Vers un monde avec drogues?

8 juin – Demi-journée d’étude – EHESS, Paris

Après l’échec patent, aux conséquences désastreuses, de la « guerre à la drogue », qui prétendait assécher l’offre et la demande, pour parvenir à « un monde sans drogues », on peut se demander si c’est bien le contraire qui est en train de se produire, et qu’il faudrait plutôt envisager de « vivre avec les drogues ». Pour cette dernière séance de l’année, consacrée aux expériences de légalisation en cours dans le monde, nous accueillons Raquel Peyraube (médecin, conseillère du gouvernement d’Uruguay), Anne Philibert (sociologue à l’Université de Genève) et la sénatrice d’EELV Esther Benbassa. Cette demi-journée d’études sera animée par Julia Monge, anthropologue, doctorante à l’EHESS

Ce qui a changé depuis le XXe siècle. À quoi sert encore l’histoire juive ?

9 juin – Conférence – Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Paris

Dans le cadre du cycle De l’histoire juive à l’histoire des juifs, cette table ronde, avec la participation de Sylvie Anne Goldberg (EHESS), David Ohana, (Université Ben Gourion du Néguev), Ada Rapoport-Albert (University of London) et  Judith Schlanger (EPHE) examinera les récentes manières d’appréhender l’histoire des Juifs, en tenant compte des apports les plus récents de l’historiographie, tout en s’interrogeant sur son éventuel détachement de ses précédents enjeux politiques.

L’un et le tout

22 et 23 juin – Forum du CRH – EHESS, Paris

Dans la lignée des grands rendez-vous scientifiques qu’il a initiés par le passé (sur les thèmes du Transnational, du Contexte), le CRH organise un grand forum de débat qui se tiendra les 22 et 23 juin. Animée par les membres, groupes et équipes du laboratoire, cette rencontre souhaite offrir une plateforme de réflexion sur les multiples manières de travailler la matière historique au sein du CRH, à la fois en distinction et en écho des enjeux historiographiques du temps présent. C’est pourquoi le thème retenu cette année, sous l’intitulé « L’un et le tout », veut questionner les relations déployées entre unicité et totalité, donnée et série, individualité et collectivité, au sein des multiples méthodes, terrains et conclusions que nos travaux mettent en œuvre. C’est là l’occasion, en confrontant les approches, d’exposer toutes les richesses interprétatives nourries par le laboratoire.

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Enquêter sur les réputations

26 juin – Colloque – EHESS, Paris

Les réputations structurent l’expérience individuelle et collective du monde social, en particulier au sein d’univers fortement soumis aux enjeux de confiance des pairs, de distinction et de singularisation, de notoriété et de célébrité, ou encore de neutralisation des rumeurs. Cet objet, souvent présent au cœur de nos travaux sans être nécessairement thématisé, constitue une base stimulante de discussion interdisciplinaire.
Cette journée, réunissant 19 sociologues, historiens et politistes, permettra d’aborder les questions suivantes : quels outils et méthodes mobiliser pour enquêter sur les phénomènes de réputation ? Comment cet objet peut-il éclairer le fonctionnement d’espaces sociaux marqués par de forts enjeux symboliques ? Quels sont les usages possibles de la réputation comme ressource ou comme stigmate, selon quelles contraintes, à quel prix et pour quel gain ?

Le secret et l’espace politique

7 au 9 juin – Colloque – Università degli Studi di Siena et Certosa di Pontignano, Sienne

Organisé par Etienne Hubert (GAM), Jacques Chiffoleau (CIHAM), Roberta Mucciarelli (Université de Sienne) et Gabriella Piccinni (Université de Sienne), ce colloque s’organise au tour de la thématique des transformations des rapports de pouvoir et les catégories utiles à la construction de l’espace et du sujet politique à la fin du Moyen Âge à partir de la leçon de Jacques Chiffoleau (La Chiesa, il segreto e l’obbedienza, Il Mulino 2010), qui montre que l’usage du secret est un un levier fondamental dans la construction du ‘public’, dans ses règles et sa légitimation. En sortant des mailles d’une histoire institutionnelle, les enjeux méthodologiques de ce colloque cherchent à élargir les frontières de l’enquête en déplaçant le regard, des institutions, des lieux et des procédures formelles de la politique, et en le portant sur le développement des stratégies, des comportements, des réseaux de relations qui structurent la vie quotidienne, sur les domaines sociaux et sur les pratiques légitimées. Le sujet ouvre des pistes de recherche et d’enquête multiples que des spécialistes de différents domaines (politique, économie, histoire des institutions, des normes, de la justice, de la religion et de l’Église, de la société et de la famille) sont invités à parcourir dans la variété et dans la spécificité des approches et des méthodes autour d’une constellation de thèmes et des problèmes que le secretum soulève et auxquels il renvoie: “arcanus, occultus, tacitus, obscurus, clam, clandestinus, absconditus”…

Autour de l’ouvrage Dolf Oehler, Juin 1848. Le Spleen contre l’oubli. Baudelaire, Flaubert, Heine, Herzen, Marx

