Ecrire les écritures Hommage à Daniel Fabre

L’Atelier du CRH, n°16, revue électronique du CRH

La disparition brutale de Daniel Fabre en janvier 2016 laisse inachevée une œuvre dont on commence à peine à mesurer l’ampleur et la portée. Les 15 et 16 septembre 2016, un colloque d’hommage s’est tenu à l’EHESS. Cette rencontre, intitulée « écrire les écritures », organisée à l’initiative du Centre de Recherches Historiques, a porté le regard sur le travail si fécond de l’anthropologue à propos de l’écrit en général et, en particulier, sur les pratiques d’écriture qu’on peut désigner comme littéraires.

Miguel Cabo Villaverde (Université de Saint-Jacques de Compostelle, Espagne)

3, 17, 15 et 29 Mars – Conférences – EHESS, Paris

Miguel Cabo Villaverde, Professeur à l’Université de Saint-Jacques de Compostelle, est un spécialiste de l’histoire des campagnes pour la période contemporaine. Ses travaux croisent l’histoire politique, l’histoire sociale, l’histoire culturelle et l’histoire économique. Ils portent sur l’ensemble des changements intervenus dans le monde rural en Espagne, de la « Restauration » à la Seconde Guerre mondiale. Il donnera un cycle des conférences dans le cadre des séminaires Familles : alliances, transmission, reproduction sociale en milieu rural, XVIIIe-XXe siècle et Crises et changements dans les campagnes européennes animés par Gérard Béaur, Rolande Bonnain-Dulon, Fabrice Boudjaaba Jean-Paul Desaive, Alain Chatriot, Laurent Herment et Pablo Luna.

 

 

 

Histoire et présent des pratiques d’influence. Études transnationales du XXe et du XXIe siècles

Ce « projet exploratoire » PSL-Tepsis porté par Yves Cohen, examine la possibilité et l’ampleur d’un programme transnational et transdisciplinaire de recherche sur l’histoire et le présent des pratiques d’influence. Par « pratiques d’influence », nous renvoyons à un spectre de pratiques et de professions qui se sont développées de façon particulièrement intense au cours du XXe siècle, comme la propagande, le marketing, les relations publiques, la communication, la psychologie sociale et d’autres. Ces disciplines ont été étudiées séparément, mais jamais ensemble alors qu’elles constituent un phénomène majeur qui a une profonde signification historique et présente, comme l’actualité ne cesse de le montrer. La recherche porte de 1900 à nos jours. Les pays concernés par toute une série de chantiers sont la France, la Russie, l’Ukraine, l’Italie, le Brésil et les États-Unis.

Zonages Une histoire comparée des périmètres de protection, d’exclusion et de développement (XVIIIe-XXe siècles)

16 et 17 mars – Colloque – Cité universitaire, Collège d’Espagne, Paris

Ce colloque organisé par Frédéric Graber (GRHEN), soutenu par l’ANR GOVENPRO et hébergé par le CRH, réunit des contributions sur les multiples outils du zonage – c’est-à-dire toutes les pratiques qui délimitent des périmètres de droits spécifiques, au-delà du terme de zone – afin de les comparer dans la longue durée, du 18e au 20e siècle. Il entend se concentrer surtout sur les dimensions procédurales du zonage : quelles institutions, quels acteurs, procèdent au zonage, via quelles formalités, avec quelles résistances ? En quoi consiste ce zonage, quels droits cherche-t-on à modifier, comment le justifie-t-on ? L’approche comparative permettra d’interroger les proximités d’outils qui sont généralement étudiés dans des historiographies distinctes.

Cartographier l’environnement et la société (XVIIIe-XXIe siècle) Du gouvernement par les cartes au moment cartographique

9 mars – Rencontre – EHESS, Paris

Cette rencontre organisée par Alice Ingold (EHESS-CRH) et Marc Elie (CNRS-CERCEC), soutenue par le Centre de Recherches Historiques et l’ANR EcoBlogReg, dans le cadre du séminaire Histoire, sources et récits historiques dans les études environnementales, sera consacrée aux sources documentaires cartographiques et à leurs usages dans les études environnementales. Le renouvellement historiographique des études cartographiques a privilégié l’étude des cartes telles que les conçoivent et les mettent en œuvre leurs producteurs, et aussi telles que les consultent, les annotent et les utilisent diverses communautés d’usagers. C’est plus rarement que l’opération cartographique est analysée dans sa dimension temporelle et négociée. S’intéresser au « gouvernement par les cartes » s’inscrit pleinement dans une étude des instruments, des modes cognitifs et des pratiques de l’action publique.
À cette approche, où la carte est entendue comme modèle et projet de territoire, nous proposons d’ajouter une analyse du « moment cartographique » comme opération de négociation de droits, d’actions et de pratiques légitimes sur le territoire, entre les acteurs qui cartographient et les sociétés cartographiées. Plutôt que réservoir de faits ou d’informations, les documents sont envisagés comme des actions, des revendications, des mobilisations, à la fois sociale, juridique, technique et cognitive, qui contribuent à modifier la réalité dans laquelle agissent les acteurs. Dresser une carte engage des processus de légitimation croisée, qui sont autant de requêtes/prétentions sur une réalité : d’un côté affirmation de légitimité de la part des institutions qui construisent les cartes destinées à contrôler et réguler les pratiques ; mais aussi, de l’autre, volonté de reconnaissance de pratiques pour les acteurs dont les actions sont cartographiées

