Sebastian Grevsmühl est historien des sciences et spécialiste en histoire environnementale et en études visuelles. Depuis 2012, il est docteur en histoire des sciences (EHESS/Centre Alexandre Koyré, titre de sa thèse : « A la recherche de l’environnement global. De l’Antarctique à l’Espace et retour »). Auparavant il a été postdoc à l’Université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC), dans le cadre du projet financé par l’ERC HoNEST. Ces dernières années il a aussi enseigné à l’UPMC dans la Mineure en Histoire et Philosophie des Sciences et des Techniques et il a également fait parti du projet ERC TEUS (The Earth Under Surveillance : Geophysics, Climate Change and the Cold War Legacy). Depuis le 1er octobre, Il est affecté au CRH au sein du GRHEN.
Archives de catégorie : Décembre 2016
Instance
L’Assemblée Générale du CRH se tiendra le lundi 23 janvier de 14h à 16h dans les salles A et B du Conseil.
La guerre d’Espagne Un conflit qui a façonné l’Europe
Jordi Canal et Vicnent Duclert (dir.)
La guerre civile espagnole qui s’est déroulée de 1936 à 1939, au-delà de la dimension qu’elle a prise en Espagne même, a eu de très fortes répercussions sur l’Europe et particulièrement sur la France. C’est en cela que réside l’originalité de cet ouvrage au moment où l’on commémore le 80e anniversaire de cet événement qui a bouleversé la politique, la culture et même la société française et européenne.
En effet, au moment où la guerre civile espagnole prend fin, nous sommes en 1939 qui voit le conflit s’internationaliser, l’Espagne de Franco se rapprochant de l’Axe formé par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne d’Hitler. De nombreux réfugiés espagnols rejoignent la France libre et le maquis tandis que les intellectuels européens témoignent. Toute une culture naît autour de la guerre civile espagnole avec des artistes tels que Picasso (Guernica), Malraux (L’espoir) ou Capa (Mort d’un soldat républicain).
Que reste-t-il aujourd’hui du souvenir de cette guerre civile en Espagne et en Europe? Cet essai revient sur un événement encore présent dans la mémoire collective et sur son héritage.
Arrivée
Juan Luciano Garavaglia
Prix de thèses 2016
La thèse de Francesca Martinez-Tagliavia, soutenue le 2 décembre 2015 sous la direction d’Yves Cohen et intitulée « Faire des corps avec les images : La contribution visuelle de la velina au charisme de Berlusconi », a remporté le Prix de thèses 2016 de l’Institut Universitaire Varenne, section Science de l’information et de la communication. Le livre a a été édité aux éditions de l’Institut Universitaire Varenne dans la Collection des thèses. Parrainée par Monsieur le vice-président du Conseil d’Etat Jean-Marc Sauvé, la cérémonie de remise du Prix se tiendra le lundi 12 décembre à 18h30 dans les locaux de la Fondation Varenne.
La valeur du sang
7 décembre – Séminaire exceptionnel – sciences Po, Paris
Dans le cadre du séminaire d’ESOPP, Mesurer la valeur humaine (Histoire, sciences de la vie, sciences sociales), la séance du 7 décembre organisée par Bernard Thomann sera consacrée à La valeur du sang avec aa participation de Jieun Kim (Freie Universität Berlin), de Jean-Paul Lallemand-Stempak (EHESS-CENA) et d’Isabelle Konuma (Inalco). Quel que soit leur domaine de compétence et d’intervention, les politiques publiques octroient de fait une valeur économique à la vie humaine, qu’elles décident de dépenses ou d’investissements, ou qu’au contraire elles s’en abstiennent. Les ressources collectives mobilisées pour sauver une vie ne sont jamais – par définition – illimitées. Combien pour aller chercher un spéléologue coincé au fond d’un boyau à des centaines de mètres sous terre ? Et combien pour prévenir la perte d’une vie (anonyme, cette fois), la vie des citoyens qu’un État s’efforce de préserver, prolonger, améliorer… en ouvrant (ou fermant !) telle unité hospitalière ? L’action collective donne des prix monétaires aux vies humaines. Prolongeant une longue tradition qui mêle l’ingénierie la plus technique à l’évaluation socio-économique des décisions publiques, les calculs de la valeur de la vie humaine expriment aujourd’hui, plus que jamais, une conciliation entre droits humains et préoccupations utilitaristes, dans des domaines d’application toujours plus variés.
