Mariages à la florentine Femmes et vie de famille à Florence. XIVe-XVe siècle

Christiane Klapisch-Zuber

Les femmes de la Renaissance florentine régnaient-elles sur la ville, comme tant d’images du Quattrocento et d’historiens depuis le XIXe siècle l’ont suggéré ? Cette vision idéalisée est-elle confirmée par la documentation historique touchant aux rapports de genre et à la vie familiale ?
En Toscane, dans la pratique, les femmes ne sont pas encouragées par le droit et la coutume à investir ou à gérer de façon autonome leurs affaires. La tradition confine les femmes dans la sphère domestique. Même les missions qui sont le plus volontiers abandonnées aux mères, l’éducation des tout-petits par exemple, tombent sous le feu de la critique des clercs. Christiane Klapisch-Zuber suit le fil de la vie des Florentines avant, pendant et après leur mariage. En étudiant les représentations mentales et figurées, elle éclaire les multiples facettes de la domination masculine dans une société renaissante où l’écriture et la culture sont largement partagées par les maris, mais encore fort peu par leurs soeurs et leurs épouses. L’historienne nous conduit ainsi, au-delà des témoignages et des images de l’époque qui sont presque toujours produits par des hommes, au plus près de la vie des femmes et de la manière dont elles ont vécu, entre exclusion et intégration.

Vichy, les Français et la Shoah : un état de la connaissance scientifique

Laurent Joly (dir.)
Revue d’histoire de la Shoah, no 212, 2020

Dès 1945, face à l’épuration, les dirigeants de Vichy, Pétain et Laval les premiers, ont ainsi justifié leur politique contre les Juifs : sous la pression allemande, ils ont dû, pour protéger les Français « israélites », abandonner les étrangers à leur triste sort. À l’époque, les mécanismes de la collaboration d’État n’ont pas encore été mis au jour et l’on ignore le détail des chiffres. La thèse du « moindre mal » paraît logique, surtout quand l’on compare les statistiques de la « Solution finale » en France aux bilans glaçants de l’extermination en Pologne, en Allemagne ou aux Pays-Bas.

 

 

 

Le pouvoir des listes au Moyen Âge – II Listes d’objets, listes de personnes

Etienne Anheim, Laurent Feller, Madeleine Jeay, Giuliano Milani (dir.)

Le Moyen Âge aimait les listes. En énumérant et organisant les êtres et les choses, pour les gérer ou simplement les connaître, les listes médiévales éprouvaient la performativité de l’écriture dans une société où son usage restait restreint à une élite. En effet, ces listes étaient une façon d’agir sur le monde, et pas seulement de se le représenter. La rédaction d’inventaires de livres, de joyaux et d’outils, mais aussi de listes de serfs d’un domaine ou d’habitants d’une ville, comme l’utilisation littéraire d’énumérations inspirées de ces pratiques sociales, ont marqué la manière dont l’Europe médiévale a construit les relations entre les hommes et les objets dans la longue durée. Ce volume, qui est le deuxième volet d’un projet collectif consacré au « pouvoir des listes » au Moyen Âge, dont le premier a été publié en 2019, poursuit une exploration anthropologique du Moyen Âge rendue possible par la pratique de la mise en listes et la transmission de celles-ci à l’intérieur des documents les plus divers.

Cyrian Pittetoup

Cyrian Pitteloud est historien du Japon moderne (XIXe-XXe siècle). Il est docteur en études japonaises de l’université de Genève et diplômé de cette même institution avec une maîtrise universitaire pluridisciplinaire en études asiatiques (Master-Asie). En 2019 il a soutenu sa thèse « L’Affaire d’Ashio : pollution minière et expertise environnementale dans le Japon moderne » sous la direction de Pierre-François Souyri. Ce travail porte sur un cas de pollution industrielle de l’ère Meiji (1868-1912), dans une perspective d’histoire sociale et environnementale. Durant ses années de thèse, il fut assistant à l’unité de japonais de l’université de Genève. Il a ensuite été chercheur invité à l’Institut de recherches sur les humanités de l’université de Kyoto et chercheur contractuel de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO), centre de Kyoto. Son projet de recherche au sein du CRH, « Contamination des cours d’eau et conflits environnementaux dans le Japon moderne », est financé par un subside « Early Postdoc.Mobility » du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Il est également associé au CRJ.

Les formes de réglementation des métiers – Les inscriptions spatiales de la réglementation des métiers (Moyen Âge et époque moderne)

Date limite de dépôt : 2 novembre – Appel à communication

À la suite des trois rencontres de 2017, 2018 et 2019, l’enquête sur Les formes de réglementation des métiers dans l’Europe médiévale et moderne se poursuit pour un quatrième et dernier colloque international sur la dimension spatiale des normes professionnelles. Si l’Europe au sens large a été choisie comme point de départ, des contributions pourront envisager l’apport d’autres aires culturelles ou d’expériences coloniales… La réglementation est envisagée ici comme processus, depuis l’élaboration de règles jusqu’à leur mise en application, sans se limiter aux formes écrites et stabilisées des statuts, ni aux organisations de type corporatif.

