Le processus de l’abolition de l’esclavage en Nouvelle Grenade (1780-1860). Temps et contretemps d’une transition significative entre la révolution et la république

Maria Fernanda Cuevas Oviedo

Thèse dirigée par Bernard Vincent, soutenue le 10 décembre, devant un jury composé de Michel Bertrand (Université de Toulouse-Le Mirail), Annick Lempérière (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Clément Thibaud (Université de Nantes) et Jean-Paul Zuñiga (EHESS)

Mention très honorable avec les félicitations du jury

Histoire intellectuelle des émotions de l’Antiquité à nos jours

Damien Boquet et Piroska Nagy (dir.)

Quoi de plus universel en apparence que le frisson de la peur ou le bouillonnement de la colère ? Sur la base de ce présupposé s’est construit depuis le XIXe siècle tout un corpus de savoirs variés qui portent l’ambition de mettre en ordre l’infinie complexité de ces palpitations du corps et de l’âme qui nous relient au monde et font que nous sommes des êtres d’expériences. Et cependant, le travail historique nous apprend que l’évidence de l’universalité des émotions est elle-même le fruit de la contingence des savoirs. Dès lors, une histoire critique des émotions appelle au préalable une historicisation des savoirs qui les pensent. Nous ne considérons pas l’objet comme déjà constitué, comme s’il s’agissait de montrer l’avènement, avec ses phases de stabilité et d’accélération, d’un savoir « vrai » ou moderne d’une émotion atemporelle. Au contraire, les procédures qui conduisent à délimiter l’objet et qui le produisent comme « discours véridique » sont au cœur de l’enquête. C’est pourquoi nous avons posé les bases d’une approche comparatiste, dans le temps (de l’Antiquité à nos jours), dans l’espace (entre l’Occident et la Chine), en privilégiant le dialogue entre les champs disciplinaires (histoire, études littéraires, psychologie) qui sont invités ici à penser leur propre histoire. L’exercice d’épistémologie historique ne retire rien à la scientificité ni à l’efficacité sociale des savoirs de l’émotion : il relève du travail de lucidité intellectuelle de tout un chacun qu’il soit historien, psychologue ou neurologue.

Talya Fishman (Université d Pennsylvanie, USA)

19, 26 janvier et 2, 7 février – Conférences – EHESS, Paris

Talya Fishman, professeure d’études religieuses à l’Université de Pennsylvanie (USA) et spécialiste de cultures juives médiévales, sera présente à l’Ecole entre le 19 janvier et le 7 février 2017. Invitée à l’EHESS par Sylvie-Anne Goldberg (EJ), elle interviendra sur le thème The Wisdom of Torah Itself’: Scribal Practices, Optics and Polemic in Medieval Jewish Culture, dans le cadre des séminaires dirigés par Sylvie-Anne Goldeberg, Maurice Kriegel et Cristina Ciucu.

Genealogy and Social Status in the Enlightenment Rationalité généalogique et statut social au temps des Lumières

12 et 13 janvier – Colloque international – Maison française d’Oxford, Oxford (UK)

La généalogie est un puissant idiome de hiérarchisation sociale dans l’Europe d’Ancien régime et garde son efficace bien au delà des transformations sociales portées par l’âge des Lumières. Lors de ce colloque, organisé par jean-Paul Zuñiga et Stéphane Jettot (MFO), on s’interrogera dès lors sur les transformations qu’a subies, dans l’espace temporel qui va de Fénéleon à Kant, cette forme particulière de connaissance qu’est la raison généalogique, ainsi que les usages qu’en faisaient les différents acteurs sociaux.

