Autour de l’ouvrage de Judith Lyon-Caen, La griffe du temps. Ce que l’histoire peut dire de la littérature

4 novembre – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Aux devantures des librairies, on ne compte plus les ouvrages d’historiens réfléchissant à leur rapport avec la littérature. Doivent-ils en faire une source de leur savoir, mais en contextualisant la fiction depuis leur surplomb, au risque de ne pas faire mieux que l’histoire littéraire et manquer ce que fait la littérature ? Ou bien recourir à l’écriture de la fiction, quitte à s’installer prosaïquement dans l’entre-deux-genres d’une classique monographie ? Judith Lyon-Caen propose une aventure plus ambitieuse : à partir d’une nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly, « La vengeance d’une femme », elle part de ce qu’est la littérature : une expérience d’être au monde, pour mesurer l’éclairage que sa discipline peut apporter à la mise en écriture romanesque. Ainsi de ces myriades d’objets, de parures, de rues et boulevards ou de lieux parisiens dont la description a pour fonction d’attester la réalité du récit : l’historien décrypte ces traces du temps, que ce soit le temps de la rédaction ou celui de l’action du récit, en retrouve l’origine, réfléchit à la manière dont le romancier en a été affecté. Une invitation à apprendre à mieux lire ce que fait la littérature et ce que fait un romancier. La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions d’Antoine Lilti (GEHM), Nicolas Adell (Université de Toulouse) et Claude Millet (Université Paris Diderot).