolutionnaire

Roberta Soromenho-Nicolete

Thèse dirigée en co-tutelle par Frédéric Brahami  et Eunice Ostrensky (Universidade de Sao Paulo), soutenue le 27 septembre, devant un jury composé de Newton Bignotto (Universidade Federal de Minas Gérais), Christian Edouard Cyril Lynch (Universidade Estadual do Rio de Janeiro) et Antoine Lilti (EHESS)

« Ça me fait du bien » : les drogues comme solution à des problèmes

12 octobre – Atelier de recherches – EHESS, Paris

Pour cette troisième année du séminaire transdisciplinaire et trans-universitaire sur les drogues, nous avons choisi comme thème général les usages de psychotropes afin de trouver une solution à des problèmes. En effet, la pensée dominante, officielle et institutionnalisée ne voit dans la consommation de drogues que des problèmes (sanitaires, sociaux, policiers). Il y a plus : la loi nous impose l’obligation de parler exclusivement en négatif des drogues, leur « présentation sous un jour favorable » (sic) étant passible de poursuites pénales et financières. Or, personne ne nie que les drogues, toutes les drogues, qu’elles soient vendues sur le marché noir, en pharmacie ou à l’épicerie, peuvent provoquer des problèmes de toute sorte chez les consommateurs. En même temps nous sommes dans l’obligation de constater que dans les sociétés traditionnelles comme modernes des millions de personnes ont recours à des psychotropes comme solution à des problèmes.
La séance sera introduite et animée par Alessandro Stella (CNRS-CRH) entouré de François-Rodolphe Ingold, psychiatre et anthropologue et Marcos Garcia de Teresa (anthropologue, doctorant IRIS)

Les mondes de l’industrie L’Ansaldo, un capitalisme à l’italienne

Alain Dewerpe

Jean Boutier, Patrick Fridenson, Daniel Nordman & Jacques Revel (ed.),
Préface de Michelle Perrot et et Postface de Marco Doria

Ce livre a un objet : l’usine comme espace social. Il a un moyen : l’observation du travail industriel. » Qu’est-ce qu’une usine ? Un lieu qui rassemble une gamme d’acteurs (ouvriers qualifiés, manoeuvres, employés, ingénieurs, dirigeants) dont les compétences et les intérêts sont profondément différents, souvent contraires, comme le sont leurs ressources et les contraintes qui s’exercent sur eux. L’histoire d’une entreprise est d’abord celle des ajustements, celle aussi des conflits et des dysfonctionnements entre ces acteurs. Alain Dewerpe a choisi dans cet ouvrage d’étudier au plus près les pratiques de ces acteurs, les relations qui existent entre eux, les espaces physiques, techniques et sociaux dans lesquels elles s’inscrivent.
Alain Dewerpe s’est imposé comme un historien majeur du monde industriel et des transformations du travail en Europe entre la fin du XVIIIe et le XXe siècle. Pour mener à bien son projet, il a choisi l’Ansaldo, une concentration d’industries sidérurgiques et mécaniques, de chantiers navals, implantée sur la riviera ligure à l’ouest de Gênes. D’exceptionnelles ressources archivistiques et photographiques lui ont permis de rendre compte de la dynamique de l’organisation industrielle sur une longue période de transformations sociales, techniques et économiques.

 

Le chiffre et la carte

Histoire & Mesure, Vol. XXXII, n°1

L’histoire de la statistique et la cartographie historique ont connu un développement considérable durant les cinquante dernières années et ont largement bénéficié des avancées des sciences sociales pendant la même période, la première, par exemple, se transformant en une sociohistoire de la mesure ou de la quantification. Ces deux disciplines sont pratiquées avec bonheur en Amérique latine et ce numéro d’Histoire & Mesure veut en apporter la preuve avec plusieurs travaux produits par des latino-américanistes d’Argentine, du Brésil et du Mexique et qui concernent aussi bien l’introduction du système métrique, la genèse contrastée des comptes nationaux et de la planification, l’évolution comparée des systèmes statistiques et l’émergence d’une politique de précision. Avec leurs collègues français, auteurs ou co-auteurs de deux études consacrées au recensement de la Siempre fiel Isla de Cuba et à la modernisation foncière en Amazonie brésilienne, ils montrent la fécondité d’une réflexion sur le chiffre et la carte, deux technologies particulièrement puissantes et dont les effets sur le social et le politique sont multiples.

La contamination du monde Une histoire des pollutions à l’âge industriel

François Jarrige et Thomas Le Roux

Autrefois sources de nuisances locales circonscrites, les effets des activités humaines sur l’environnement se sont transformés en pollutions globales. Le climat se réchauffe, les mers s’acidifient, les espèces disparaissent, les corps s’altèrent : en rendre compte d’un point de vue historique permet de ne pas sombrer dans la sidération ni dans le découragement face à un processus qui semble devenu inéluctable. Car le grand mouvement de contamination du monde qui s’ouvre avec l’industrialisation est avant tout un fait social et politique, marqué par des cycles successifs, des rapports de force, des inerties, des transformations culturelles. En embrassant l’histoire des pollutions sur trois cents ans, à l’échelle mondiale, François Jarrige et Thomas Le Roux explorent les conflits et l’organisation des pouvoirs à l’âge industriel, mais aussi les dynamiques qui ont modelé la modernité capitaliste et ses imaginaires du progrès.

Circulation des savoirs et des pratiques médicaux entre la France et le Rio de la Plata (1828 à 1886)

Nancy Gonzalez Salazar
 Thèse dirigée par Nancy L. Green (EHESS), soutenue le 19 septembre, devant un jury composé de Vincent Barras (Université de Lausanne), Elisabeth Belmas (Université Paris 13), Enrique Fernandez-Domingo (Université Paris 8 Vincennes), Gérard Jorland (EHESS) et Christine Théré (INED).