1968-2018 : c’est pour quand la libération des usagers de « drogues » ?

14 juin – Demi-journée d’étude – EHESS, Paris

Le mouvement politique, social et culturel, qu’on a appelé le 68 (irréductible au seul mai français et aux luttes des étudiants) a débouché dans les années suivantes sur des conquêtes majeures pour les acteurs de ce mouvement multiforme – que ce soient les ouvriers , les pacifistes et opposants au service militaire, les féministes ou les homosexuel(le)s. Parmi tous ces acteurs revendiquant tout simplement des droits humains, de la reconnaissance, du respect, l’ouverture à une autre vision de la société et des individus, il reste aujourd’hui des grands oubliés, les « drogués », qui partagent cette dénégation avec les « fous » et les « taulards ». Or, par-delà l’étiquette infâmante, l’usage de substance psychotropes classées prohibées (sensiblement les mêmes que celles consommées légalement sur prescription médicale, et donc autorisées) concerne des millions de personnes en France, des centaines de millions dans le monde. Une consommation de masse qui s’est répandue comme une trainée de poudre, véhiculée par la génération de 68 – et particulièrement par le mouvement des hippies qui s’abreuvaient des nouvelles substances psychotropes ramenées d’Orient (cannabis, héroïne) ou d’Occident (cocaïne, plantes psychédéliques) par des voyageurs partis à la découverte de nouveaux horizons. Cinquante ans après 68, nous savons aujourd’hui que « la guerre à la drogue », judiciarisée par les lois de 1970, a été et est une guerre idéologique et morale menée contre les consommateurs de psychotropes, accusés par leurs comportements subversifs de miner l’ordre social. Sans pour autant casser le mur dressé par l’Etat, avec sa police, ses juges et ses matons, qui enferme encore les « drogués » dans une clôture de lois répressives et injustes, socialement et racialement. Il serait temps que les changements sociaux intervenus dans les usages de psychotropes se traduisent par des lois. La libération des usagers de « drogues » est à l’ordre du jour en ce printemps 2018. Le débat sera animé par Alban Belkaim (journaliste à Bondy Blog) avec la participation de Jean-Pierre Galland (ancien président du CIRC), Michel Sitbon (éditeur et écrivain), Vincent Benso (membre de Techno +), Béchir Bouderbala (président de NORML France) et Laurent Bazin (anthropologue, CR au CNRS-CLERSÉ/CESSMA).

John Weishampel (University of Central Florida)

13, 14, 15 et 21 juin – Conférences – EHESS, Paris

John Weishampel, invité àl ’EHESS par Sandrine Robert (GGh-TERres) et Alice Ingold (GRHEN) est professeur en Analyse géospatiale et modélisation des systèmes écologiques au département de Biologie de l’Université Centrale de Floride (UCF). Il est doyen associé et directeur des études interdisciplinaires au College of Graduate Studies. Ses recherches se focalisent sur le changement global et l’écologie du paysage.

Les études juives entre mémoire, histoire et transmission

6 juin – Journée doctorale et jeunes chercheurs en études juives – Ehess, Paris

Alors que le brassage de méthodologies caractérise la plupart des domaines des sciences sociales et ne cesse de s’élargir à la faveur des échanges interdisciplinaires, les « études juives » sont, par nature, au croisement des autres disciplines. En outre, « entre histoire, mémoire, et transmission », elles ont exercé / exercent- un rôle dans l’élaboration de l’image du passé et du présent.
La journée se conclura par la remise du Prix de thèses en études juives (session 2017-2018), par Madame Mireille Hadas-Lebel, présidente du jury organisé par la Société des études juives, la Commission française des archives juives et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

David Bell (Princeton University)

5, 8, 11, 22 Juin – Conférences – EHESS, Paris

David A. Bell est professeur d’histoire à l’Université de Princeton, spécialiste de l’histoire culturelle et politique de la France et du monde atlantique à l’ère des Révolutions, invité à l’EHESS par Antoine Lilti (GEHM).
Il a publié de nombreux livres sur l’histoire du XVIIIe siècle, notamment Lawyers and Citizens (Oxford University Press, 1994), The Cult of the Nation in France (Harvard University Press, 2001), The First Total War (Houghton Mifflin, 2007), traduit en français La Première guerre totale (Champ Vallon, 2010).  Plus récemment, il a publié Napoleon: A Concise Biography (Oxford University Press, 2016), Shadows of Revolution: Reflections on France, Past and Présent (OUP, 2016). Il achève actuellement un livre d’histoire comparée du pouvoir charismatique à l’époque des révolutions atlantiques. 

