Nicolás Kwiatkowski (Universidad Nacional de San Martín)

10, 24, 31 mars et 1er avril – Conférences – Paris, EHESS

Historien, Nicolás Kwiatkowski, invité à l’EHESS par Sabina Loriga (GEHM), est maître de conférences à l’Instituto de Altos Estudios Sociales de l’Universidad Nacional de San Martín (Buenos Aires) et chargé de recherches du Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas. Il appuie ses recherches sur une approche sociale, culturelle et historiographique. Parmi ses publications récentes, on peut signaler : “Cómo sucedieron estas cosas”. Representar masacres y genocidios, Buenos Aires, Katz, 2014 (avec José Burucua) ; « Between Military Strenght and Non-violence : Experience and Symbolic Uses of Elephants in European Cultures », in Violence and Non-Violence across Time : History, Religion and Culture, sous la direction de Sudhir Chandra, London & New York, Routledge, 2018 ; « Barbarie europea y americana », in El Renacimiento italiano desde América Latina, sous la direction de Clara Bargellini, Ciudad de México, UNAM, 2019.

Autour de l’ouvrage de Nancy L. Green, The Limits of transnationalism

2 mars – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

L’engouement pour le transnational ne tarit pas, avec de bonnes raisons, mais The Limits of Transnationalism propose de nuancer notre enthousiasme en rappelant les empêchements, les difficultés, et les rapports de force qui font aussi partie d’une histoire d’échanges et de circulations. Le transnationalisme peut impliquer la traversée des frontières physiques ou des frontières intellectuelles.  Pour les historiens, il est à la fois une perspective de recherche ainsi qu’une recherche de transnationalismes passés, qu’il s’agit du mouvement des idées, des matières primaires, ou des gens. Ce livre cherche à questionner ce « moment transnational » – qui accompagne le langage sur la globalisation depuis la fin du XXe siècle – en particulier en ce qui concerne les migrations, de manière historique et historiographique.  Malgré la « nouveauté » du phénomène initialement postulé par les anthropologues, la longue histoire du transnationalisme des migrants ne fait pas de doute.  Or, mettre l’accent sur une certaine héroïsation de l’agent transnational, capable de saisir l’occasion et mobiliser les réseaux a fait oublier les entraves.  Si l’accent mis sur le transnational a permis de sortir d’une historiographie ancrée dans le sturm und drangdes expériences migratoires, il a peut-être induit une vision par trop optimiste de la capacité d’action individuelle.
En présence de l’auteur, la séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Jocelyne Dakhlia (CRH), Cecilia d’Ercole (EHESS) et Laurent Jeanpierre (Université de Paris 8).

A table au Moyen Âge

Du 6 janvier au 24 mai – Exposition – Paris, Tour Jean sans Peur

La nouvelle exposition à la Tour Jean sans Peur se consacre à la table au Moyen Âge. Les deux commissaires de cette exposition, Danièle Alexandre-Bidon (GAM) et Perrine Mane (GAM), ont conçu toutes les bannières explicatives avec des textes clairs et plein d’anecdotes et Véronique Durey toutes les reconstitutions des poteries. Comment se déroulait le repas ? Que mangeait-t-on et dans quel ordre ? L’exposition présente un parcours complet de la manière de se nourrir à l’époque médiévale entre pratique sociale et nécessité vitale.

Emanuele Colombo (Università Cattolica del Sacro Cuore)

6, 12, 20, et 26 mars – Conférences – Paris, EHESS

Emanuele C. Colombo, invité par Simona Cerutti (LaDéHiS), est professeur d’histoire économique l’Université catholique de Milan et dirige la « Laurea Magistrale » et le master « Geor » de la Faculté de Sciences Politiques et Sociales de l’Université Catholique à Brescia. Ses recherches portent sur l’histoire du territoire dans l’Europe de l’époque moderne ; sur l’économie de la charité dans les sociétés d’ancien régime ; sur la formation des minorités arbëresh et néo-grecque, et finalement sur la coopération bancaire contemporaine. Son dernier livre, Il Cristo degli altri. Economie della rivendicazione nella Calabria di età moderna (2018), analyse les processus à travers lesquels les minorités arbëresh et néo-grecque au Sud de l’Italie arrivent à obtenir un statut politique et économique largement reconnu par l’Etat italien ; cette reconnaissance passe par la construction de l’histoire de leur appartenance et de leur identité locale. Emanuele C. Colombo est en train de travailler sur la distinction entre juridiction ecclésiastique et juridiction laïque dans le Vice-royaume de Naples : une frontière construite à travers des pratiques sociales et économiques quotidiennes.

 

Haciendas en el Mundo Andino, Siglos XVI-XX

Pablo F. Luna & Francisco Ch. Quiroz (eds.)