Diane Marre (Université autonome de Barcelone)
13 décembre – Conférence au séminaire du GEI – Collège d’Espagne, Paris
Professeure d’anthropologie à l’Université autonome de Barcelone, Diana Marre a commencé sa carrière comme historienne de l’Amérique latine, travaillant notamment sur la famille et l’appartenance ethnique. Elle a ensuite élargi ses champs de recherche à la reproduction humaine. Après avoir participé au projet européen de recherche Public Understanding of Genetics (PUG), elle crée et dirige l’important centre de recherche AFIN et la publication qui porte le même nom autour des défis sociétaux soulevés par les nouveaux contextes de la parenté (adoption internationale, don de gamètes, accueil d’embryons). Invitée de l’EHESS et du CRH par Enric Porqueres y Gene, sa conférence au sein du séminaire du GEI, Mondes ibériques, sera consacrée au thème de l’Inceste et technologie de la reproduction, « Outsourcing reproduction en Espana: adopcion transnacional, don de gametos y mujeres portadoras »
Face au terrorisme, la recherche en action Le registre de condoléances du 11e arrondissement
Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, la mairie du 11e a mis à disposition un registre de condoléances. Plus de 1 300 messages ont ainsi été inscrits par des passants qui ont voulu exprimer leur sentiments. Une chercheuse s’est penchée sur ces messages. Leur analyse lexicométrique, avec l’aide de William Martinez, permet de comprendre l’impact des attentats sur ces personnes.
La tache au front La bâtardise aux XVIe et XVIIe siècles
Sylvie Steinberg
De nos jours, le vieux mot « bâtard » reste une insulte cuisante, comme pour rappeler ce qu’il y a d’essentiel dans l’appartenance familiale et la filiation. Sujet anthropologique ou sociologique, la bâtardise est aussi objet d’histoire. Confrontant études de cas, réflexions juridiques et représentations littéraires, Sylvie Steinberg montre de façon saisissante qu’elle fut paradoxalement un pivot de l’ordre absolutiste. Mais comment une société fondée sur le mariage chrétien, monogame et indissoluble, fit-elle une place, au sein de l’institution familiale, à des individus dont l’identité témoignait de l’inconduite de leurs géniteurs ? Les bâtards, qu’ils soient issus de la paysannerie ou de l’aristocratie, furent au centre de débats juridiques et moraux, portant sur les comportements des individus et des groupes, et se trouvèrent à partir de la fin du XVIe siècle au cœur du dispositif de mise en discipline de la société. La loi de 1600, qui exigeait une naissance légitime ou légitimée de tout membre de la noblesse, faisait entrer en conflit règles de filiations et conditions sociales. Elle donna à l’État un droit de regard sur des questions qui relevaient auparavant de l’ordre privé. Par-delà droit et théologie, cette histoire de la filiation aborde enfin la dimension vécue des liens entre enfants et parents, qui ne se réduisaient pas aux problèmes de nom et de patrimoine. Entre les « sans-familles » et leurs parents, l’amour, l’attachement, les sentiments de possession ou d’exclusion composaient un tableau changeant des normes et des comportements. Sommes-nous étrangers à cette histoire ?
Louis Machon Apologie pour Machiavelle Édition critique du manuscrit de 1668
Jean-Pierre Cavaillé en collaboration avec Cécile Soudan
Il est mort trop tôt pour moi ». Tels sont les mots que Louis Machon, alors simple curé du Tourne, près de Bordeaux, écrit à propos de Richelieu, dans la préface de la dernière version manuscrite (1668) de son grand ouvrage Apologie pour Machiavelle, déjà terminé en 1643, condamné par son audace, beaucoup plus que par la mort du cardinal ministre, à demeurer impublié pour de longs siècles.
Cet ouvrage présente, sous sa forme originale, le texte inédit et l’édition critique de la première réhabilitation ouverte, complète et systématique de Machiavel en France, conduite dans le cadre d’une théorie radicale de la raison d’État. L’auteur en effet entreprend de démontrer que toutes les maximes considérées comme les plus impies de Machiavel sont pourtant vraies et parfaitement compatibles avec une interprétation proprement machiavélique du christianisme.