Drogues, troubles dans la réalité et politique dans les séries TV

14 mars – Demi-journée d’étude – Paris, EHESS

Que nous disent les séries TV du monde où nous vivons ?  Saga familiales ou space opéra, séries policières ou post-apocalyptiques, les séries TV se sont introduites dans des réalités sociales qu’elles contribuent à modeler.  La guerre à la drogue comme la lutte contre le terrorisme sont interaction directe avec les séries qui les représentent. Comme sous LSD, les frontières ne cessent se brouiller entre réalité et illusion. Même dans les plus réalistes des séries policières, des coïncidences inattendues ouvrent des pistes qui témoignent d’univers  surréels, parallèles de la réalité ordinaire. La temporalité des series TV  fait irruption dans la ligne du temps : « Winter is coming », (la menace qui pèse sur le moyen-âge mythique de la  série « The Game of Thrones ») était écrit sur les murs d’Istambul lors de la révolte populaire en 2013.  Alors que les séries TV entreprennent de décoder le monde dans lequel nous vivons, la pluralité des univers sociaux ouvrent  aussi bien aux constructions sociales de la réalité pour les sciences sociales qu’aux croyances alternatives, avec ses conceptions complotistes de l’histoire et ses fake news.

Résidence d’écriture

Date limite de dépôt : 4 mars 2019 – Appel à communication

Depuis 2016, l’Atelier doctoral Histoire du Genre met en relation des doctorant.e.s intéressé.e.s par le concept de genre, son histoire et ses très nombreuses applications en sciences humaine et sociales. En plus de son séminaire mensuel hébergé par l’EHESS, l’Atelier s’est associé à l’organisation des journées d’études doctorales du groupe Genre de l’école, qui se sont tenues en février 2017 et en mai 2018. Aujourd’hui, l’objectif est de mettre en valeur notre travail de bientôt trois années en organisant une résidence d’écriture. En plus des membres actifs de l’Atelier, nous souhaiterions accueillir dans ce projet d’autres doctorant.e.s du CRH. Nous ne cherchons pas forcément des spécialistes du concept de genre et de son historiographie, mais plutôt des doctorant.e.s intéressé.e.s et motivé.e.s pour travailler ces questions de manière approfondie, même s’il ne s’agit pas du sujet principal de leur thèse.

Un prédicateur et sa cité : spiritualité, émotion et société dans la Toscane du XIVe siècle. Le cas de Simone Fidati da Cascia

Xavier Biron-Ouellet

Thèse dirigée en co-tutelle par Sylvain Piron (EHESS) et Piroska Nagy (Université du Québec à Montréal), soutenue le 1er février, devant un jury composé d’Etienne Anheim (EHESS), John V. Drendel (Université du Québec à Montréal), Sean S. Field (University of Vermont) et Gian Luca Potesta (Universita Cattolica del Sacro Cuore)

Histoire de Yahvé

Ron Naiweld

En livrant une lecture inédite de l’Ancien Testament, récit mythique de l’histoire d’un dieu particulier, Ron Naiweld démontre que la lecture monothéiste de ce mythe biblique n’allait pas de soi et qu’elle s’est faite au contact d’autres cultures, perse, romaine ou encore grecque, pour faire de ce dieu le Dieu universel.
On prétend parfois que l’«  homme occidental  » serait le seul être humain pouvant vivre sans mythes. Il n’en est rien. À l’aune d’une lecture inédite de l’Ancien Testament, Ron Naiweld nous plonge dans ce grand mythe, support de la rencontre, fondatrice pour l’Occident, de la Bible et de la philosophie. Contre le récit traditionnel d’un dieu créateur unique et tout-puissant, sa lecture fait émerger une autre histoire. Son héros est un dieu motivé par le désir d’être reconnu comme tel par les hommes. Avec le temps et au contact des empires assyrien, babylonien et perse, le dieu développe son intelligence politique. Il apprend la puissance du peuple, l’utilité de l’ordre impérial et, de sa rencontre avec la pensée grecque, l’intérêt de l’idée monothéiste. Mais c’est avec saint Paul qu’il assouvit pleinement son désir.
En suivant pas à pas l’histoire de ce dieu, cet essai fascinant montre comment, à force de torsions, de relectures, d’appropriations, le mythe d’un peuple marginal dans la fabrique culturelle du monde ancien est devenu l’un des mythes fondateurs de la civilisation occidentale. Comment Yahvé est devenu Dieu.

