Lisa Moses Leff (American University)

4, 9 et 16 mai – Conférences – EHESS, Paris

Lisa Leff, professeur à l’American University à Washington DC, est spécialiste de l’histoire et l’historiographie des Juifs en France aux XIXe et XXe siècles, invitée par Nancy L. Green (Histoire du Genre). Ses recherches ont innové en analysant, dans un premier livre, le solidarisme et l’internationalisme juif au XIXe siècle.  Son nouveau livre, The Archives Thief, analyse le parcours d’une figure bien connue des historiens du judaïsme français, Zosa Szajkowski, et la façon dont les archives, et leur sauvetage/vol font partie intégrante des questions de construction historiographique.

Autour de l’ouvrage de Sylvie Steinberg, La tache au front La bâtardise aux XVIe et XVIIe siècles

24 mai – Les Lundis du CRH – EHESS, Paris

Ce livre examine le problème des bâtards à travers un questionnement sur l’appartenance familiale et la filiation, dans une triple perspective anthropologique, sociologique et historique. Confrontant études de cas, réflexions juridiques et représentations littéraires, Sylvie Steinberg montre en quoi cela fut, paradoxalement, un pivot de l’ordre absolutiste.
Qu’ils soient issus de la paysannerie ou de l’aristocratie, les bâtards furent au centre de débats juridiques et moraux, portant sur les comportements des individus et des groupes, et se trouvèrent à partir de la fin du XVIe siècle au cœur du dispositif de mise en discipline de la société. La loi de 1600, qui exigeait une naissance légitime ou légitimée de tout membre de la noblesse, faisait entrer en conflit règles de filiations et conditions sociales. Elle donna à l’État un droit de regard sur des questions qui relevaient auparavant de l’ordre privé. Par-delà droit et théologie, cette histoire de la filiation aborde enfin la dimension vécue des liens entre enfants et parents, qui ne se réduisaient pas aux problèmes de nom et de patrimoine. Entre les « sans-familles » et leurs parents, l’amour, l’attachement, les sentiments de possession ou d’exclusion composaient un tableau changeant des normes et des comportements, en une interrogation qui vient jusqu’à nous.
Animé par Fanny Cosandey, et après une rapide présentation du livre par l’auteur, le débat sera ouvert par les interventions de Corinne Fortier (CNRS, Laboratoire d’anthropologie sociale), Nancy Green (EHESS, CRH) et Paolo Napoli (EHESS, Centre d’études des normes juridiques Yan Thomas).

Histoire & Mesure

Varia, Volume XXXI-2, 2016

Deux dossiers forment ce numéro. Le premier traite de la ville médiévale et de ses bâtisseurs, autour de la géolocalisation des muqarnas, propres à la diffusion de l’art almoravide en Méditerranée, et autour d’une analyse spatiale des marques laissées par les tailleurs dans le cloître de la cathédrale de Tolède.
Le second dossier porte sur la mesure des affaires judiciaires à l’époque moderne. D’une part, les actes de rémission en Brabant témoignent de l’affirmation du prince dans la résolution des conflits et le contrôle des homicides. D’autre part, l’étude des jugements pour faux témoignages au Parlement de Paris révèle une sensibilité au contexte politique et aux caractéristiques sociales des témoins.
Enfin, la cartographie des organisations et des personnes engagées dans la lutte contre les fléaux sociaux, pour la France de l’entre-deux-guerres, montre l’existence d’un espace commun d’engagement.

 

Carsten Porskrog Rasmussen (Musée de Sonderjylland et Université de Aarhus)

3, 5, 19 et 23 mai – Conférences – EHESS, Paris

Carsten Porskrog Rasmussen est conservateur en chef au département d’histoire du Musée de Sønderjylland (Schleswig du Nord) et professeur (externe) à l’Université de Aarhus (Danemark). Ancien président de la Danish Agricultural History Society, spécialiste de l’histoire des sociétés rurales scandinaves, ses travaux sont orientés vers les processus qui ont transformé les campagnes danoises au cours de la période moderne et contemporaine. Invité par Gérard Béaur (ERHIMOR), il présentera ses recherches qui s’attachent ainsi à définir le fonctionnement du système domanial qui a longtemps été caractéristique de l’Europe du Nord, et à en marquer les implications familiales, sociales et économiques. Elles prennent en compte les changements subis par le système de droits de propriété affecté par les réformes agraires entreprises par l’Etat ainsi que les mécanismes de la croissance enregistrée par l’agriculture danoise.

Francesca Trivellato (Yale University)

5, 15, 18 mai et 3 juin – Conférences – EHESS, Paris

Professeure d’histoire à Yale, Francesca Trivellato s’est imposée dans les années récentes comme une figure essentielle de la recherche historique sur l’époque moderne et comme une protagoniste importante de la réflexion historiographique en cours. Formée à la micro-histoire italienne, elle s’est en particulier attachée à penser l’articulation du local au global. Au sein d’une production scientifique importante, son livre majeur, The Familiarity of Strangers : The Sephardic Diaspora, Livorno, and Cross-Cultural Trade in the Early-Modern Period (Yale University Press, 2009, traduction fançaise Seuil, 2016), s’est imposé comme une référence centrale. Pendant son séjour à l’EHESS, Francesca Trivellato, invitée par Jacques Revel (GEHM), Sabina Loriga (GEHM) et Silvia Sebastiani (GEHM) donnera quatre séminaires sur les thématiques qui sont au cœur de son travail, et notamment sur les questions engendrées par le développement de l’histoire globale, les débat sur le crédit et sur l’usure au XVIIIe siècle, les réseaux commerciaux et le droit maritime au XVIIe siècle.