Confrontée aux orientations récentes de la recherche historienne, l’histoire rurale andine (celle de la terre et des paysans andins), a traversé quelques décennies de doute, de désaffection et de crise. A partir de ce constat, le symposium sur les haciendas d’août 2017, réuni à Arequipa (Pérou), dans le cadre du III Congrès péruvien d’histoire économique, a souhaité rappeler l’importance de ce genre de travail historien, sur le terrain, en dépit des difficultés documentaires et opérationnelles inhérentes à ce type de recherche. Les résultats obtenus, qui ont dépassé les attentes des organisateurs (avec une affluence de communications venant de plusieurs pays andins), sont présentés dans cet ouvrage, paru avec le soutien du CRH. Les éditeurs espèrent ainsi contribuer à relancer les travaux historiens sur les ruralités andines, tellement utiles si l’on veut mieux connaître leurs évolutions actuelles.

 

Alla Ricerca del patrimonio industriale di Venezia : Industrie, fabbriche. Un filo Rosso (2)

7 février – Demi-journée d’étude – Venise,

Cette demi-journée d’étude organisée par Christophe Austruy (CRH/ISG Paris), Gianluigi Fontana (Università degli Studi Padova) et Paola Lanaro (Università Cà Foscari Venezia), porte sur le patrimoine industriel de Venise. Venise pose une question originale au champ des études sur le patrimoine industriel tant son développement touristique actuel a quasiment effacé toutes les traces, restées actives jusqu’au siècle dernier, des industries qui s’étaient développées au cours du temps sur son territoire urbain, et dans les îles toute proches de la lagune.
De surcroît son paysage architectural et urbain semble marqué par un conservatisme multiséculaire, à la limite de l’immuable dont l’histoire si longtemps glorieuse de la Sérénissime aurait fini par figer en les idéalisant le souvenir de son ancienne vitalité industrielle d’autrefois et les traces de ses infrastructures laborieuses de la fin du Moyen-Âge ou du début de l’époque moderne, pour mieux nous apparaître aujourd’hui comme la « ville-monde » musée par excellence.
Mais Venise peut aussi proposer des pistes originales à la recherche sur le patrimoine industriel en obligeant la recherche à investir les nombreuses marges délaissées de la ville. Si les industries traditionnelles du XIXe cadrent mal avec le cadre promotionnel actuel de la Sérénissime (entre« fumée, crasse et misère »  selon l’expression de François Crouzet), elles ont été aussi des actrices modernes importantes de la ville à l’époque, moins visibles car reléguées dans les quartiers périphériques, du nord de la ville dans le quartier de Castello, dans celui de la Giudecca, de Cannareggio, de Santa Croce, de Dorsoduro, ou sur la Terra Ferma à Marghera, etc. de la construction navale, aux grands moulins, à la manufacture de tabac, aux abattoirs, aux infrastructures portuaires, au complexe pétrochimique, etc.

Breno Leal Ferreira (Université de São Paulo)

Breno Leal Ferreira est docteur en Histoire Sociale à l’Université de São Paulo (Brésil). En 2016, il a soutenu sa thèse intitulée « Economia da Natureza: a História Natural, entre a Teologia Natural e a Economia Política (Portugal e Brasil, 1750-1822) », sous la direction de Iris Kantor.
Depuis 2017 il est post-doctorant à l’Institut de Philosophie et des Sciences Humaines de l’Université d’État de Campinas (Brésil). Bénéficiaire d’une bourse de recherche du programme BEPE-FAPESP (Bourse de Stage de Recherche à l’Étranger), il mène un stage à l’EHESS sous la supervision de Silvia Sebastiani (Octobre 2019-Avril 2020) au sein du Centre de Recherche Historique (CRH). Sa recherche actuelle porte sur l’histoire naturelle dans l’Empire portugais entre les dernières décennies du XVIIIe siècle et le début du XIXe, notamment sur les écrits concertants les animaux.

Devin Vartija (Utrecht University)

Devin Vartija est historien de la culture et des idées du siècle des Lumières. Il a obtenu une licence à l’Université de McMaster au Canada et son master et son doctorat à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas. Son livre, The Color of Equality : Race and Common Humanity in Enlightenment Thought, est à paraître à l’University of Pennsylvania Press. Pendant son post-doctorat à l’EHESS, supervisé par Silvia Sebastiani (GEHM), il axe ses recherches sur l’idée d’égalité à Paris et Londres au XVIIIe siècle et sur les nouvelles pratiques culturelles qui ont donné une dimension politique à l’égalité avant la Révolution.

Varia, L’Atelier du CRH

L’Atelier du CRH (20/2019) inaugure la nouvelle année avec un numéro de varia, regroupant quatre articles, qui illustrent tous les objectifs de la revue : l’un est théorique, les autres apportent des savoirs sur des aires culturelles particulières incluant la Chine, les Antilles et le continent sud-américain ;  deux sont en langue française, l’un est en anglais, l’autre en espagnol ; tous portent enfin  sur des périodes historiques différentes. C’est-là l’occasion de rappeler à nos lecteurs, dont nos étudiants, l’importance de ces numéros de varia, comme autant de points de vue sur les savoirs en train de se construire et l’importance des relations historiques, tissées sur le temps long, entre des espaces géographiques lointains et dont il importe de savoir mettre au jour les liens