 

Disettes Rhétoriques, savoirs et régulations de la pénurie (XVIIe-XIXe siècle)

28 juin – Colloque, Labex Hatsec, CAK et le GRHEN (CRH) – EHESS, Paris

Longtemps associé dans l’historiographie à la seule question des grains, le terme « disette » apparaît doté d’un champ d’application beaucoup plus vaste dans les sources de l’Ancien Régime et de la période postrévolutionnaire. Il s’étend en effet bien au-delà du seul domaine frumentaire, ou même alimentaire, pour englober une large gamme de situations caractérisées par la rareté momentanée, ou la raréfaction en cours, d’une « ressource » – qu’il s’agisse de matières premières d’origine naturelle (« disette de bois », « disette d’or », « disette d’eau », « disette de gibier », « disette de poisson », etc.), de produits agricoles et manufacturés (« disette de fourrage », « disette d’engrais », « disette de laine », « disette de monnaie », etc.) ou encore de catégories de la population (« disette d’ouvriers », « disette de marins », « disette de nourrices », « disettes de prêtres », etc.).
La diversité des emplois du mot « disette » invite ainsi à opérer des rapprochements entre des objets de recherche assez éloignés les uns des autres, et c’est la raison pour laquelle cette journée d’études se veut d’abord un lieu de dialogue, à partir de la question transversale de la pénurie, entre des historiennes et des historiens s’inscrivant dans des champs historiographiques distincts, allant de l’histoire environnementale à l’histoire économique, en passant par l’histoire du travail et l’histoire des sciences et des techniques. Proposant de décloisonner l’étude des phénomènes (réels ou supposés) de rareté des hommes et des choses pour les envisager de manière globale, cette rencontre, organisée par Romain Grancher (LabEx HASTEC/EHESS, CAK), Alice Ingold (EHESS, CRH) et Marie Thébaud-Sorger (CNRS, CAK/Maison française d’Oxford), visera à faire ressortir à la fois les spécificités propres et les caractéristiques communes aux différents cas de disette présentés.

 

XVIII° CONGRES UISPP. Adaptation et durabilité des sociétés préhistoriques et protohistoriques face aux variations climatiques

4 au 9 juin – Colloque international (GGH-TERres) – Quartier latin, Paris

L’UISPP regroupe les préhistoriens et protohistoriens du monde entier. Il est membre actif du Conseil International pour la Philosophie et les Sciences Humaines (CIPSH), un des trois conseils académiques crées par l’Unesco en 1955. Elle organise depuis 1932 des congrès mondiaux tous les trois ans.
Le XVIII° congrès UISPP a reçu le soutien de nombreux organismes institutionnels : l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’école Normale supérieure de la rue d’Ulm, le Ministère de la Culture, l’INRAP (Institut national de recherches en archéologie préventive), le CNRS, l’EHESS, le Muséum National d’Histoire Naturelle, le Musée de l’Homme, l’Institut de Paléontologie Humaine, le Ministères des Affaires étrangères (MAEDI), la Société préhistorique française, l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, etc.
Ce congrès est sera l’occasion d’accueillir plus de 1600 préhistoriens venus du monde entier, de donner 1820 communications dans 122 sessions, qui seront ensuite publiées dans les actes du congrès. Sandrine Robert (CRH-GGH-Terres) participera au congrès en tant que membre du comité d’organisation et organisatrice de la session XI – Resilience and Landscape.

Approches matérielles et processuelles de la création

20 juin – Journée d’étude – EHESS, Paris

Depuis la fin des années 1990, les travaux issus du « tournant matériel » en sciences humaines et sociales cherchent à dépasser le point de vue fonctionnel sur les objets et leur rôle dans la vie sociale : il ne s’agit plus (seulement) de comprendre à quoi servent les objets, mais de déterminer comment les objets jouent un rôle actif dans les processus sociaux, voire comment ils prennent part à l’action humaine. Cette journée propose d’appliquer ces perspectives théoriques à l’étude de la création en posant la question : comment le « material turn » peut-il nourrir des nouvelles perspectives dans la recherche sur les formes de création ?

Une nouvelle histoire de la prison et de l’enfermement

Date limite de dépôt : 30 juin – Appel à communication – Paris

Situé au carrefour de plusieurs historiographies – histoire de la justice et de la criminalité, histoire des polices, histoire de l’administration et de l’Etat, histoire de l’Eglise, histoire du travail et de la marginalité/pauvreté – le chantier de l’histoire de la prison et de l’enfermement connaît depuis quelques années un renouveau certain. Le programme de recherche récent « Enfermements. Histoire comparée des enfermements monastiques et carcéraux », mais aussi plusieurs soutenances de thèse et travaux de recherche au cours de ces dernières années l’attestent. Toute approche téléologique, en termes de modernisation nécessaire ou de genèse de la prison est désormais récusée, au profit d’une interrogation plus complexe, fondée sur l’étude comparatiste des singularités « carcérales » et sur la diffusion des expériences de l’enfermement.
Ces premières journées internationales, coorganisées par Vincent Milliot (Université Paris 8), Philippe Minard (EHESS-Université Paris 8), Falk Bretschneider (EHESS) etNatalia Muchnik (EHESS), sous forme d’ateliers, seront consacrées à un état de la recherche ; elles constituent un jalon dans la formation d’un réseau international sur les enfermements. Les contributions pourront traiter d’un type spécifique d’enfermement à l’époque moderne, des recherches actuelles sur une aire culturelle ou d’approches théoriques ou méthodologiques plus générales sur le sujet.