19 mai – Rencontre – EHESS, Paris

La thèse du livre Dolf Oehler, d’abord publié chez Payot en 1996, est que les journées de juin 1848, marquées par le massacre des insurgés, ont été un événement refoulé, enseveli, non seulement dans l’historiographie, mais dans les textes littéraires: c’est donc dans ces textes que Dolf Oehler s’attache à les retrouver. La modernité littéraire est au cœur du livre, avec Baudelaire et Flaubert, mais Oehler aborde aussi des auteurs moins lus, Hippolyte Castille et Alphonse Toussenel, ou l’émigré russe Alexandre Herzen. Il s’appuie également sur des textes d’Heinrich Heine, et du jeune Karl Marx (absent de l’édition de 1996). Oehler montre comment l’intensité du débat littéraire sur le traumatisme de Juin n’a cessé de croître entre 1848 et 1871 à mesure que les événements s’éloignaient, alors même que le débat politique, lui, s’estompait au contraire avec le souvenir. La rencontre, organisée avec le soutien du CRH (CNRS-EHESS), des éditions La Fabrique et de la Société d’histoire de la Révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, réunira, en présence de l’auteur: Thomas Bouchet (Université de Bourgogne-Centre Georges Chevrier), Alexandre Frondizi (Sciences Po-CHSP), Maurizio Gribaudi (EHESS-CRH), Louis Hincker (Université de Valenciennes-CALHISTE), Judith Lyon-Caen (EHESS-CRH).

Les nouvelles données sérielles dans les études environnementales

11 mai – Demi-journée d’étude – Maison des Océans, Paris

Dans le cadre du séminaire Histoire, sources et récits historiques dans les études environnementales, cette deuxième matinée interrogera ce que les nouvelles données environnementales font à l’histoire et vice-versa. Des masses de données « historiques » submergent les études environnementales : produites par les sciences du système terre, ces mégadonnées, souvent caractérisées par leur aspect planétaire, entendent donner à voir des évolutions de longue durée. Elles interpellent les sciences humaines et sociales à la fois dans leurs méthodes de constitution et dans leurs usages.
Plusieurs questions s’entrecroisent ici : l’interdisciplinarité, puisque c’est la plupart du temps sur la base d’une coopération entre chercheurs des sciences humaines et chercheurs des sciences du système terre que des corpus sont constitués ; le problème de la construction en histoire de séries à partir de données sur le monde naturel produites à des fins autres que l’analyse historique. Est-il possible de constituer ces données en corpus historiques pertinents pour les recherches en sciences humaines ? De quelles opérations d’agrégation ou de modélisation ces données sont-elles issues ?

De la philanthropie à la protection sociale en Europe centrale et du sud-est

12 mai – Mini Labex Tepsis – EHESS, Paris

La 4e et dernière session du cycle des mini ateliers du Labex Tepsis De la philanthropie à la protection sociale en Europe centrale et du sud-est, porté par Morgane Labbé (ESOPP) et co-organisé avec Fabio Giomi (CETOBAC)  sera consacrée aux Migrations et protection sociale : quel welfare pour les émigrants ?Quelle protection sociale existait-il pour les migrants, quelles formes prirent les organisations philanthropiques envers les populations migrantes et les communautés dispersées par les migrations ? Comment des institutions liant la protection à l’appartenance à un territoire (municipalité, État provincial, etc.) s’adaptèrent-elles à des populations mobiles ? Cette session s’interrogera ainsi aux formes transnationales de la philanthropie et de la protection sociale.

Helmut Reimitz (Princeton University)

20 avril et 10, 12 mai – Conférences – EHESS, Paris

Helmut Reimitz, invité par Pierre Monnet (AHLoMA), est professeur au département d’histoire de l’université de Princeton, après en avoir été professeur assistant depuis 2008 et à la suite d’une carrière académique auprès de l’université de Vienne et l’académie des sciences d’Autriche de 1999 à 2008. Ses champs de recherche et d’études couvrent l’antiquité tardive et les débuts du Moyen Age (300-1000). Après une thèse sur la production historiographique de Saint-Amand à l’époque carolingienne, ses enquêtes se sont consacrées à la notion de frontière et de contact dans les marges autrichiennes pendant le haut Moyen Age franc, la construction des communautés ethniques et des identités locales dans les premiers royaumes francs, les contacts entre Romains et « Barbares » dans la transition de l’antiquité tardive au Moyen Age, domaines sur lesquels il a publié ou co-édité une dizaine de monographies et une quarantaine d’articles en anglais et en allemand. Son projet actuel touche à la question du pluralisme des lois dans les constructions territoriales, royales et politiques issues de la fragmentation de l’Empire romain en Occident, plus spécialement de la fonction et l’emploi du droit romain dans le monde post-romain, au profit de l’observation de la mise en place d’un pluralisme juridique (legal pluralism) qui influencera le paysage juridique européen pendant plusieurs siècles.

La Visual History Archive, retours d’expériences de recherche

Appel à communications – Date limite de dépôt : 9 mai – American University of Paris

L’objectif de cette journée d’étude est de rassembler une dizaine de chercheurs de différentes disciplines ayant fait usage de la Visual History Archive (VHA). En s’appuyant sur des travaux réalisés et des expériences de recherche, il s’agira de croiser les regards sur les apports et les limites de cette collection de témoignages. Mettre en perspective la VHA avec d’autres témoignages (écrits, audio ou vidéo), questionner sa valeur parmi d’autres types de sources, ouvrir une discussion sur les difficultés méthodologiques rencontrées par ses utilisateurs et envisager de nouveaux usages de la collection seront les principaux points abordés au cours de deux journées au mois d’octobre 2017.