Autour d’Alain Dewerpe

30 janvier – Les Lundis du CRH – EHESS, Paris

Notre collègue et ami Alain Dewerpe est décédé le 16 avril 2015 à 62 ans. Alain Dewerpe laisse une œuvre importante, aussi bien sur le monde ouvrier, le travail, l’industrie, que sur la police, le secret et la violence d’Etat. Né en 1952, Alain Dewerpe perdit sa mère avant d’avoir atteint l’âge de dix ans, puisque cette dernière fut une des victimes de la violence policière au cours de la manifestation de Charonne. Il entra en 1991 à l’EHESS en tant que directeur d’études sur un projet de chaire intitulé « Histoire comparée de l’industrialisation », déjà auteur de plusieurs ouvrages sur la proto-industrialisation dans l’Italie septentrionale au XIXe siècle et sur les mondes des usines, Ansaldo ou la manufacture d’Oberkampf. A cette histoire de l’industrialisation qu’il continua à mener dans un travail collectif avec les historiens et les économistes, s’ajoutèrent par la suite ses travaux sur le secret, la police, la politique, notamment avec son ouvrage sur la manifestation de Charonne. Alain Dewerpe fut non seulement un compagnon de travail pour nombre d’entre nous, mais un grand historien. Cette journée du CRH consacrée à son œuvre a pour but de rendre hommage au chercheur, au collègue et à l’enseignant.

Mary Leontsini (Université d’Athènes)

5, 19 janvier et 2, 16 février – Conférences – EHESS, Paris

Dans le cadre du séminaire de Marie-Elisabeth Mitsou Occupation, résistance, collaboration : la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Grèce, Mary Leontsini, invitée de l’EHESS, sociologue et professeure en théories du genre à l’Université d’Athènes, traitera des rapports entre fiction et politique, histoire et mémoire, à partir de textes littéraires grecs de l’après-guerre, en interrogeant les personnages et les schémas interprétatifs, susceptibles d’expliquer les différentes temporalités en jeu, le rôle du lectorat dans la gestion de la mémoire historique et les rapports de genre dans les projets littéraires.

L’Etat de la police des familles au XVIIIe siècle et sous la Révolution ; la détention par forme de correction familiale en Franche-Comté (1715-1796)

Jeanne-Marie Jandeaux

Thèse soutenue sous la direction d’André Burguière, le 16 décembre, devant un jury composé de Scarlett Beauvalet-Boutouyrie (Université de Picardie Jules Verne), Karen Fiorentino (Université de Bourgogne), Antoine Lilti (EHESS), Vincent Milliot (Université de Caen) et Sylvie Steinberg (EHESS)

Jeanne-Marie Jandeaux a été reçue au titre de Docteur.
En application des nouvelles dispositions, la mention a été supprimée.

 

 

Géopolitique des relations d’intégration entre la Colombie et le Venezuela. Enjeux historiques binationaux, construction des territoires et rapports entre sociétés locales

Amanda Mercedes Andrade Benitez

Thèse dirigée sous la direction d’Alain Musset, le 5 décembre, devant un jury composé d’Anne-Laure Amilhat-Szary (Université Grenoble Alpes), Diego Cardona (Universidad del Norte, Colombie), Laurent Faret (Université Paris 7 Denis Diderot) et Paula Vasquez Lezama (CNRS)

Mention très honorable

Les Allemands à Venise (1380-1520). Autour des travaux de Philippe Braunstein

10 janvier – Journée du CRH – EHESS, Paris

Cité italienne, byzantine, métropole coloniale, Venise fut l’un des villes les plus ouvertes de l’Europe médiévale. A son apogée, elle fut entre autres choses une ville allemande. Fruit d’une enquête longue et patiente, le livre de Philippe Braunstein, met en lumière cette facette méconnue et essentielle de l’histoire vénitienne. Autour du Fondaco dei Tedeschi, centre des relations avec le monde germanique, s’activent marchands, tisserands, orfèvres, boulangers et imprimeurs, observés à travers leurs réseaux d’immigration, leurs familles, leurs institutions et leurs contributions au dynamisme vénitien. À la fois portrait de groupe et tableau intimiste d’une communauté soucieuse d’intégration, le livre donne à voir les dynamiques à l’œuvre dans la croissance de l’une des métropoles européennes. Mathieu Arnoux (CRH), Pierre Monnet (CRH) et Giuliano Milani (Università di Roma-La Sapienza) débattront autour de l’ouvrage en présence de l’auteur Philippe Braunstein.