Ça ne coule pas (toujours) de source. L’intangible en histoire

Date limite de dépôt : 15 mai 2021 – Appel à comm – Forum du CRH, Paris

L’intangible, dans son sens premier, désigne ce que l’on ne peut pas toucher, ce qui est impalpable et inaccessible. Le terme a un deuxième sens et s’applique aussi à ce que l’on ne peut pas modifier, l’immuable. Le rapport de l’historien au temps était au cœur des Forums du CRH de l’année 2018 (« Changement historique et découpages temporels ») et de l’année 2019 (« Tradition et histoire »). Pour le Forum de l’année 2020, nous proposons de centrer le propos non pas sur le temps, mais sur les objets difficilement accessibles à l’historien : l’intangible, au sens de ce qui est hors de portée et qui le demeure par-delà l’enquête historique.

Der mittelaterliche Brief zwischen Norm und Praxis

Benoît Grévin, Florian Hartmann (dir.)

Ce volume collectif poursuit l’entreprise initiée par un groupe de recherche franco-italo-allemand depuis 2012 pour préciser les conditions de diffusion dans la société européenne des techniques de rédaction épistolaire normée durant le bas Moyen Âge. Quinze contributions écrites en allemand, en italien et en français explorent différentes facettes de la production épistolaire, en interrogeant les liens entre la théorie et la pratique, l’écriture épistolaire au féminin, les rapports entre la culture rhétorique et la culture notariale, entre l’art d’écrire des lettres et d’autres formes de communication (poésie, sermon), entre l’épistolographie latine et celle en langue moderne. Un vaste tour d’horizon sur les problèmes actuels de la recherche concernant soit la théorie épistolaire que la pratique (études des collections) est également proposé.

 

Bâtir en aluminium : entreprises et architectes

8 février – Journée d’étude – en distanciel via Zoom

Organisée par Thierry Renaux et Dominique Barjot, la seconde journée d’études du projet ANR ARCHIPAL Architecture, aluminium et patrimoine XXe-XXIe s., aura lieu le 8 février 2021 en distanciel. Intitulée « Bâtir en aluminium : entreprises et architectes », elle fera le point sur les avancées générales des recherches menées dans le cadre du projet ANR. Trois thèmes majeurs ont été retenus : Architecture et ingénieur ; Le maître d’ouvrage, l’entrepreneur et le bureau d’étude ; et enfin Industrie, fournisseurs et consommateurs.

La relation ingénieur-architecte constitue un premier axe de réflexion. Il s’agira d’examiner l’action spécifique des architectes, des bureaux d’études, de l’ensemble des maîtres d’œuvre, mais aussi celle des pouvoirs publics, des maîtres de l’ouvrage publics et privés, tant sous l’angle du gros-œuvre que celui du second œuvre, à partir d’études de cas ou d’approches plus globales et générales. Le rôle de l’entrepreneur est également essentiel, qu’il s’agisse des grands groupes de construction, des ETI et PME, des grands cabinets d’ingénierie nationaux ou internationaux, des établissements financiers, notamment pour la réalisation des grands chantiers, notamment parisiens. Enfin, l’étude portera sur l’ensemble de la filière en prenant en compte le rôle des fournisseurs, et l’existence de matériaux concurrents, mais aussi les besoins des utilisateurs, notamment du consommateur final.

