Ritmos y memoria de la Poblacion en Colombia (1845-1942). La politica demografica en la gobernanza economica y social del estado

Matias Kitever Henao

Thèse en co-tutelle dirigée par Patrice Bourdelais et Laurinda Abreu (Université d’Evora), soutenue le 22 janvier, devant un jury composé d’Alexandre Abrantes (Ecole Nationale de Santé Publique, Nova – Lisbonne), Luc Berlivet (CNRS), Véronique Hébrard (Université de Lille) et Clément Thibaud (EHESS)

Afficher le droit au Moyen Âge Les chartes lapidaires en discussion (3)

6 février, Demi-journée d’étude, Aubervilliers, EHESS

Dans le cadre des actions de SCRIPTA PSL “Histoire et pratiques de l’écrit”, le programme Afficher le droit au Moyen Âge. Regards croisés sur les chartes lapidaires entend poser les bases d’une réflexion sur les liens entre les pratiques d’écriture exposée et l’exercice du droit dans la culture écrite du Moyen Âge occidental. Il est conçu comme un cycle de séminaires débouchant sur la publication d’une synthèse bibliographique et thématique, et sur la mise à disposition du corpus rassemblé au cours de la recherche.
Les présentations s’intéresseront à ce qui, dans l’environnement de l’inscription, induit ou commande une dimension juridique ou diplomatique, le texte ne devenant alors document que par contagion ou par contexte (historique et historiographique). Comment la médiévistique a-t-elle répertorié, publié et analysé ces inscriptions ? Sont-elles devenues « diplomatiques » par le traitement que leur a réservé l’épigraphie ? Leur caractère juridique a-t-il été établi en fonction des éléments visuels placés au contact du texte (images, sceaux, objets, lieux) ? Les questions posées lors de cette troisième rencontre dépassent largement le sujet des chartes lapidaires et concernent de fait tous les objets, graphiques ou non, dès lors qu’on veut leur attribuer une fonction dans l’histoire. Pour le programme Afficher le droit au Moyen Âge, cette séance est l’occasion de poursuivre l’inventaire des formes épigraphiques relevant, d’une façon ou d’une autre, d’une connexion avec les pratiques diplomatiques.

Realidades diversas en la produccion del espacio en Chiapas. La Técnica del desplazo-despojo : Ciudades Rurales Sustentables, la construccion de los espacios de dominacion

Liliana Hernandez Hernandez

Thèse en co-tutelle dirigée par Alain Musset et Georgina Calderon Aragon (Universidad Nacional Autonoma de México), soutenue le 13 février, devant un jury composé de Dolores Camacho Velazquez (CIMSUR – UNAM), Bernard Hubert (INRA), Liliana Lopez Levi (Universidad Nacional Autonoma de México) et  Jesus Manuel Macias Medrano (CIESAS – Ciudad de Mexico).

Autour de l’ouvrage d’Antoine Lilti, L’héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité

3 février – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Les Lumières sont souvent invoquées dans l’espace public comme un combat contre l’obscurantisme, combat qu’il s’agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné.
Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n’ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d’autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu’un prêt-à-penser rassurant.
Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd’hui encore notre horizon. Partant des interrogations de Voltaire sur le commerce colonial et l’esclavage pour arriver aux dernières réflexions de Michel Foucault, en passant par la critique postcoloniale et les dilemmes du philosophe face au public, L’Héritage des Lumières propose ainsi le tableau profondément renouvelé d’un mouvement qu’il nous faut redécouvrir car il ne cesse de nous parler. En présence de l’auteur, la séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Pablo Blitstein (CRH), Catherine Konig-Pralong (EHESS) et Arnaud Orain (Université de Paris 8).

Le mariage dans le pourtour méditerranéen de l’Europe – Controverse

Fabrice Boudjaaba

Créé en 2019 par l’École française d’Athènes, le Bulletin de correspondance hellénique moderne et contemporain se veut le prolongement, pour les époques moderne et contemporaine, du Bulletin de correspondance hellénique (BCHmc). Exclusivement électronique, transdisciplinaire et internationale, la revue, semestrielle, est consacrée à l’espace de la Méditerranée orientale et des Balkans, aire culturelle carrefour marquée par l’influence des empires byzantin, ottoman, vénitien mais aussi coloniaux.. Le premier numéro, codirigé par Fabrice Boudjaaba, a pour thème « Le mariage dans le pourtour méditerranéen de l’Europe : du modèle à la comparaison ».

Ce que les artistes font à l’histoire (3)

20 janvier – Journée d’étude – Paris, EHESS

Après Nietzsche, la conscience historique a été ressentie comme une « fièvre », une entrave à la compréhension profonde de l’expérience humaine, à son appropriation présente. Paul Valéry, Virginia Woolf, Italo Svevo, partageaient le sentiment exprimé par Stephen Dedalus dans l’Ulysse : l’histoire est un cauchemar à oublier. En revanche, aujourd’hui, de nombreux romanciers et artistes se proposent comme les véritables médiateurs du passé. Ils le « cherchent », et certains d’entre eux visent à combler les failles de l’histoire, d’autant plus que les sujets historiques traités sont imprégnés de questions métahistoriques, comme l’expérience du temps, les temporalités régressives et asynchrones. Le rapprochement est encore plus poussé lorsque les artistes se plongent dans les archives, ou entreprennent des opérations de « re-enactment », comme pour prouver le caractère ouvert et non définitif du passé, ou encore lorsque les frontières entre le documentaire et la fiction s’avèrent plus poreuses que jamais. Les historiens, de leur côté, ont remis en discussion le « noble rêve de l’objectivité » et leurs dispositifs de représentance, et sont devenus plus sensibles à la question de l’imagination-pour-le réel du passé.

