Que faire de nos vieux ? Une histoire de la protection sociale de 1880 à nos jours

Christophe Capuano

Il est probable que nous vivions vieux, incertain que nous vivions en bonne santé. Pour mieux cerner la question de la dépendance des personnes âgées, de plus en plus aiguë avec le vieillissement de la population, Christophe Capuano (Université Lumière-Lyon 2- CRH, ESOPP) apporte son regard d’historien et revient sur la genèse de l’État social depuis les années 1880. Les dispositifs mis en place, fondés sur l’assistance ou l’aide sociale, ont toujours été déficients. Longtemps assimilés aux grands infirmes ou aux handicapés, les personnes âgées ont perdu les bénéfices de la politique du handicap à la fin du XXe siècle. Quant au cinquième risque de la Sécurité sociale – celui de la dépendance – , sa création s’est vue constamment repoussée jusqu’à nos jours. Au travers du sujet de la dépendance, l’auteur souligne la priorité donnée aux économies budgétaires et aux logiques des finances publiques dans les politiques sociales menées envers les troisième et quatrième âges. Il insiste également sur le rôle essentiel des familles, qui se maintient au fil du temps n’en déplaise aux pouvoirs publics qui ne cessent de pointer leur désengagement.

 

Vie et mort des concepts

28 mai – Demi-journée d’étude – EHESS, Paris

Comment naissent les idées neuves ? Comment les reconnaît-on ? Et comment s’imposent-elles et à qui ? A ces questions qui sont posées depuis longtemps, les philosophes, les historiens et leurs partenaires des autres sciences sociales ont apporté toute une gamme de réponses. Certaines des notions qui ont été mises en avant, et qui ont longtemps semblé pouvoir répondre à la demande, se plaçaient de façon plus ou moins explicite sous le signe de la nécessité : ainsi de la « révolution scientifique » du XVIIe siècle, de la « révolution picturale » de la Renaissance, ou encore de la « révolution mentale » à laquelle Lucien Febvre attribuait la fin des procès en sorcellerie. On pourrait bien entendu prolonger cette liste. Les idées neuves s’imposent parce qu’elles sont vraies, bonnes ou justes. Mais la réflexion contemporaine s’est utilement intéressée aux raisons de divers ordres pour lesquelles ces idées sont reconnues et acceptées. La Structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn a ouvert frontalement le débat il y a plus d’un demi-siècle (1962). Au-delà des discussions qu’il a suscitées, rappelons que le livre a fait l’objet de lectures profondément différentes : pragmatique, dans le monde anglo-saxon, clairement plus bachelardienne en France. En eux-mêmes ces écarts sont intéressants puisqu’ils nous informent sur les manières de penser l’innovation et les formes de son acceptation.
Dans le cadre des Rencontres du GEHM, nous proposons donc une journée de réflexion, modérée par Jacques Revel avec la participation de Enrico Castelli Gattinara (Université de Rome 1 La Sapienza) et  de Bernard Walliser (PSE), sur quelques-unes des notions qui nous paraissent au cœur de ces débats et sans nous limiter au seul domaine de l’histoire des sciences.

Heike Karge (Universität Regensburg)

26, 28 mars, 16 mai et 1er juin – Conférences – EHESS, Paris

Heike Karge, assistante-professeure en histoire de l’Europe du Sud-Est à l’université de Regensburg et associée à l’Institut für Ost- und Südosteuropaforschung (IOS), invitée à l’EHESS par Morgane Labbé (ESOPP), travaille sur l’histoire de la guerre en Yougoslavie au XXe siècle. Ses recherches portent sur deux thèmes. En premier lieu, elles traitent des politiques et cultures mémorielles. Dans la perspective longue du siècle elle étudie comment conflits guerriers et changements de régime se connectent et se font écho dans les pratiques mémorielles. Ses recherches récentes portent sur les traumatismes de guerre et les conflits autour leur reconnaissance par la psychiatrie ainsi que leur prise en charge par des institutions médico-sociales. C’est le thème de son prochain livre, Der Charme der Schizophrenie. Psychiatrische Deutungsmacht und Konstruktion der sozialen Welt in Südosteuropa.

Les réformes financières (1982-1985)

Vingtième siècle. Revue d’histoire – 138, avril-juin 2018
1983, un tournant libéral ?

Florence Descamps, Laure Quennouëlle-Corre, et al.

Avec ce dossier, la revue Vingtième Siècle revient sur ce qui a longtemps été considéré comme le tournant de la rigueur et le début de politiques » néolibérales » en France, et replace le plan de mars 1983 dans son contexte national et international. En croisant des approches d’histoire politique et d’histoire économique, à partir de sources inédites, les auteurs se demandent si les ministres socialistes et les experts du ministère de l’Économie et des Finances ont pris ce virage par conviction, par contrainte ou par pragmatisme.

