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Cristina Ciucu

Davide Mano est docteur en histoire. Il a soutenu en 2014 une thèse à l’Université de Tel-Aviv consacrée à « Pitigliano en tumulte, 1799 : résistance populaire et violence anti-juive » (directeurs : Benjamin Arbel et Alexander Grab), tout en travaillant aux archives du Mémorial de la Shoah à Paris. Il est l’auteur d’articles portant sur l’histoire sociale et politique des Juifs en Italie et traducteur de littérature hébraïque.
Son projet postdoctoral au sein du Groupe des Etudes juives porte sur  » la production écrite des Juifs italiens au cours de la période révolutionnaire (1789-1814) ».

Raphaël Morera

Années de rêves et de plomb. Des grèves à la lutte armée en Italie (1968-1980)

Alessandro Stella

En 1979, après la mort accidentelle de trois activistes du groupe Autonomie ouvrière, dans la région de Vicence (Italie du nord), un grand coup de filet policier s’abat sur ses membres. Cette répression leur sera aussi fatale que les divisions internes qui émergent alors, dans les différents groupes armés, entre « repentis » et puristes.
Comment en est-on arrivés là ? Revenant sur la longue tradition de contestation ouvrière de Vicence, les mouvements amorcés en 1968 et l’influence du Chili de Pinochet sur la militarisation des groupes socialistes, ce livre insiste sur la continuité des luttes entre les années 1960 et les années 1970 : « Il n’y a pas une bonne et une mauvaise jeunesse, c’est la même, à des moments et dans des circonstances différentes. »
Des rapports entretenus avec les Brigades rouges aux moyens d’action concrets –  « autoréductions », sabotage de machines, création de comités ouvriers et étudiants ou blocage d’usines –, des limites de la lutte armée au rôle des intellectuels dans le militantisme, cet hommage à des camarades revendique la légitimité de se souvenir et la nécessité de perpétuer un combat pour un monde plus juste.

Les rythmes au Moyen Âge

28 novembre – Les lundis du CRH – EHESS, Paris

Les raisons de l’ordre social et de la domination se cachent bien souvent dans les lieux, les objets, le langage, les modes de vie ou les gestes. Les rythmes sociaux en sont un exemple, qui concerne l’ensemble des sphères de la société et des activités sociales et individuelles. Philosophes, sociologues, anthropologues, musicologues s’interrogent depuis deux siècles sur les rythmes sociaux. Pourtant, il n’existe pas à ce jour une histoire des rythmes confrontant notre monde moderne, où les rythmes sont partout, à la civilisation holiste de l’Europe médiévale. Pour celle-ci, la notion de rythme paraît ne concerner que la musique, la poésie et la danse, mais elle entre en fait en résonance avec la totalité de la Création, que Dieu aurait façonnée en six jours. C’est à ce rythme fondateur que ce livre emprunte sa propre scansion, en explorant successivement les significations du rhythmus médiéval, les rythmes du corps et du monde, ceux du temps, de l’espace et du récit, avant de s’interroger sur la fonction des rythmes dans le changement social et la marche de l’histoire.

State and Food Supply during the wars (20th century)

25 novembre – Journée d’étude – Sciences Po, Paris

Cette journée d’études est organisée par Alain Chatriot – professeur des universités, SciencesPo – dans le cadre du GDRI AAA dirigé par Laurent Herment – chargé de recherche au CNRS, CRH.
La question de l’approvisionnement durant les conflits a été reposée par l’historiographie internationale croisant les questions de l’histoire rurale avec celles de l’histoire sociale, économique et politique. Cette rencontre scientifique se veut une confrontation d’approches par des scientifiques qui animent ce champ de recherche. Des terrains divers seront présentés concernant principalement les deux conflits mondiaux du XXe siècle mais pas seulement. Les contributions portent sur le Mexique, la Suisse, l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Grande-Bretagne, l’Autriche et la Pologne.

Eder Silva da Silveira

8 novembre – Conférence au séminaire du GEI – Colegio de España, Paris

La première séance de l’année 2016-2017 du séminaire Mondes ibériques sera consacrée à l’histoire du Brésil contemporain. La politique est le noyau des deux interventions. Trahison et politique dans l’intervention d’Eder de Silva Silveira, qui développera cette question dans le monde communiste de la deuxième moitié du XXe siècle à partir d’un cas individuel. Et la peur et la politique dans l’exposé de Jordi Canal, dédié à la guerre de Canudos, qui eut lieu en 1896-1897 dans le nord-est brésilien.  La convergence de plusieurs peurs fut d’un petit problème local une question nationale et une menace pour la nouvelle République.

