Regards et résistances Performances, archives et les figurants de l’Histoire

30 mai – Journée d’étude – Institut d’études avancées, Paris

La journée d’étude organisée par Elizabeth Claire (Histoire du Genre), Felicia McCarren (Tulane Univ./IEA Paris) et Jean-Pierre LeGlaunec (Univ. Sherbrooke, Canada), avec le soutien du CRH et du CRAL, rassemblera un groupe de chercheurs (enseignants, étudiants) historiens du spectacle, de l’esclavage et des arts vivants. L’objectif est d’explorer, au plus près des sources, des archives et des images, la mise en scène des regards (des acteurs, des spectateurs comme des chercheurs) sur ce qui résiste, désoriente, se déplace dans des performances aux traces infimes, disparues ou à reconstruire. La journée d’étude permettra d’interroger le rôle des figurants dans l’histoire. Que nous disent les femmes et les hommes dont on ne voit dans les sources que les silhouettes, les ombres, les jeux de rôles et les figures (des visages, des pas de danse, des mises en scène) tronquées? Comment rendre compte, « visibiliser », « présent-er  » ces figures altérées productrices de sociabilités, de rencontres et de relations de pouvoir? Les communications porteront sur l’espace atlantique (Louisiane, Antilles, France) à l’époque moderne et contemporaine. La journée sera divisée en deux parties, une matinée de communications et de réflexion autour des notions de figurants et de figures et un après-midi de partage sur les sources (images, archives, documents imprimés) des chercheurs.

Guillermo Zermeño Padilla (El Colegio de Mexico)

26 avril et 10 mai  – Conférences – EHESS, Paris

Guillermo Zermeño est enseignant chercheur en histoire au Colegio de Mexico. Il enseigne la théorie de l’histoire, l’historiographie et l’histoire culturelle et intellectuelle. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels La cultura moderna de la historia. Una aproximación teórica e historiográfica (2002) –traduction française : La culture moderne de l’histoire. Une approche théorique et historiographique. Entre Allemagne et Mexique XIXe-XXe siecle (2013)-, La historia y su memoria. Entrevista(s) con el historiador Moisés González Navarro (2011) et Antijesuitismo y Filojesuitismo. Dos identidades ante la restauración (2014). Il a aussi écrit de nombreux articles sur l’historiographie, l’histoire conceptuelle et la théorie de l’histoire, thèmes qu’il abordera dans les séminaires de Jordi Canal (GEI).

Tijana Krstic (Central European University de Budapest)

4, 5, 17 et 18 mai  – Conférences – EHESS, Paris

Historienne de l’empire Ottoman à l’époque moderne et de ses connexions avec le reste du monde, Tijana Krstic, Associate Professor du Central European University de Budapest, invitée par Natalia Muchnik (CRH-GEI), s’intéresse à la circulation des textes, des objets, des hommes et des concepts politico-religieux à travers les frontières impériales, culturelles et confessionnelles. Son premier livre, Conversions to Islam: Narratives of Religious Change and Communal Politics in the Early Modern Ottoman Empire (2011), explorait la manière dont les musulmans ottomans et les auteurs chrétiens concevaient la conversion à l’Islam entre le XVe et le XVIIe siècles. Elle s’est ensuite tournée vers le monde méditerranéen, à travers l’expérience des morisques réfugiés dans l’empire Ottoman, et leur place dans les relations avec les Habsbourg. Elle porte actuellement un projet intitulé “The Fashioning of a Sunni Orthodoxy and the Entangled Histories of Confession Building in the Ottoman Empire, 15th-17th Centuries” financé par l’ERC.

David Ohana (Ben-Gurion University of the Negev)

11, 18, 23 mai et 6 juin – Conférences – EHESS, Paris

David Ohana, professeur d’histoire à l’université Ben-Gurion University du Negev, invité par Sylvie Anne Goldberg (EJ), s’est spécialisé dans l’histoire européenne contemporaine et l’histoire juive. Il a enseigné à l’Université hébraïque de Jérusalem, à la Sorbonne, à l’Université Harvard, et à l’Université Berkeley en Californie. II a été senior Fellow à l’Institut Van Leer de Jérusalem, où il a fondé et dirigé le Forum pour les cultures méditerranéennes. Ses recherches orientées sur l’histoire culturelle et intellectuelle de l’Europe moderne, l’ont conduit à étudier notamment la philosophie politique, l’étude comparée des mythes nationaux, les études Méditerranéennes, ainsi que l’idéologie sioniste et l’identité israélienne. Parmi ses nombreux ouvrages :The Origins of Israeli Mythology – Neither Canaanites nor Crusaders (2012), and Nationalizing Judaism: Zionism as Theological ideology (2017).

