19 février – Journée d’étude – EHESS, Paris
Cette journée d’études organisée par Niccolo Mignemi, Florence Hachez-Leroy, Laurent Herment et Laure Quenouëlle-Corre entre dans le cadre du séminaire Histoire économique : acteurs, pratiques et marchés. Bassins de production, aires d’approvisionnement, systèmes économiques locaux, fractures territoriales dans l’accès aux ressources… avec la crise sanitaire, l’espace revient en force dans la réflexion sur les modèles de développement. Il couvait pourtant depuis un moment dans les débats sur la question écologique et sur la reconfiguration des centres d’activités à l’échelle mondiale, malgré les promesses d’une globalisation indifférente aux distances et aux délais. Déjà dans les années 1980-1990, l’étude des systèmes d’entreprises, des districts industriels et des clusters régionaux avait attiré l’attention sur l’importance des économies de localisation et d’agglomération pour appréhender les dynamiques de développement, les processus d’innovation et les changements de technologie. Cette saison de recherches a conduit à inscrire des nouveaux questionnements dans l’agenda de l’histoire économique. Elle a permis de montrer l’importance – sur des périodes et à des échelles différentes – d’approfondir la dimension spatiale non seulement en tant que cadre et contexte d’analyse. C’est dans la diversité de ses formes d’organisation que le territoire mérite alors d’être étudié. Il s’agit d’en explorer les évolutions inscrites dans les mécanismes de mobilisation des ressources (matérielles, humaines et économiques), dans les périmètres définis par la géographie des activités et des marchés, dans le degré de sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, dans l’influence des infrastructures qui véhiculent les flux biophysiques et énergétiques. Ainsi, la journée d’études entend interroger le concept de territoire du point de vue de la construction de ses frontières et de ses connexions, des pratiques des acteurs économiques qui façonnent sa morphologie, des mécanismes qui entretiennent la cohérence interne de ses systèmes d’activités.