Les rencontres, organisées par Mathieu Marraud (CRH – RHISOP), Robert Carvais (CTAD – Université Paris Nanterre), Catherine Rideau-Kikuchi (UVSQ-DYPAC), Arnaldo Sousa Melo (Universidade do Minho – Lab2Pt) et François Rivière (Université d’Évry-Val d’Essonne – LaMOP – IDHES) auront lieu du 10 au 12 juin 2021, à l’Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines. Un dispositif de visioconférence sera prévu en cas de restrictions sur la mobilité des participants dues aux conséquences de la pandémie de Covid-19.

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Agricultures américaines Les voies de la croissance (XVIIIe-XXe siècle)

Pablo L. Luna et Alejandro Tortolero (dir.)

La rhétorique des « voies nationales » ou des « modèles incontournables » de croissance agricole est désormais nettement délaissée par la recherche scientifique, au profit d’une approche qui met en valeur la singularité et la diversité des itinéraires et des parcours. Les effets de ce changement de paradigme ne touchent pas seulement le continent européen. Les Mondes américains, où la confrontation d’expériences ne fait que commencer, sont également un espace où ce questionnement interroge de plus en plus les spécialistes.
Les éditeurs de ce dossier d’Etudes rurales ont souhaité reprendre la discussion entamée lors du IV Congrès de l’Eurho (European Rural History Organisation) célébré à Paris en 2019. Elle a ouvert un chantier de réflexion pluridisciplinaire sur les voies de la croissance agricole à l’échelle du continent américain, en faisant se confronter des historiographies et des traditions de recherche qui n’ont pas eu jusqu’ici l’habitude d’échanger entre elles. Ainsi, sept textes ont été choisis parmi les communications présentées à Paris, afin de montrer la variété des processus américains de croissance agricole : deux textes sur les Etats-Unis, deux sur le Mexique, un sur le Brésil et deux sur le Monde andin. Il s’agit d’une première approche comparatiste et nous espérons qu’elle pourra être suivie d’autres semblables.

 

 

Le Gabon, la France et la Banque des États de l’Afrique centrale, 1959-1992 : entre logique « géomonétaire » et financement de l’économie

Chislain Moupebele Makadjoka

Thèse dirigée par laure Quennouëlle-Corre, soutenue le 15 octobre 2020, devant un jury composé de Jean-Pierre Bat (Archives nationales), Rémy Bazenguissa-Ganga (EHESS), Bertrand Blancheton (Université de Bordeaux), Olivier Feiertag (Université de Rouen) et André Straus (CNRS)

Frontières, seuils, limites : histoire sociale des catégorisations

Isabelle Backouche, Fanny Cosandey, Christophe Duhamelle, Marie-Elizabeth Ducreux, Elie Haddad, Laurent Joly et Mathieu Marraud (dir.), L’Atelier du CRH (revue électronique), 21 bis, 2020

Qu’ont en commun sept textes dont les objets vont du XVIe au XXe siècle, de la Hongrie à la France, d’un cas local à une évolution nationale, et qui semblent relever de thématiques aussi disparates que le religieux, le politique, l’économique ou le juridique ? Avant tout une approche collective : celle du groupe RHiSoP du CRH plaçant l’objectif de l’histoire sociale au-dessus de ces différences et pratiquant une histoire située du travail social qui actualise, tait ou dit, affirme ou conteste, les hiérarchies, les catégories, les limites, sociales et spatiales – les structures.

L’arsenale di Venezia Da grande complesso industriale a risorsa industriale

Paola Lanaro et Christophe Austruy (dir.)

Ce livre vise à présenter, expliquer et aider à comprendre les multiples mutations et transformations de l’Arsenal de Venise, envisagé dans sa plus longue durée historique de plus grand « complexe industriel » de l’Europe médiévale et moderne : une longue durée qui couvre la presque totalité du second millénaire, et déborde aujourd’hui sur les premières décennies du troisième.
Fruit d’une étroite collaboration entre chercheurs italiens et français venus d’horizons scientifiques différents, ce livre propose d’interroger sous des angles d’analyse originaux l’histoire de l’Arsenal et d’en restituer des aspects plus profonds ou méconnus.
Parmi les questions ainsi posées et revisitées, figurent aussi bien celle d’une histoire du travail autant féminin que masculin, celle de la mobilisation et de la gestion des ressources essentielles en matières premières, mais également des techniques de leur utilisation et des technologies mises en œuvre, celle de la recherche d’une nouvelle rationalité dans l’organisation des différents processus productifs, et enfin celle de la conservation de cet ensemble architectural de près de 50 hectares, et du quartier du Castello dont il constitue le cœur, et de son utilisation comme une ressource patrimoniale, culturelle pour répondre aux demandes et aux interrogations les plus actuelles de nos sociétés contemporaines, et permettre à celles-ci de s’appuyer sur le passé pour innover et se projeter sur le futur.