Dynamiques économiques et territoires

19 février – Journée d’étude – EHESS, Paris

Cette journée d’études organisée par Niccolo Mignemi, Florence Hachez-Leroy, Laurent Herment et Laure Quenouëlle-Corre entre dans le cadre du séminaire Histoire économique : acteurs, pratiques et marchés. Bassins de production, aires d’approvisionnement, systèmes économiques locaux, fractures territoriales dans l’accès aux ressources… avec la crise sanitaire, l’espace revient en force dans la réflexion sur les modèles de développement. Il couvait pourtant depuis un moment dans les débats sur la question écologique et sur la reconfiguration des centres d’activités à l’échelle mondiale, malgré les promesses d’une globalisation indifférente aux distances et aux délais. Déjà dans les années 1980-1990, l’étude des systèmes d’entreprises, des districts industriels et des clusters régionaux avait attiré l’attention sur l’importance des économies de localisation et d’agglomération pour appréhender les dynamiques de développement, les processus d’innovation et les changements de technologie. Cette saison de recherches a conduit à inscrire des nouveaux questionnements dans l’agenda de l’histoire économique. Elle a permis de montrer l’importance – sur des périodes et à des échelles différentes – d’approfondir la dimension spatiale non seulement en tant que cadre et contexte d’analyse. C’est dans la diversité de ses formes d’organisation que le territoire mérite alors d’être étudié. Il s’agit d’en explorer les évolutions inscrites dans les mécanismes de mobilisation des ressources (matérielles, humaines et économiques), dans les périmètres définis par la géographie des activités et des marchés, dans le degré de sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, dans l’influence des infrastructures qui véhiculent les flux biophysiques et énergétiques. Ainsi, la journée d’études entend interroger le concept de territoire du point de vue de la construction de ses frontières et de ses connexions, des pratiques des acteurs économiques qui façonnent sa morphologie, des mécanismes qui entretiennent la cohérence interne de ses systèmes d’activités.

France Culture

« Climat et risques ‘naturels’ : une ère nouvelle…et un lourd passé » Avec Magali Reghezza-Zitt (géographe, ENS Ulm) et Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher

7 janvier 21h

France Culture, Émission Nos géographies, https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/incertitude-du-climat-et-risques-naturels

Al di là delle fonti ‘classiche’. Le Epistole dantesche e la prassi duecentesca dell’ars dictaminis

Benoît Grévin

Ce livre électronique, téléchargeable gratuitement sur le site de l’université de Venise Ca’ Foscari, propose une analyse des techniques d’écriture utilisées par Dante pour rédiger les treize lettres qui nous sont parvenues. Il s’agit d’une opération de ré-historicisation de son style, qui tente de ne pas mettre l’accent sur son originalité comme cela est généralement fait, mais d’étudier au contraire les points de contact avec la rhétorique épistolaire papale, impériale et communale du XIIIe siècle qui a pu l’inspirer. A travers la mise en évidence de micro-parallèles liés à des semi-automatismes d’écriture diffus dans l’Italie des années 1220-1320, on rapproche la rhétorique de Dante de celle des grandes institutions (université de Bologne, chancellerie papale, chancellerie sicilienne…) qui ont fourni les modèles et procédés d’écriture communs à la société italienne et européenne de son temps.

Aux sources juives de l’histoire de France

Mathias Dreyfus
Préface de Yann Potin

Les Juifs seraient absents de la mémoire historique de la France. À contre-courant de cette idée, ce livre propose de relire le processus de construction de l’histoire des Juifs de France en partant à la recherche de ses sources. Centré sur le XIXe siècle, il prend pour point de départ les ardents débats relatifs à la citoyenneté des Juifs sous la Révolution française.
Tandis que la recherche historique se voit portée en France, à partir des années 1830, par la volonté politique de mise en ordre du passé archivé au sein des dépôts publics, de nombreux documents se voient identifiés, classés, inventoriés et publiés. Parmi eux, des documents relatifs à l’histoire des Juifs. Certains sont disséminés dans les fonds des archives locales, d’autres au contraire sont retrouvés au cœur même des collections les plus prestigieuses de la royauté française. Parallèlement, la fièvre archéologique qui gagne les élites provinciales cherchant à célébrer les racines chrétiennes de la France, fait émerger, presque par hasard, des inscriptions hébraïques. Celles-ci sont néanmoins intégrées difficilement et marginalement au domaine alors florissant des antiquités nationales.
Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour qu’un cercle restreint de savants ancre une histoire française des Juifs depuis le Moyen Âge, non pas séparée, mais intégrée à l’histoire de France. Cette histoire « judéo-française », répondant à distance aux attaques antisémites de la presse nationaliste d’alors, permet de révéler la part juive insoupçonnée de l’histoire de France. Mais cette reconnaissance a un prix : la perte et la dislocation de nombreuses archives issues des anciennes communautés juives de France, fragilisant à terme la possibilité de reconstituer leur histoire « intérieure ».