Françoise Bayard, Patrick Fridenson et Albert Rigaudière (dir.)

Ce livre veut répondre à l’intensité des questions actuelles sur les marchés, leur accès, leurs règles, usages, réseaux, dynamiques et crises en associant les travaux d’historiens, juristes, économistes, sociologues et les témoignages d’acteurs publics et privés. Il offre trois perspectives complémentaires. En premier lieu, les échanges entre marchés s’échelonnent entre colportage, foires et marchés locaux, du commerce intérieur jusqu’au commerce international, de la circulation des écrits jusqu’aux échanges numériques dématérialisés, de l’économie souterraine aux grands marchés continentaux. Ensuite, les différences et convergences entre les valeurs sont reliées à l’impact des trois grandes religions révélées sur les pratiques des pouvoirs publics et sur la moralité des affaires. Enfin la diversité des doctrines économiques se mesure à celles que développent les membres des entreprises, des administrations et des États, ou qui naissent de la pratique des comptables et des ingénieurs, ou que créent encore les universitaires.

Anne L. Murphy et Katia Béguin (ed.)

Tiré d’un colloque international organisé en 2012, ce recueil contribue au renouvellement des analyses des systèmes financiers européens. Entre le Moyen-Âge qui a vu l’émergence des dettes consolidées et la fin de la période moderne, des transformations majeures se sont en effet produites dans les modes de mobilisation des ressources publiques, accélérées par la nécessité du financement des guerres répétées que se livraient les États. Cette mutation recouvre alors une grande variété de trajectoires. Dans quelle mesure les dimensions spatiales des États, leur structuration politique, le potentiel démographique, l’inégale distribution des richesses, l’utilisation du privilège, les cadres juridiques, les différents degrés de risque imposés aux prêteurs, les barrières morales permettent-ils de rendre compte de ces orientations différentes ?
Trois questionnements fédèrent les différentes contributions : en premier lieu, les arbitrages des gouvernants entre impôt et emprunt et, surtout, le caractère indissociable de ces deux modes de mobilisation des ressources publiques ; le lien hypothétique, par ailleurs, entre des régimes politiques, des institutions et une efficacité fiscale et financière supérieure ; enfin les conditions d’émission et de revente entre particuliers des titres de dette publique, composante essentielle de la crédibilité des souverains emprunteurs.

Niek Thate

Thèse dirigée par jean-Claude Schmitt, soutenue le 18 avril, devant un jury composé de Nicole Bériou (Université Lyon 2), Jacques Berlioz (CNRS), Marco Mostert (Université d’Utrecht) et Michel Ferrari (Université d’Erlangen)

Mention très honorable

Ludovic-Mohamed Zahed

Thèse dirigée par Jocelyne Dakhlia, soutenue le 8 avril, devant un jury composé de Frédéric Lebaron (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Sofiane Merabet (Université d’Austin) et Jean Zaganiaris (Université de Rabat)

Mention très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité

Thomas Hirsch (Présentation et notes par)

11, 15 et 19 mai – Conférences – EHESS, Paris
Eduardo Hourcade, chercheur invité à l’EHESS par Sabina Loriga, dans le cadre de l’Atelier international sur les usages publics du passé, est professeur d’histoire sociale contemporaine à l’Université de Rosario, en Argentine. Spécialiste des rapports entre l’Argentine et la France au XIX^e et XX^e siècles, ses recherches portent principalement sur les questions historiographiques.

4 mai – Les Lundis du CRH – EHESS, Paris

Cette séance portera sur deux ouvrages récemment publiés par les membres de l’équipe GAHOM, Les images dans l’Occident médiéval, sous la direction de Jérôme Baschet et Pierre-Olivier Dittmar et Alphabetum narrationum, Arnoldus Leodiensis, sous la direction d’Elise Brilli (avec la collaboration de Jacques Berlioz et Marie Anne Polo de Beaulieu). Le premier ouvrage, collectif, est l’occasion de revisiter les grands thèmes travaillés par Jean-Claude Schmitt sur les affinités entre images textuelles, images figurées et images mentales au Moyen Âge. Le deuxième ouvrage, recueil de quelques 800 récits élaborés entre XIIIe et XIVe siècle à destination de la formation des fidèles, est le point d’aboutissement de la grande enquête lancée par Jacques Le Goff sur les Ordres Mendiants et les exempla. Débattront avec les auteurs, Giovanni Careri (EHESS-CEHTA), Sylvain Piron (EHESS-CRH) et Daniel Russo (ARTHEIS, Dijon).

18 mai – Journée d’étude – Colegio de España, Paris

Co-organisée entre autres par l’Atelier international sur les usages publics du passé, le GEHM et le GEI, cette journée d’étude sera consacrée à l’action des mouvements mémoriels en faveur de la réhabilitation des victimes de la dictature, et notamment aux exhumations des corps de victimes républicaines d’exécutions sommaires des fosses où ils gisent depuis la guerre. Des anthropologues, des historiens, des sociologues et des politistes, spécialistes de l’Espagne et de l’Argentine, replaceront cette pratique dans le contexte des conflits mémoriels, dans l’histoire de la répression et de la propagande franquiste ainsi que dans celle de la circulation internationale des modèles de sortie de dictature et de justice transitionnelle. Depuis la fin des années 1990, des mouvements en faveur de la « récupération de la mémoire historique » s’élèvent, en Espagne, contre l’oubli des victimes de la Guerre civile et de la dictature franquiste, manifeste dans les politiques mémorielles de la démocratie. Cet oubli résulterait des modalités de la Transition démocratique (1975-1982) qui intervint dans le cadre institutionnel de la Dictature, sans condamnation formelle du régime franquiste ni poursuite judiciaire de ses crimes.

13 mai – Conférence post-doctorale – EHESS, Paris

A travers une série de textes et d’images des étudiants de la faculté de Leipzig (XVe siècle), Annemieke Verboon évoquera la manière dont l’immatérialité de la partie immortelle de l’âme médiévale ne peut masquer ses parties inextricablement dépendantes des organes. Elle reviendra sur la question des sièges physiques de l’âme (le cerveau et le foie), conçus à la frontière de la philosophie naturelle (la science de l’âme), des doctrines chrétiennes et de la médecine.

20 mai – Conférence post-doctorale – EHESS, Paris

En apparence secondaire comparée à la notion de purgatoire, l’“hypothèse théologique” des limbes a été abandonnée par l’église catholique en 2007. En confirmant l’échec de toute idée de bonheur naturel, la décision du Vatican révéla la persistance d’un problème jamais résolu dans l’histoire du christianisme : l’écart entre nature et grâce et la question du salut des innocents non baptisés. Les enjeux d’une histoire des limbes de longue durée seront examinés avec les instruments de l’anthropologie historique, de l’histoire sociale du dogme et de l’histoire des images.