Edito

Depuis que le confinement a été imposé aux établissements de l’enseignement supérieur le 16 mars 2020, le Centre de Recherches Historiques a connu une activité réduite, comme les autres laboratoires de l’EHESS. Certains séminaires et enseignements ont pu continuer néanmoins en visioconférence et le tutorat avec les étudiants s’est renforcé, tandis que des aides ont été accordées aux étudiants en difficulté. Le CRH a contribué à cette aide.

La vie de laboratoire souffre évidemment de cette situation difficile. Les échanges en présentiel sont essentiels à notre communauté, y compris les rencontres improvisées et informelles, dans les couloirs ou à la cantine. Mais la continuité administrative est assurée grâce au travail et à la conscience professionnelle du pôle secrétariat-gestion-communication. Au sein de ce pôle, Rabia Fassiri, qui occupait un poste de gestionnaire depuis le mois de septembre dernier, a quitté le laboratoire le 30 avril pour intégrer le Groupe Société Religions et Laïcités (UMR 8582), bien plus proche de chez elle. Elle devrait être remplacée très prochainement.

Les services se poursuivent, à distance. Le Conseil de laboratoire se tiendra en visioconférence le 25 mai prochain. Durant cette période s’est enclenchée la refonte du site Internet du laboratoire : il s’agit d’un travail de longue haleine qui mobilise et mobilisera pendant plusieurs mois de nombreux collègues. De même, la Lettre du CRH connaitra prochainement une nouvelle maquette – le numéro du mois de mai 2020 est sans doute le dernier élaboré sous ce format. La direction a mis à profit ce temps de pause pour parachever le manuscrit du volume Contagions, auquel une grande partie des membres du CRH ont participé, et qui s’est trouvé tout à coup d’une incroyable actualité ; il paraîtra, à l’automne prochain, aux éditions Vendémiaire.

En dépit de cette continuité professionnelle, il faut admettre que ce qui fait la matière du CRH, ce tissu intangible d’échanges, d’interactions, de négociations, ne peut se maintenir sans notre présence dans un lieu de vie commune et un espace de travail partagé. Le déconfinement en cours sera lent, prudent, progressif. Avant l’été, nous ne retrouverons pas nos collègues ni notre rythme de travail habituels. En témoigne l’annulation du Forum du CRH, moment collectif par excellence du laboratoire, qui devait se tenir les 22 et 23 juin autour, précisément, de l’intangible en histoire. Il nous faut donc prendre patience, encore. La vie du laboratoire ne reprendra pas ce printemps, mais elle reprendra.

 

 

 

 

 

 

 

 

Penser les migrations pour repenser la société

Fathallah Dagmi, Françoise Dureau, Nelly Robin, Thomas Lacroix, Yann Scioldo-Zürcher (dir)

Les migrations internationales contribuent à définir l’État et ses formes de citoyenneté. Elles modifient les relations professionnelles, transforment les espaces géographiques et jouent un rôle fondamental dans les expressions artistiques. Par effet miroir, les pratiques des migrants sont, elles aussi, tributaires des contraintes et opportunités qu’ils rencontrent dans les espaces qu’ils traversent, sinon investissent.
De l’Europe au continent américain en passant par l’Afrique, ce livre illustre la façon dont les études migratoires permettent d’éclairer les sociétés contemporaines, depuis leur construction politique jusqu’aux multiples échelles servant à l’analyse des pratiques sociales quotidiennes. Prises ensemble, elles initient un dialogue nécessaire entre spécialistes des migrations et des sciences sociales.
En d’autres termes, penser les migrations est « un moyen de penser la société », au-delà de la question du contrôle des frontières par les États, à laquelle elles sont trop souvent réduites.

 

Histoire économique : Acteurs, pratiques et marchés

6 mars – Journée d’étude – Paris, EHESS

Après avoir consacré les deux dernières journées d’études aux nouvelles sources de l’histoire économique, cette troisième journée d’étude du GRHECO, organisée par Florence Hachez-Leroy et Laure Quennouëlle-Corre, s’articule autour d’une approche pluridisciplinaire à la rencontre des historien.ne.s de l’économie, afin de réfléchir aux possibles croisements entre différents champs mettant en œuvre la science, au regard de la thématique « acteurs, pratiques et marchés ».

Culture techno, entre libération, répression, confiscation

12 mars – Demi-journée d’étude – paris, EHESS

Laissons place au bricolage sonore, à la danse libre et à la transe collective !
Il y a près de 30 ans que la techno est arrivée en France pour bouleverser les pratiques festives des jeunes générations des campagnes et des villes. Et pourtant, certaines de ces pratiques continuent à être incomprises, stigmatisées et réprimées. En effet, des clubs aux raves et aux free parties, le mouvement techno s’est progressivement décliné en une multiplicité de formes qui se distinguent, non seulement par leur façon de faire la fête, mais aussi par leur rapport à la légalité et aux dogmes moraux dominants de la société. Une question se pose : En quoi consistent ces pratiques festives et pourquoi les autorités publiques prennent-elles des dispositions stratégiques à leur sujet ? Nous tenterons d’y répondre en accordant une attention particulière aux free parties – projets de fête libre, gratuite et clandestine – sans délaisser pour autant une vision globale du mouvement techno. Ainsi, cette séance sera l’occasion de rendre compte du lien qu’entretiennent la fête, les drogues et les mouvements contestataires tout en interrogeant la dimension politique du recours à l’art, au rêve et à l’imagination.

Pouvoirs de l’imagination. Approches historiques

13 mars – Journée d’étude – Paris, EHESS

Journée d’étude organisée par Elizabeth Claire (CNRS-CRH), Béatrice Delaurenti (EHESS-CRH), Roberto Poma (Université Paris Est-Créteil) et Koen Vermeir (CNRS); financée par les laboratoires SPHERE et CRH.

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.
Cette journée d’étude, organisée par Elizabeth Claire (CNRS-CRH), Béatrice Delaurenti (EHESS-CRH), Roberto Poma (Université Paris Est-Créteil) et Koen Vermeir (CNRS-SPHERE), financée par les laboratoires SPHERE et CRH,  fonctionnera autour de textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Les vitrines de l’humanité. Questions aux musées d’anthropologie

17 mars – Présentation d’un numéro de revue – Paris, EHESS

A l’occasion de la publication du numéro 6 de la revue Passés Futurs, le labex TEPSIS en collaboration avec le GEHM organise une rencontre sur le thème des vitrines de l’humanité. Questions aux musées d’anthropologies .
Depuis les années 1980, la légitimité de collectionner ou de montrer les « différentes humanités » fait débat, du point de vue du droit international, mais aussi dans une opinion publique de plus en plus sensible à ces questions. Où et comment l’humanité a-t-elle été et continue-t-elle à être exposée ? De quelles manières squelettes, crânes, corps embaumés, photographies, moulages et autres artefacts ont-ils été et sont-ils utilisés pour rendre compte de la diversité humaine ?
Les musées anthropologiques ont certes commencé à changer leur façon d’exposer, la question n’en demeure pas moins ouverte : est-il encore possible d’exposer des restes humains ? Comment gérer les demandes croissantes de restitutions ? À qui revient-il de juger et de trancher ces questions ?
Au carrefour de l’histoire de l’anthropologie, de la muséographie et de l’histoire de l’art, ainsi que des questions raciales et politiques, ce numéro se focalise sur l’exposition de l’humanité dans des contextes situés et spécifiques. Sans prétendre à une quelconque exhaustivité, il les aborde au travers de plusieurs musées anthropologiques en Italie, en France, au Japon, au Mexique et en Argentine.