L’évolution des consommations d’opiacées en Iran et en Grèce

11 mai – Demi-journée d’étude – EHESS, Paris

Avec Maziyar Ghiabi (post-doctorant Oxford University) et Konstantinos Gkotsinas (docteur EHESS, membre rattaché au CRH), l’un iranien, docteur d’Oxford, l’autre grec, docteur de l’EHESS, tous les deux spécialistes en la matière, nous aborderons, dans cette séance du cycle Consommations et prohibitions des drogues : approche transversale, la question de la consommation d’opium, puis d’héroïne, sur un temps long. L’Iran, au cœur du Croissant d’or, et la Grèce, porte d’entrée en Europe des hommes et des marchandises d’Orient, sont des terrains d’observation privilégiés pour comprendre l’évolution des consommations d’opiacés et leurs ressorts culturels et sociaux.
De par ses échanges ancestraux avec le Proche Orient, la Grèce est le pays qui a probablement connu la plus précoce et la plus forte pénétration des drogues venant d’Orient, le cannabis et l’héroïne, dans les premières décennies du XXe siècle. Au point que dans l’entre deux guerres la diffusion de la consommation d’opiacés pousse les autorités publiques et sanitaires à une vaste campagne de répression des usagers et des revendeurs, les centres de désintoxication intégrant le dispositif prohibitionniste.

Présentation du numéro de Clio. Femmes, genre, histoire Judaïsme(s) et religion

3 mai – Rencontre-débat – EHESS, Paris

La « tradition religieuse juive » assigne aux femmes et aux hommes des rôles, des obligations et des droits tout à fait différents. Non seulement les Écritures et leurs interprétations, les gestes quotidiens et les rituels festifs, mais encore les coutumes et le droit rabbinique (halakha) se conjuguent pour proposer des règles, des conceptions et des représentations des relations entre les sexes. Mais cette tradition s’est aussi épanouie dans des contextes historiques multiples, laissant place à des évolutions, des influences et des contestations : c’est cette diversité des « arrangements de genre » au sein du judaïsme que le numéro 44/2016 de Clio explore. A l’occasion de sa sortie, une rencontre-débat, animée par Sylvie Steinberg (CRH), réunira les auteur.e.s du numéro ainsi que Patrick Farges (Université Paris 3/CEREG), Natalia Muchnik (CRH) et Sophie Nordmann (EPHE-GSRL).

L’histoire au service d’un État-nation depuis 1925

9 mai – Conférence – Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Paris

La fondation en 1925 de l’Université Hébraïque de Jérusalem ouvre à un nouveau paradigme dans l’historiographie. Devenue un centre majeur pour les études juives (avec Gershom Scholem, Yitzhak Baer, Yosef Klausner ou Yehezkel Kaufmann ), elle a été le lieu d’une relecture sioniste de l’histoire des Juifs. Lors de cette séance du cycle De l’histoire juive à l’histoire des Juifs, interviendront  Maxence Klein – Doctorant en co-tutelle à l’EHESS et à l’UNIL. Ses travaux de recherches, co-dirigés par Sylvie Anne Goldberg et Jacques Ehrenfreund, portent sur le sionisme de langue allemande du début du XXe siècle jusqu’aux années 1930. Et Jacques Ehrenfreund – Professeur à l’université de Lausanne où il est titulaire de la Chaire d’histoire des juifs et du judaïsme. Il s’intéresse à la question de la construction des groupes et des identités sociales à l’ère de la nationalisation des sociétés européennes et au rôle rempli par les héritages religieux dans ce cadre.

Samuel Knafo (University of Sussex)

10 et 12 mai – Conférences –  EPHE et EHESS, Paris

Samuel Knafo est Senior Lecturer au Département des relations internationales de la School of Global Studies de l’Université de Sussex. Invité du CRH,  Il présentera ses travaux, au sein du séminaire de Laure Quennouëlle-Corre et du séminaire collectif du GRHECO se situent au carrefour de l’économie politique et de l’histoire internationale. Il a notamment publié : The Making of Modern Finance: Liberal Financial Governance and the Gold Standard (2013) qui a été Récompensé en 2014 par IPEG (International Political Economy Group) Book Prize.

 

Wim Decock (Université Catholique de Louvain)

9, 17, 22 et 27 mai – Conférences – EHESS, Paris

Wim Decock est professeur à la faculté de droit de l’Université catholique de Louvain. Il est également chercheur associé au Max Planck Institut für europäische Rechtsgeschichte de Francfort, où il a dirigé une équipe de recherche de 2012 à 2014. Invité par Sylvain Piron (ALHoMA), il présentera ses travaux portent sur les fondations historiques du droit des contrats, en observant leur reformulation par la théologie morale catholique de l’époque moderne.