L’Ecole normale de l’an III

17 novembre – Table ronde – Ecole Normale Supérieure, Paris

En 1795, les leçons de l’an III, professées par les plus grands savants de l’époque, s’affirment comme la dernière tentative d’offrir à un seul cerveau une connaissance encyclopédique ordonnancée par la raison analytique.
En ce moment important de l’histoire, les scientifiques de tous domaines (de Monge à Volney, à Daubenton ou Bernardin de Saint-Pierre…) se sont imposé de tracer les routes à suivre pour des « élèves » venus se former de toute la France.
L’enquête menée, 5e volume des Cours d’école normale de l’an III sous la direction de Dominique Julia avec le soutien du CRH sur ces 1 500 élèves restitue leurs
trajectoires avant et après l’École et saisit les proximités géographiques, disciplinaires,
professionnelles ou religieuses qui les ont rapprochés. Elle permet de lire de manière captivante le moment thermidorien de la Révolution.

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École normale de l’an III (vol. 5) Une institution révolutionnaire et ses élèves – Introduction historique à l’édition des leçons

Dominque Julia (dir.)

Il survient parfois un moment de l’histoire où les scientifiques, tous domaines confondus, s’imposent dans un même mouvement de faire le point des connaissances acquises et de tracer les routes à suivre. C’est à un tel moment que nous convient les leçons de l’an III, professées sous la Convention au premier semestre de 1795 devant plus d’un millier d’auditeurs, retranscrites par le soin de sténographes et aussitôt publiées. Dernière tentative désespérée pour offrir à un seul cerveau une connaissance encyclopédique ordonnancée par la raison analytique, ces leçons s’interrompront lors des journées de Prairial qui mettront un point (provisoirement) final à l’expérience si riche de l’École normale.

Les règles de la parenté entre histoire et anthropologie. Autour des travaux de Gérard Delille

24 novembre – Journée du CRH – EHESS, Paris

Par l’analyse intensive de documentations exceptionnelles, Gérard Delille a élaboré méthodiquement et progressivement un modèle de compréhension du système de parenté européen entre Moyen Âge et époque moderne, ainsi que de son évolution au cours du XVIIIe siècle. Parti de la région des Pouilles en Italie, il n’a pas hésité à franchir les frontières et à s’intéresser à d’autres lieux, affinant constamment son interprétation générale ainsi que les fondements méthodologiques de son travail, tout en répondant aux critiques qui lui étaient adressées, comme en témoigne son dernier article paru dans les Annales HSS en décembre 2015. Tant la démarche empirique – l’analyse des sources et leur mise en œuvre dans une perspective vaste de recherche –que la réflexion théorique – sur la généralisation, la dynamique des structures, la contextualisation dans le travail de l’historien, et la place de la parenté dans le système social –, qui fondent cet article et les travaux précédents de Gérard Delille, invitent à poursuivre les discussions suscitées par une approche qui croise histoire et anthropologie de la parenté au service d’une interprétation générale de l’évolution des sociétés d’Europe et d’ailleurs.

Cette journée d’études réunira des spécialistes de l’histoire de la parenté qui travaillent eux-mêmes avec les outils de l’anthropologie. À partir de leurs propres terrains de recherche et de leurs approches théoriques, ils confronteront leur point de vue avec les travaux de Gérard Delille afin de nourrir la réflexion commune sur un thème revenu à l’ordre du jour dans les sciences sociales, sans cesser de susciter des débats intenses. Dans cette optique, la journée laissera une large place à la discussion.

Les échanges historiographiques franco-américains

3 novembre – Journée du GEHM et de Princeton University – EHESS, Paris

De part et d’autre de l’Atlantique, les échanges ont toujours été vifs entre historiens nord-américains et français. L’historiographie, néanmoins, n’échappe pas aux lois communes des échanges intellectuels et culturels transnationaux : les malentendus, productifs ou non, sont parfois nombreux.  Il arrive que les mêmes termes recouvrent des réalités, des débats, des enjeux différents. Les circulations peuvent être entravées par l’existence de traditions différentes ou par l’organisation des mondes universitaires.
Après une première session tenue à Princeton en février 2016, consacrée à la Révolution française et à la seconde guerre mondiale, cette deuxième journée, organisée avec le soutien du Groupe d’Etudes des historiographies modernes (GEHM, CRH/EHESS), du Princeton Institute for International and Regional Studies (PIIRS),  et des services culturels de l’ambassade de France aux Etats-Unis, abordera des thèmes plus généraux, du linguistic turn aux enjeux de race, de l’histoire contrefactuelle à l’histoire politique.