Le « roman sans fiction » Débat en présence de Javier Cercas

16 novembre – Les rencontres du GEHM – EHESS, Paris

La deuxième rencontre du GEHM du mois de novembre portera sur les rapports entre vérité historique et récit à partir d’un dialogue avec l’écrivain espagnol Javier Cercas. L’idée de « roman sans fiction » sera au centre de la discussion, tout particulièrement  autour de son livre L’imposteur. Ce dernier retrace la vie d’Enric Marco, icône nationale anti-franquiste, porte-parole des survivants espagnols de l’Holocauste qui s’est forgé l’image du valeureux combattant de toutes les guerres justes. Or, l’homme n’a jamais, en vérité, quitté la cohorte des résignés, prêts à tous les accommodements pour seulement survivre. L’imposteur offre ainsi une réflexion sur le héros, sur l’histoire récente de l’Espagne et son amnésie collective, sur la “mémoire historique”, sur le mensonge, et donc, sur l’écriture de l’histoire.

Réunion de rentrée des doctorants du CRH

30 novembre – Réunion des doctorants du CRH – EHESS, Paris

Vous êtes inscrits au CRH dans le cadre de votre doctorat. A ce titre, vous bénéficiez d’un certain nombre de services délivrés par ce laboratoire, dont vous n’êtes pas toujours bien informés. Afin de vous présenter l’organisation de notre centre, ainsi que les différentes activités scientifiques auxquelles vous pouvez être associés, afin également de mieux vous intégrer dans la dynamique collective, nous organisons une réunion de rentrée. Celle-ci sera suivie d’un pot de bienvenue.

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Maurice Agulhon Politica, imagenes, sociabilidades de 1789 à 1989

Jordi Canal

Historien éclectique, avec des apports fondamentaux sur les terrains des histoires politique, culturelle et sociale, Maurice Agulhon a élaboré une œuvre solide et influente qui a contribué décisivement au renouvellement de l’histoire politique qui a eu lieu en Europe dans le dernier quart du XXe siècle. Il a abordé beaucoup de sujets tout au long de sa vie : la République et le républicanisme, 1848, la nation et le nationalisme, la politisation du monde rural, la sociabilité, la morale dans l’histoire, la Révolution française, la symbolique et l’imagerie républicaines ou le général De Gaulle. Pourtant peu de livres et d’articles de cet historien français ont été traduits en langue espagnole. Dans cette édition, préparée par Jordi Canal, neuf travaux importants de Maurice Agulhon ont été inclus, précédés d’une longue introduction sur Maurice Agulhon et l’histoire.

La raison du peuple Un héritage de la Révolution française (1789-1848)

Frédéric Brahami

La nécessité des lois sociales s’agence mal avec les prétentions du libéralisme politique.
En partant du traumatisme provoqué par la Révolution française, dont il suit les effets jusqu’au milieu du XIXe siècle, cet ouvrage fait la généalogie de notre situation actuelle, où se nouent en un dispositif qui n’a rien d’accidentel la disparition silencieuse du politique et l’impuissance bruyante de la critique. À travers la redécouverte de la tradition sociale française du XIXe siècle, si étrangement ignorée, La Raison du Peuple raconte la naissance de la nouvelle science politique, dont la connaissance des lois de la société avait pour but de donner son sens effectif à la promesse d’autonomie.

Linguistique et écrit (2) L’énonciation

24 et 25 novembre – Journées d’étude – EHESS, Paris

Ces journées d’étude réuniront anthropologues, historiens et linguistes autour de la question de l’énonciation linguistique et de ses liens avec l’action menée par l’intermédiaire des énoncés. Qui parle lorsque le locuteur se désengage au profit d’une parole proverbiale ? Qui est celui qui agit lorsque l’énoncé est le fait d’un secrétaire différent de celui qui dis-je ? L’énonciation écrite favorise-t-elle des actions différentes de celles rendues possibles par l’énonciation orale ?

Reliques romaines. Invention et circulation des corps saints des catacombes à l’époque moderne

Stéphane Baciocchi, Christophe Duhamelle (dir.)

Issu d’une enquête collective du Centre d’anthropologie religieuse européenne (CARE), Reliques romaines est la première vue d’ensemble d’un phénomène massif : la diffusion des « corps saints » extraits des catacombes de Rome, de leur « invention » moderne en 1578 au XIXe siècle. L’ouvrage présente une triple originalité. Tout d’abord, il combine un socle documentaire commun (les archives romaines de la distribution) avec des études de cas portant sur de multiples terrains de la réception (du Mexique à la Pologne, des Pays-Bas à la péninsule Ibérique, de l’Allemagne à la France en passant par la Suisse et l’Italie), mettant ainsi en relation des sources et des historiographies jusqu’alors restées disjointes. L’ouvrage peut donc mener de front – et c’est sa seconde originalité – l’histoire institutionnelle, l’histoire sociale et l’histoire religieuse des reliques, explorant toute l’épaisseur du processus de diffusion sans dissocier sa matérialité de sa dimension spirituelle, ses traits communs des parcours individuels qui l’animent. Cette double conjonction permet enfin une réflexion sur les échelles et les temporalités du phénomène : entre universalisme romain et appropriation locale, des rythmes multiples (ceux de la distinction sociale ou des clientèles romaines, ceux de l’acclimatation de la relique ou des conjonctures pèlerines) et des configurations spatiales emboîtées (des grands fronts de catholicité aux querelles de clocher, du réseau des cours princières à celui des implantations jésuites) font des « corps saints des catacombes » un passionnant laboratoire pour une histoire connectant l’ensemble de la catholicité au plus humble sanctuaire.

Prix

Le Prix 2016 de la Dame à la licorne – Amis du Musée de Cluny a été décerné le 28 septembre à Christiane Klapisch-Zuber, directrice d’études de l’EHESS, pour son livre « Le voleur de paradis. Le bon larron dans l’art et la société (XIVe-XVIe siècles) » aux éditions Alma. Pour ce même ouvrage, il lui a été également décerné le Prix d’histoire des religions Pierre-Antoine Bernheim »de l’ Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,  à l’Institut le 17 juin 2016 ainsi que le Prix Provins Moyen Âge, décerné à Provins le 11 septembre 2016.

 

« Non contrarii, ma diversi » : la question de la minorité dans le regard des chrétiens et des Juifs en Italie (début XVe-milieu XVIIIe siècle)

21 au 23 novembre – Journées d’étude – EHESS – INALCO, Paris

Lors de ces journées d’étude organisées par Sylvie Anne Goldberg (EJ), Alessandro Guetta Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée, INALCO) et Pierre Savy (Analyse comparée des pouvoirs, Université Paris-Est – Marne-la-Vallée), il s’agira de réfléchir à façon dont la présence juive est pensée (ou non) en tant que présence d’une minorité et de se demander comment, dans quel lexique et selon quelles catégories cette société volontiers dépeinte comme homogène et chrétienne pensait la présence de ce groupe.