Species and spectacle Espèce et spectacle

22 mars – Journée d’étude – Institut d’études avancées, Paris

Cette journée d’étude, organisée par Silvia Sebastiani (GEHM), Elizabeth Claire (Histoire du genre) et Felicia McCarren (IEA, Université Tulane), met face à face pratiques scientifiques d’observation, de classification ou d’exposition, pratiques de mises en spectacle et des performances, dans des contextes tant européens que coloniaux. Par « espèce », on entend toute appréhension de la diversité du monde animal comme végétal, parallèlement au développement de la biologie. Par « spectacle », on se réfère aux mises-en-scène des compréhensions contemporaines – médicale, industrielle, technologique et philosophique – des productions corporelles et de leur signification, mais aussi plus généralement à tout concept de performance : par exemple la spectacularisation des animaux et plantes exotiques, de peuple exotiques, de science, comme autant de spectacles.
En explorant notamment les notions historiques de contagion culturelle, de catégorisation, de consommation, de dégénérescence, d’amalgame et de mimésis, d’hybridation et d’écologie, on explorera des performances historiques parallèles et liées dans leur élaboration de la « nature » de la condition humaine. S’ouvre ainsi la question de la marchandisation de l’exotique et la proposition d’étudier comment des performances corporelles ont repris, prolongé ou résisté à la catégorisation et à la maîtrise scientifiques.

 

Histoires pragmatiques

3 mars – Journée du CRH – EHESS, Paris

Cette Journée du CRH discutera les propositions de l’ouvrage Histoires pragmatiques dirigé par Francis Chateauraynaud et par Yves Cohen. Répartie en deux tables rondes, elle se tiendra en présence de la plupart des auteurs. Les études d’histoire et d’autres sciences sociales (sociologie, philosophie) rassemblées dans ce volume couvrent des périodes et des domaines très différents. Elles se situent dans un mouvement récent de réinterrogation des pratiques à partir de la pragmatique et du pragmatisme. En assumant le pluralisme constitutif de la démarche pragmatiste, les auteurs abordent de manière expérimentale et réflexive les questions que posent l’étude des pratiques et celle des façons de les concevoir.
Le volume propose un parcours allant des pratiques qui produisent les sources à la généalogie de la pensée de l’action, des formes de l’enquête dans des univers controversés aux réinterprétations des catégories sociales par les acteurs, des actes et des actions à des phénomènes historiques à grande échelle, sans oublier les pratiques du passé réactivées comme base de la recherche.
Au-delà de leurs différentes logiques épistémiques, les contributions partagent une même préoccupation de fond : proposer des chemins d’enquête qui rompent avec les versions téléologiques ou préjugées de l’histoire. Elles explorent ce faisant des configurations qui n’enferment jamais complètement les acteurs, même lorsqu’ils opèrent dans des mondes très contraignants, qu’il s’agisse d’institutions et de normes, de structures et de groupes sociaux, de concepts temporels et de catégories cognitives. Le primat conféré à l’expérience et à son contexte ainsi que l’attention portée à leurs qualifications par les acteurs apparaissent comme des éléments communs aux différentes formes d’histoire pragmatique.

Les réformes agraires dans l’histoire et dans le monde

Nadine Vivier, Jean-Pierre Jessenne, Pablo F. Luna (dir)

Pourquoi un dossier sur les réformes agraires, en 2017 ? Parce que les enjeux de la terre et des ressources naturelles, de leur possession et de leur accaparement, mais aussi les enjeux alimentaires mondiaux d’une population de bientôt 10 milliards d’habitants, sont revenus sur le devant de la scène. Les auteurs de ce dossier, qui sont des spécialistes reconnus de ces questions, ont été invités à examiner les processus des réformes agraires en prêtant attention aux interactions entre les théories ou les programmes agraires et les pratiques des protagonistes : propriétaires, mouvements paysans, penseurs réformateurs ou révolutionnaires, juristes et bien sûr gouvernements.

lien : http://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2016-4-page-7.htm

10e édition du Prix Crédit agricole d’histoire des entreprises

Florence Hachez-Leroy a reçu la mention spéciale à la10e édition du Prix Crédit agricole d’histoire des entreprises pour son mémoire d’habilitation à diriger des recherches en histoire intitulé Dangereux pour la santé ? Alimentation, monde scientifique, monde industriel, XIXe-XXe siècles, soutenu à l’EHESS. Cet ouvrage est consacré à l’histoire des questionnements relatifs à l’utilisation de l’aluminium comme contenant et comme additif alimentaire et propose une cartographie des acteurs et des débats successifs. Il permet de mieux saisir l’importance des controverses et de la régulation dans la construction d’un marché et d’une industrie.

Angela Sheng (McMaster University)

6, 17, 20 et 27 mars – Conférences – EHESS, Paris

Associate Professor au département Art History, School of the Arts de l’Université McMaster, spécialiste de l’histoire sociale des techniques et de l’histoire de l’art des textiles dans la Chine pre-moderne, Angela Sheng s’intéresse particulièrement aux rapports de la Chine ancienne avec le monde extérieur tels qu’ils peuvent être décryptés à travers l’étude des textiles anciens qui ont été conservés et des documents chinois qui concernent les divers contextes de leur fabrication. Invitée par Sophie Desrosiers, elle  présentera ses recherches qui concernent tout autant les innovations introduites en Chine par les artisans eux-mêmes, que les processus de transmission des savoirs techniques et des décors à différentes échelles entre la Chine et ses voisins et même l’Europe comme ce fut le cas avec le velours.