7 décembre – Journée d’étude – EHESS, Paris
Dans cet atelier organisé par la revue Passés/Futurs, Politika du Labex Tepsis, nous réfléchirons à une catégorie particulière de musée, le musée d’anthropologie, dans son rapport à l’histoire et à ses usages publics en se concentrant sur la question de l’exposition de l’humanité. Où et comment l’humanité a-t-elle été et continue-t-elle à être exposée ? De quelles manières squelettes, crânes, corps embaumés, photographies, moulages et autres artefacts ont-ils été et sont-ils utilisés pour rendre compte de la diversité humaine ? Le musée anthropologique est-il un lieu de renforcement des expressions des différences ? Quels ont été et sont les procédés techniques utilisés pour les faire apparaître ? Comment sont-elles érigées en objets (légitimes) de connaissance et de savoir ? Comment les populations représentées ont-elles été engagées dans les mises en scène de leurs représentations ? Et quelles questions les « collections sensibles » des espaces muséaux posent-elles aujourd’hui aux sciences sociales ? Depuis les années 1980, la légitimité de collectionner ou de montrer les « différentes humanités » fait débat, du point de vue du droit international, mais aussi dans une opinion publique de plus en plus sensible à ces questions. Les musées ont du reste commencé à changer leur façon d’exposer, mais la question n’en demeure pas moins ouverte : est-il encore possible d’exposer des restes humains ? Comment gérer les demandes croissantes de restitutions ? À qui revient-il de juger et de trancher ces questions ? Au carrefour de l’histoire de l’anthropologie, de la muséographie, de l’esthétique, de l’histoire de l’art, ainsi que des questions raciales et politiques, cet atelier se focalise sur l’exposition de l’humanité dans des contextes situés et spécifiques. Sans prétention à une quelconque exhaustivité sur de telles interrogations, on propose de les aborder à travers le choix de quelques musées anthropologiques en Italie, en France, au Japon, au Mexique et en Argentine.