Autour de l’ouvrage de Morgane Labbé, La nationalité, une histoire de chiffres. Politique et statistiques en Europe centrale (1848-1919)

6 janvier – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Lorsque l’historien consulte les archives administratives du XIXe siècle, il découvre avec étonnement de longues séries de chiffres sur les nationalités, les langues, les religions, comme autant de tableaux d’une Europe disparue.
Il constate la précision des enregistrements des minorités et relève que ce travail bureaucratique méticuleux protégeait autant leurs droits qu’il dessinait le cadastre des minorités nationales et confessionnelles bientôt expulsées, assimilées, persécutées.
À partir de l’exemple de la Pologne, territoire alors partagé entre la Prusse, la Russie et l’Autriche-Hongrie, l’auteure démontre que le recensement des populations, l’édification de cartes, le choix de critères démographiques, linguistiques et confessionnels ont servi des projets politiques plus divers que la littérature historique ne l’a longtemps laissé supposer. C’est ainsi qu’en 1919, par un retournement de l’histoire, les statistiques démographiques officielles des trois empires annexionnistes, réappropriées tant par les opposants polonais que par les experts de la Conférence de la paix, ont contribué à l’édification d’un nouvel État polonais.
Ce Lundi du CRH sera animé par Béatrice Delaurenti (AHLOMA), avec les discussions de Fabrice Cahen (INED), Jawad Daheur (CNRS-CERCEC) et Marie-Elizabeth Ducreux (RHISOP).

1848 et la littérature

16 janvier – Journée d’étude – Paris, EHESS

Les révolutions de 1848 ont été perçues comme des révolutions littéraires dans plus d’un sens. Pour beaucoup de leurs contemporains, d’abord, les événements de Février et de Juin auraient été précipités par la littérature. Mais 1848 s’est aussi avéré être une révolution pour la littérature, ou dans la littérature. Le grand récit de cette révolution littéraire, amorcé dès la seconde moitié du XIXe siècle, s’est cristallisé au siècle suivant avec les travaux de Sartre, de Barthes et de Bourdieu, tout en imposant le canon Flaubert-Baudelaire pour caractériser la modernité formelle et l’autonomie du champ littéraire dont 1848 aurait marqué le point de départ.
Cette journée d’étude, organisée par Judith Lyon-Caen (GRIHL), Mathieu Roger-Lacan (EHESS-Université Paris Deiderot) et Véronique Samson (Université de Cambridge) avec le soutien du CRH, du laboratoire « Ecritures » EA 3943 de l’Université de Lorraine et de l’EA RIRRA21 de l’Université Paul-Valéry Montpellier, propose d’offrir de nouvelles perspectives sur ce grand récit, aussi bien par l’inclusion de corpus que celui-ci a rendus invisibles que par le retour sur des textes que la distance temporelle a contribué à rendre illisibles. Il ne s’agira donc pas simplement d’étudier la représentation des révolutions de 1848 et du coup d’État de 1851 dans la fiction française, mais plutôt de comprendre comment ces événements ont transformé les conceptions du littéraire et redéfini le mode d’action de la littérature dans le monde social. Le dernier moment de la journée se tournera également vers les années 1850 et 1860, afin de questionner les présences comme les silences de 1848 dans les textes littéraires de ces deux décennies.

Afficher le droit au Moyen Âge. Les chartes lapidaires en discussion

16 janvier – Demi-journée d’étude – Aubervilliers, Campus Condorcet

Dans le cadre des actions de SCRIPTA PSL “Histoire et pratiques de l’écrit”, le programme Afficher le droit au Moyen Âge. Regards croisés sur les chartes lapidaires, organisé par Vincent Debiais (AHLOMA), entend poser les bases d’une réflexion sur les liens entre les pratiques d’écriture exposée et l’exercice du droit dans la culture écrite du Moyen Âge occidental. Il est conçu comme un cycle de séminaires débouchant sur la publication d’une synthèse bibliographique et thématique, et sur la mise à disposition du corpus rassemblé au cours de la recherche.
Ce deuxième séminaire sera consacré́ à la question d’objets manuscrits contribuant à l’expression du droit ou de l’autorité, et qui adoptent des formes et des formats hors du commun. Dans cette mise au défi de la diplomatique, la taille, la disposition, le support du texte contribuent-ils à l’efficacité des décisions, à leur diffusion, à la promotion des émetteurs, au règlement des états de tension ou de désordre ? En repartant des réflexions collectives de la première séance, en particulier du rapport dialogique entre autorité et authenticité de l’acte diplomatique dans sa dimension matérielle, ce deuxième rendez-vous sera l’occasion d’aborder les inscriptions au prisme des chartes et d’interroger peut-être plus précisément la pertinence de l’expression « charte lapidaire ».