Images de soi dans l’univers domestique (XIIIe-XVIe siècle)

Gil Bartholeyns, Monique Bourin et Pierre-Olivier Dittmar (dir.)

Quand et comment les images sont-elles entrées dans la maison ? Quel était leur rôle dans la vie de tous les jours ? Certaines protègent les lieux, d’autres servent d’aide-mémoire ou de support à la prière, la plupart des décors sont des signes de prestige. Cet ouvrage propose un premier jalon d’une histoire sociale et intime des images, en s’attachant aux décors et aux signes qui exprimaient la culture et l’identité des habitants mais aussi des familles et des réseaux de connaissance. L’histoire de la personne et l’histoire des images trouvent dans la maison un lieu de rencontre plein de surprises.

Vous en reprendrez bien une tranche ? Changement historique et découpages temporels

Date limite de dépôt : 15 octobre

Différentes notions sont utilisées, aussi bien dans la vie ordinaire que dans l’écriture historique, pour penser les séquences temporelles et le changement historique : époque, période, moment, ère, siècle, etc. Nous vous proposons, à l’occasion de ce forum, de revisiter ces catégories de manière pragmatique en interrogeant votre propre relation avec vos objets et méthodes de recherche. La réflexion pourra s’orienter dans une double perspective.
Elle pourra porter sur les catégories épistémologiques qui façonnent l’approche historienne du temps et du changement historique. Cette première perspective, réflexive, vise à questionner les modes de production des découpages temporels en histoire, à savoir l’emploi, la signification et les limites que nous assignons aux termes ‘époque’, ‘période’, ‘moment’, ‘ère’, ‘siècle’, etc. Nous invitons à prêter attention aux grandes périodes canoniques (‘Antiquité’, ‘Moyen Âge’, ‘Époque moderne’, ‘Époque contemporaine’) ou à d’autres découpages institutionnels, (‘ère Meiji’, ‘époque coloniale’, ‘siècle de Périclès’, etc.), mais bien plus encore à l’usage anodin, presque conjoncturel, parfois semi-conscient, d’un vocabulaire spécifique visant à élaborer et justifier le cadrage temporel d’une recherche ou d’un objet historique donnés. Quand et pourquoi sommes-nous amenés à parler d’époque ou de période ? Ces catégories ont-elles une pertinence en tant que telles ? Comment construisons-nous, dans notre mode d’écriture historique, les cadres temporels qui structurent nos travaux ? Quels principes justifient la sélection, la hiérarchisation, la mise en série, ou encore l’identification d’origines, de continuités, de ruptures et de tournants ? Ces questions se posent en particulier lorsque nous sommes amenés à confronter différents corpus ou différentes thématiques : selon l’objet, selon l’échelle, les séquences temporelles sont parfois discordantes. Comment articuler les temporalités enchevêtrées de nos objets historiques pour parvenir à un récit cohérent ? Le débat pourra aborder également la question de la transdisciplinarité : comment conjuguer la périodisation, propre à l’exercice historique, avec les emprunts à l’anthropologie, la sociologie, la littérature ? De manière symétrique, le mouvement d’hyperspécialisation de notre discipline renforce-t-il ou atténue-t-il les effets de la division temporelle ?
La réflexion pourra par ailleurs porter sur l’usage des catégories temporelles par les acteurs historiques eux-mêmes. Dans cette seconde perspective, il s’agit moins de s’interroger sur ce qui fait époque à un moment donné, que sur la manière dont le sentiment d’appartenir à une époque s’exprime et transparait dans les sources. D’une part, le réflexe de penser en période, en ère etc. n’a pas les mêmes implications et le même sens dans toutes les sociétés. D’autre part, dans certains cas, les cadres conceptuels qui surgissent dans le débat social entrainent un changement du regard sur les périodes présentes et passées. Dans quelle mesure la continuité culturelle ou sociale, et les ruptures introduites dans cette continuité, sont-elles perçues et exprimées dans la vie courante ? À partir de quel laps de temps les acteurs historiques considèrent-ils avoir changé d’époque par rapport à leurs prédécesseurs ? Quelle place prennent les effets d’âge et de génération dans ce processus ? Et par suite, quels indices terminologiques ou conceptuels permettent à l’historien de saisir qu’un changement, qu’une transformation ou, au contraire, qu’un sentiment de continuité, ont été perçus et formulés ?

 

Jean-Baptiste Paranthoën

Docteur en sociologie, Jean-Baptiste Paranthoën a soutenu une thèse en 2016 intitulée : « L’organisation des circuits courts par les intermédiaires. La construction sociale de la proximité dans les marchés agroalimentaires ». À la croisée de la sociologie politique et de la sociologie économique, ce travail pointe le paradoxe que constitue le développement d’agents intermédiaires à mesure que la proximité s’institutionnalise dans les relations marchandes. Après avoir été allocataire de recherches à l’INRA et ATER en sciences politiques à l’université de Nanterre, Jean-Baptiste Paranthoën a rejoint le CRH en septembre 2017, accueilli par l’équipe d’ERHIMOR, afin de conduire une recherche post-doctorale sur les mobilités professionnelles vers l’agriculture – contrat post-doctoral EHESS qui a été reconduit pour une année et nous l’en félicitions.

Pierre de Jean Olivi (1248-1298) La construction de la personne humaine : Anthropologie, éthique, société

4 au 6 octobre – Colloque international – Institut Suisse de Rome, Italie

Au début du XIIIe siècle, la tradition théologique reconnaissait deux définitions de la ‘personne’ : celle de Boèce, comme substance individuelle d’une nature rationnelle et celle de Richard de Saint Victor, comme existence incommunicable d’une nature intellectuelle. Le franciscain Pierre de Jean Olivi (1248-1298) en propose une nouvelle. Il assigne à la notion de personne la fonction centrale d’une connaissance immédiate et indubitable de soi, en tant que substance individuelle en elle-même absolument consistante, sujet actif (subjectum activum) et maître (dominativum) de sa pensée et de sa volonté : « persona videtur dicere existentiam super se reflexam seu reflexibilem et existentiam seu suppositum in se ipso plene consistens.