Du ministère de Pierre Mauroy à celui de Pierre Bérégocoy en passant par celui de Jacques Delors, la chronologie de ce moment politique offre des ruptures décalées et des continuités inattendues

Moyen Âge et médiévalisme. Les formes de domination

Doina Craciun, Elise Haddad et Alicia Viaud (dir.)

L’Atelier du CRH, 19, 2018, revue électronique

Bandes dessinées, jeux vidéos, films ou séries diffusent aujourd’hui largement auprès du grand public des images ré-inventées du Moyen Âge. Ce sont des media accessibles au plus grand nombre, dont l’objet n’est pas, le plus souvent, de transmettre une information, mais qui se servent d’images, de clichés ou de décors médiévaux, et contribuent ce faisant à en assurer la pérennité ou la propagation. Quelques contributions, issues de journées d’études tenues en mars 2016 à l’INHA, ont été retenues pour documenter cette question, notamment autour de la notion de domination et ses mécanismes. Elles interrogent plusieurs formes de la domination dans le médiévalisme au XXe et au XXIe siècle, à travers des productions cinématographiques, littéraires et télévisuelles.

https://journals.openedition.org/acrh/8151

Sara Lipton (Stony Brook University)

24, 28, 30 mai et 12 Juin – Conférences – EHESS, Paris

Sara Lipton est professeure au département d’histoire de State University of New York at Stony Brook, invitée à l’EHESS par Maurice Kriegel (EJ). Son livre paru en 2014, Dark Mirror : The Medieval Origins of Anti-Jewish Iconography (New York, Metropolitan Books/Henry Holt) a profondément renouvelé la réflexion sur la représentation des Juifs dans l’art médiéval. Ses travaux apportent une contribution puissante à la recherche sur l’image médiévale et ses usages.

Arrivée

Federico Zemborain

Au CNRS, il a été responsable de la coopération internationale à l’USR 2006 PROGEDO (Production et Gestion des données en SHS) entre février 2017 et mars 2018, et chargé d’études au pôle Valorisation au sein de l’InSHS du CNRS entre décembre 2015 et janvier 2017, ayant comme mission principale l’organisation du Salon Innovatives et le soutien au comité CNRS Attentats-Recherche. Il a aussi été European Project Manager de l’Era-Net GENDER-NET, coordonné au sein de la Mission pour la place des femmes au CNRS et financé par le Septième Programme Cadre de la CE (FP7).
Docteur en sociologie à l’Université Paris-Sorbonne (2017), il est en plus psychologue diplômé à l’Université de Buenos Aires, sa ville natale. Comme boursier de la Commission Européenne, il a été diplômé à l’EHESS à Paris et à l’UAB à Barcelone dans le Master Phoenix Erasmus Mundus « Dynamics of Health and Welfare » en 2010.
Federico Zemborain a rejoint le CRH le 1er avril 2018 pour développer tous les aspects liés à la coopération internationale. Pour la moitié de son temps, il travaille à l’organisation du congrès de l’Eurho, qui aura lieu en septembre 2019 à Paris, et pour l’autre moitié, au développement de l’insertion du CRH et de ses chercheurs dans les dispositifs internationaux (coopération, conventions, réseaux, projets, etc.).

Itzhak Nitzan Lebovic (Lehigh University)

3, 17, 24 et 25 mai – Conférences – EHESS, Paris

Professeur au département d’histoire au Berman Center for Jewish Studies à Lehigh University, détenteur de la Apter Chair for Holocaust Studies and Ethical Values, membre du Center of Advanced Judaic Studies à Philadelphie, Itzhak Nitzan Lebovic, invité à l’EHESS par Maurice Kriegel (EJ), est l’auteur de nombreux articles et de deux ouvrages importants The Philosophy of Life and Death: Ludwig Klages and a Nazi Biopolitics (Palgrave Studies in Cultural and Intellectual History,” Palgrave Macmillan Press, 2013); Zionism and Melancholy: The Short Life of Israel Zarchi [en Hebreu] (Jérusalem: Carmel, 2015), qui lui ont valu de nombreux prix.
Sa série de conférences A German Jewish Time, suivra le parcours intellectuel de quelques émigrés juifs allemands fondateurs de champs disciplinaires : Georg Simmel, Martin Buber, Hannah Arendt, Walter Benjamin et Paul Celan. Itzhak Nitzan Lebovic analysera la manière dont leur approche du temps, tout en contribuant à leur pensée du politique, éclaire l’engagement abstrait qui leur a permis de renouveler tant leurs champs disciplinaires respectifs que l’engagement politique en lui-même.

Numéro spécial Thèses du CRH 2017

Numéro spécial Doctorats 2017, L’Atelier du CRH, revue électronique

Ce numéro spécial de L’Atelier du CRH, consacré aux docteurs du laboratoire, recense la vingtaine de thèses soutenues en 2017. Outre la composition du jury et la mention obtenue, figurent le titre et le résumé en français et en anglais.

https://journals.openedition.org/acrh/8213