14 et 21 décembre, 8 et 15 janvier – Conférences – Paris, EHESS et ENS
Invité à l’EHESS par Alessandro Stanziani, Andrew Sartori est professeur d’histoire à la New York University où il est directeur de undergraduate studies. Ses principaux domaines d’intérêt sont l’histoire de l’Inde et du colonialisme britannique au XVIIIe et XIXe siècle, de la pensée économique et des politiques publiques, dans une approche à la fois d’histoire intellectuelle et sociale de l’économie politique. Mobilisant à la fois des sources en arabe et en anglais, il est mondialement reconnu pour avoir radicalement renouvelé l’histoire du Bengale. Grâce à ces sources, il a en effet dépassé tout aussi bien l’histoire coloniale que les approches post-coloniaux et subalternes. Son premier ouvrage, Bengal in Global Concept History (Chicago, 2008) trace précisément l’historique et l’usage politique et intellectuel du « Bengale », à la fois par les Britanniques et les Bengalis eux même. Il précise cette démarche dans Liberalism in Empire (Berkeley, 2014) dans lequel il met en évidence les significations multiples du libéralisme britannique en Inde, mais aussi son appropriation par les acteurs indiens. En dépassant l’historiographie existante, il montre que la fameuse invention britannique des zamindars et de la propriété privée, qu’ils auraient imposée en Inde, s’appuie en réalité sur des catégories locales. Il met également en évidence que, avant, puis sous la domination anglaise, le Bengale s’était lancé dans une réforme de la fiscalité et de la propriété ; le résultat final découle donc d’une convergence entre certains intérêts, catégories et groupes britanniques et indiens et à l’exclusion d’autres groupes.
Avec Samuel Moyn (connu pour son histoire des droits de l’homme) il a co-dirigé un ouvrage lui aussi au succès retentissant, Global Intellectual History, dans lequel les auteurs cherchent à montrer l’importance d’une histoire intellectuelle renouvelée, ancrée à la fois dans les sciences sociales et dans l’histoire globale et connectée.