 

Benoît Grévin

Benoît Grévin, né en 1973, ancien membre de l’École française de Rome, se spécialise en histoire des cultures linguistiques et rhétoriques des mondes médiévaux. À côté de deux champs de recherche majeurs, respectivement la pensée et la pratique de la rhétorique médiolatine de l’ars dictaminis dans le monde du notariat et des chancelleries de l’Occident latin (XIIe-XVe siècle), et la connaissance de l’arabe dans la péninsule italienne à la fin du Moyen Âge, il pratique également des recherches de comparatisme, notamment sur les cultures du langage en Occident chrétien et en Islam. Il est affecté au groupe AHLoMA à partir du 1er septembre.

Capitalisme/Kapitalismus

Hinnerk Bruhns, Patrick Fridenson, Jürgen Kocka (dir.)
Trivium 28/2018, revue électronique

Capitalisme : un mot français d’origine, une première conceptualisation essentiellement allemande. Ce numéro de Trivium se fait l’écho des manières nouvelles dont dans les deux pays l’histoire, la sociologie, les sciences de gestion rendent compte des transformations du capitalisme induites par la globalisation, la financiarisation, la révolution numérique et la fin des régimes communistes à l’Est comme des questions qu’elles posent sur l’économie, la société, la politique et la culture, ainsi que sur le passé et l’avenir du capitalisme. Elles mettent en évidence dans les sciences sociales les changements des concepts, le renforcement de l’analyse des pratiques et les termes nouveaux de la critique. Elles ouvrent trois débats : sur les relations entre dirigeants et actionnaires des entreprises modernes par rapport aux exigences sociales et environnementales, sur la croissance ou la diminution de la place de l’industrie  et  sur les inégalités entre personnes, groupes sociaux et pays.
Ce numéro a été réalisé avec l’aide de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (Ministère de la Culture), de la Fondation Fritz Thyssen (Cologne) et du Centre de recherches historiques (EHESS/CNRS).

Paris au fil de la Seine les Carnets des Guides Bleus

Isabelle Backouche

Savez-vous que l’île Saint-Louis était encore, à l’époque de Voltaire, « un quartier de Paris qui est éloigné de tout » ? Que la Seine, avec ses bouquinistes, est la plus grande librairie à ciel ouvert du monde ? Que la baignade était autrefois autorisée, à l’intérieur de bateaux spéciaux ? Que lors de la crue de 1910, le fleuve atteignait la gare Saint-Lazare ?
Ce nouveau carnet de la collection des Guides Bleus propose une balade à la découverte du cœur historique de Paris, de l’Institut du monde arabe à la Concorde, en passant d’une rive à l’autre, avec des visites inédites de Notre-Dame de Paris et du jardin des Tuileries. Des visites commentées qui vous racontent l’art et l’histoire à la manière d’un guide-conférencier ; Une foule d’anecdotes pour découvrir les personnages plus ou moins célèbres qui ont façonné l’usage du fleuve ou habité ses rives, les petites histoires des gens resituées dans la grande histoire de Paris ; Une animation audio « Gens de la Seine » qui restitue l’ambiance du fleuve au XVIIIe siècle, avec ses métiers disparus ; Des focus pour vous représenter mieux la Seine autrefois, et des « Petits plus » pour faire ressortir des éléments qui aident à la compréhension de la visite ; Des quiz pour tester vos connaissances tout en vous amusant.

Biennale d’ethnographie

4 et 5 octobre – Biennale – EHESS, Paris

Suite au succès de trois éditions des Rencontres Annuelles d’Ethnographie de l’EHESS, la première Biennale d’Ethnographie de l’EHESS vous accueille pendant deux jours autour de douze ateliers et deux conférences. Malgré un changement de nom, le principe reste le même : offrir un espace de réflexion et de visibilité à l’enquête ethnographique par des doctorant.e.s et des jeunes chercheur·e·s issu·e·s de différentes disciplines des sciences sociales.
Ces rencontres de 2018 se dérouleront autour des douze ateliers présentés ci-dessous. Ils s’organisent tantôt autour de certains objets d’étude qui nécessitent la mise en place de stratégies d’enquête particulières (ONG, environnement, mobilité professionnelle, justice, demandeurs d’asile, agriculture, rapports sociaux) ou se centrent sur des modes d’implication sur le terrain qui interrogent la nature des données récoltées (commérage, sens, techniques du corps, affects).
Les deux soirées seront consacrées à des conférences avec des ethnographes reconnu.e.s qui viendront partager avec nous leurs engagements tout au long de leurs recherches : Jean Peneff interviendra jeudi et Jeanne Favret-Saada échangera avec les participant·e·s vendredi.
L’ensemble du comité d’organisation de la Biennale vous remercie pour votre participation, vos engagements pour imaginer l’ethnographie de demain et la faire vivre. Un seul mot d’ordre : interagissez et appréciez ces moments de partage !

Le CRH à Blois

10 au 14 octobre – Les Rendez-Vous de Blois – Blois

Chaque année, des historiens se retrouvent à Blois afin d’exposer l’état de leurs réflexions, de présenter leurs travaux et de confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique. Les Rendez-Vous de l’histoire, ce sont pendant quatre jours un grand salon du livre de l’histoire, plus de 300 débats et conférences, un cycle cinéma, des expositions. La 21e édition aura pour thème « La puissance des images ».