Daniel Raff (University of Pennsylvania)

3, 15 et 22 mai – Conférences – EHESS, Paris

Daniel Raff est un économiste et un historien, professeur de management à l’université de Pennsylvanie (Wharton School). Ses recherches, au-delà de thèmes plus particuliers comme l’histoire du commerce et celle de l’industrie automobile, l’ont toujours porté à étudier celle de l’histoire économique elle-même. Il s’intéresse depuis plusieurs années à l’histoire du livre, à propos de laquelle il présentera plusieurs séminaires dont celui d’Yves Cohen (PRATO) par lequel il est invité à l’EHESS.

Le droit, la communauté et le marché. Une enquête en cours sur la Toscane au XVIIIe siècle

15 mai – Les Rencontres du GEHM – EHESS, Paris

Was Renaissance Florence the cradle of Western capitalism and individualism? This seminar offers new answers to this old question. The presentation draws on an ongoing analysis of nearly 5,000 contracts of sociétés en commandite registered in Florence from 1445 to 1808. Since Max Weber, scholars have assigned to sociétés en commandite a crucial role in the development of Western capitalism, but to date no broad empirical study has illustrated who used this type of contract, when, and for what purposes. My project brings together the tradition inaugurated by David Herlihy’s and Christiane Klapisch-Zuber’s study of the 1427 catasto with insights from the new institutional economic history and the Digital Humanities. Preliminary results suggest that information technology and religious prejudice mattered as much as, if not more than, secure property rights.

 

L’écriture de l’histoire, une lutte nationale ?

25 avril – Conférence – Musée d’art et de l’histoire du judaïsme, Paris

Entre la fondation du Yivo à Wilno et le regard porté sur l’histoire des Juifs de France, cette séance du cycle de l’histoire juive à l’histoire des juifs, coordonné par Sylvie Anne Goldberg, examine les différences existant entre une histoire juive envisagée de l’intérieur et une histoire tournée vers l’extérieur. Y participent Thomas Chopard – docteur de l’EHESS, où il a soutenu en 2015 une thèse sur les violences antisémites et les pogroms en Ukraine pendant la révolution de 1917 et la guerre civile. Il est à présent Postoctoctoral Fellow en études juives à l’Institute of Historical Research (IHR) de l’University of London ; et Mathias Dreyfuss – doctorant à l’EHESS où il prépare une thèse intitulée « Fabrique des archives, fabrique de l’histoire : la construction des sources de l’histoire des juifs en France (fin XVIIIe siècle – années 1930) » sous la direction de Sylvie Anne Goldberg. Il est responsable du service éducatif du mahJ depuis 2008 et a été commissaire de l’exposition « Radical Jewish Culture. Scènes musicale New York » en 2010.

L’islam d’Espagne au XVIe siècle Résistances identitaires des morisques

Bernard Vincent

Entre 1609 et 1614, près de 300 000 sujets du roi d’Espagne ont été expulsés de la péninsule ibérique. Ils étaient les descendants des musulmans contraints un siècle plus tôt à se convertir au christianisme pour échapper déjà à un exil forcé. Pendant presque cent ans ces nouveaux-chrétiens, appelés le plus souvent morisques, soucieux de demeurer sur leur terre et de conserver leur foi, même dans la clandestinité, ont été suspectés d’hérésie et d’intelligence avec les Ottomans ou les Barbaresques. Ils ont fait l’objet de politiques d’évangélisation, de discrimination et de répression qui ont provoqué des effets variés selon les lieux, les situations et les circonstances, de l’adhésion au christianisme à la rébellion ouverte. Il s’agit ici d’analyser comment dans ce cadre les morisques ont répondu à l’arsenal des mesures les concernant et ainsi cerner les identités construites par une minorité soumise à une vaste entreprise d’assimilation.