Contagions. Influence, contamination, propagation. Regards pluriels sur un processus historique

Date limite de dépôt : 28 février – Appel à contributions

La contagion est une forme d’interaction fondée sur la transmission homme à homme d’un ou plusieurs éléments. Elle peut être active ou passive, matérielle ou immatérielle, singulière ou collective. Elle met en relation un agent contaminant, un récepteur et un processus relativement autonome. Ainsi décrite, la notion de contagion et ses corolaires, l’influence, la contamination, la propagation, l’imitation, permettent de penser et de modéliser une certaine catégorie de relations, à différentes échelles, depuis les pratiques de pouvoir jusqu’aux échanges interpersonnels, depuis les interactions entre groupes sociaux jusqu’à l’intersubjectivité.
Ce volume entend proposer une série de notices thématiques brèves (10 000 signes environ) donnant à voir un large éventail de situation sociales, culturelles, politiques ou anthropologiques pour lesquelles le concept de contagion est opérant. Ces notices pourront concerner aussi bien l’histoire sociale que l’histoire intellectuelle, l’histoire des sciences, des techniques, du fait littéraire ou des pratiques. Le volume sera traduit en anglais.
Cet appel s’adresse à tous les membres du CRH, y compris les doctorants et les associés.

Autour de l’ouvrage d’Enrico Castelli Gattinara, La forza dei dettagli. Estetica, filosofia, storia, epistemologia da Warburg a Deleuze

18 février – Les Rencontres du GEHM – Paris, EHESS
La prochaine séance des Rencontres du GEHM sera consacrée à la discussion de l’ouvrage d’Enrico Castelli Gattinara, La forza dei dettagli. Estetica, filosofia, storia, epistemologia da Warburg a Deleuze (Milano, Mimesis, 2017), qui invite à une réflexion épistémologique sur la question du détail, à partir d’un ensemble de lectures qui le mènent de A. Warburg à G. Deleuze. L’auteur présentera les thèses et les enjeux de son livre, après quoi le débat sera ouvert par Sabina Loriga et Jacques Revel.

Alma Poloni (Università degli Studi di Pisa)

1, 8 et 15 février – Conférences – Paris, EHESS

Alma Poloni, invitée par Mathieu Arnoux et Sophie Desrosiers, est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’Université de Pise. Ses recherches se sont concentrées sur l’histoire sociale et politique des cités toscanes au XIIIe et XIVe siècle, avec une attention particulière pour les interactions complexes entre changement économique, mobilité sociale et mutation politique. Tout récemment, elle a réorienté ses recherches vers l’économie, en particuliers sur le thème de la « crisi del Trecento » et des transformations économiques du XIVe siècle.

Sebastian Veg

Les recherches de Sebastian Veg portent sur l’histoire intellectuelle de la Chine du XXe et du XXIe siècle, en particulier sur l’histoire des intellectuels, des publications et des sphères publiques. Au-delà des intellectuels d’élite et des savoirs institutionnalisés, il s’est intéressé à une histoire de textes non-officiels et de leur circulation parmi des « contre-publics » sociaux. Ces textes constituent une contre-tradition qui inscrit la production du savoir social et politique du côté de la société, dans l’espace traditionnellement décrit comme minjian (populaire). Après avoir travaillé sur les débuts de l’époque républicaine autour de 1919 (notamment sur la critique des mots d’ordre de la modernité « science et démocratie » et sur la constitution de la sphère locale comme lieu de savoir alternatif), il s’est intéressé aux intellectuels non-institutionnels apparus après l’échec du mouvement démocratique de 1989 : historiens amateurs de l’époque maoïste, cinéastes documentaires ethnographes de la société chinoise, avocats et militants du mouvement des droits civiques. La mémoire de l’époque maoïste représente un exemple particulièrement riche d’un domaine où le savoir social se reconstruit à l’extérieur des codes savants ou officiels, ouvrant de nouveaux espaces publics de discussion des faits historiques. Enfin, il s’est intéressé aux rapports entre intellectuels, sphères publiques alternatives et mouvements sociaux, notamment à travers l’exemple du mouvement des Parapluies (2014) et plus généralement du mouvement démocratique à Hong Kong.

Guerres mondiales et enjeux coloniaux dans le développement des politiques sociales européennes (années 1880-années 1940)

6 février – Journée d’étude doctorale – Paris, EHESS

Cette seconde journée d’études, organisée par Federico del Guidice (CRH), poursuit les problématiques de la première journée – qui a eu lieu en novembre 2018 sur le thème Aux sources des politiques sociales : décentrer l’histoire du welfare européen (XIXe-XXIe siècles) – en déplaçant la chronologie vers le tournant du 20e siècle. Comment replacer le développement de la législation sociale européenne au regard à la fois des expériences coloniales et des deux guerres mondiales : quelles sont les circulations d’idées et de pratiques en matière de protection sociale qu’ils favorisent ou à l’inverse qu’ils entravent ? Quelles sont les dynamiques de nationalisation et de transnationalisation des politiques sociales européennes ?

ANR

DIGUES (Digues, Interactions, Gestion, Usages, Environnement et Scénarios) : quelles transitions des systèmes d’endiguement maritimes et fluviaux au 21e siècle en France, entre usages, paysage, nature et protection ?

La France est à un tournant des relations que la société entretient avec ses digues maritimes et fluviales sur un linéaire de 9000 km. Longtemps considérée comme un objet technique de défense contre les eaux, la digue est aujourd’hui perçue selon un paradigme incorporant aussi les usages, la nature et le paysage. A partir de 2018, les collectivités locales prendront en charge la compétence de protection contre les inondations. Accompagner les acteurs locaux dans ce contexte changeant revient à entrecroiser de multiples enjeux et à réfléchir à des orientations variées de gestion des digues, parfois nouvelles en France, oscillant entre fermeture et ouverture, rehaussement et abaissement, artificialisation et renaturation. Cela oblige à considérer l’ensemble du système d’endiguement, i.e. la digue et le territoire endigué qu’elle protège. Nous avons comme objectif majeur l’établissement de propositions nouvelles relatives au devenir des digues et l’évaluation des conditions de faisabilité et d’acceptabilité de ces propositions. Celles-ci pourront prendre diverses orientations, souvent combinables, dans les domaines de la défense dure ou douce contre les eaux, de la gestion de la végétation, de la fréquentation et de la patrimonialisation. Ces propositions et leurs conditions seront livrées sous forme de scénarios de transition des systèmes d’endiguement. À partir de scénarios situés, établis en milieu fluvial (Loire, Marais Poitevin, Seine & Marne) et côtier (Dives, Veys, Authie), nous construirons des scénarios génériques et reproductibles au moyen de méthodes interdisciplinaires d’étude et de facilitation, mais aussi d’une collaboration avec les acteurs locaux et d’échanges de bonnes pratiques avec des ingénieurs anglais et zélandais. Du fait du défi qu’elle suppose, la construction même de ces scénarios constituera un objectif scientifique. Un 3e objectif consistera à tester des outils aidant à construire les scénarios : le jeu de rôle, la médiation paysagère, la comparaison et l’histoire. En termes de résultats, nous serons en mesure de caractériser les trajectoires possibles des systèmes d’endiguement et d’évaluer leurs degrés d’acceptabilité en fonction des types de population et de milieux, des enjeux concernés, des orientations possibles et de méthodes de facilitation. Nous pourrons aussi évaluer le caractère durable des systèmes d’endiguement dans les territoires, systèmes non plus considérés comme de purs objets techniques mais intégrant plusieurs dimensions. Le projet aidera, enfin, à consolider la présence de la France dans le débat européen sur les digues, montrant qu’elle peut porter une réflexion nouvelle sur les conditions d’acceptabilité de solutions innovantes, définies au moyen d’une approche non uniquement économique ou sécuritaire. Trois verrous seront à lever. Nous veillerons à ne pas transformer en handicap la diversité des sites, des discours et des approches en pratiquant la transversalité et en prévoyant des temps de croisement des résultats et d’élaboration des scénarios. Il s’agira de lever des verrous sociopolitiques en cas de crise hydrologique majeure ou face à une enquête ou des scénarios évoquant des techniques peu acceptées : il nous faudra faire comprendre que nos scénarios sont des propositions scientifiques dénuées d’a priori, et non des obligations. In fine il faudra passer de scénarios situés à des scénarios génériques. Ils seront reproductibles car nous déterminerons quelles variables conduisent en théorie à quel scénario, et quels scénarios sont envisageables dans un territoire, et à quelles conditions

http://www.agence-nationale-recherche.fr/Projet-ANR-18-CE03-0008