Venus Bivar (Washington University in St. Louis)

5,12,14 et 17 décembre – Conférences – EHESS, Paris et Marseille

Professeure invitée de l’EHESS par Gérard Béaur et Valeria Siniscalchi, Venus Bivar est une spécialiste de l’histoire de l’agriculture dans la France contemporaine. Après des études doctorales à l’Université de Chicago avec une thèse soutenue en 2010, elle a effectué des recherches postdoctorales au département d’histoire de l’université Berkeley avant d’être recrutée en 2012 comme assistant professor au département d’histoire de l’Université Washington de St Louis. Elle a publié en mars 2018 un manuscrit – Organic Resistance : The Struggle Over Industrial Farming in Postwar France – inspiré de son travail de thèse aux Presses de l’université de Caroline du Nord. Ses thèmes d’études concernent principalement l’agriculture française après la Seconde Guerre mondiale. Intéressée par la vaste problématique de la « modernisation » de l’agriculture française, Venus Bivar a choisi de travailler sur plusieurs dossiers : les questions foncières (SAFER et remembrement), le rôle de l’État, les tensions entre l’industrialisation de l’agriculture et la montée en puissance de l’agriculture biologique. Une partie de ses travaux portent sur l’histoire environnementale. Ses projets plus récents s’intéressent à l’usage politique de notions économiques d’une part et au développement du port de Marseille dans contexte de planification urbaine de l’après-guerre.

Les femmes qui comptent dans la banque et la finance XIXe -XXIe siècles

5 et 6 décembre – Journées d’étude – Nanterre, Université Paris Nanterre

En croisant des approches d’histoire du genre avec celles relevant de l’histoire d’entreprise, d’histoire sociale et du travail, sans oublier l’histoire syndicale, il s’agit lors de ces journées d’étude organisées Laure Quennouëlle-Corre (Grhéco) et Sabine Effosse (Université Paris-Nanterre) par  de faire un état de la recherche sur le personnel féminin en posant trois séries de questions. Quels ont été les obstacles et les accélérateurs de la carrière des femmes dans les banques, plus particulièrement quel a été le rôle de la formation ? Y-a-t-il eu des fonctions genrées au sein des établissements et comment ont-elles évolué ? Le « plafond de verre » s’est-il révélé plus bas et plus étroit que dans d’autres secteurs d’activité et à partir de quand s’est-il élevé ? Ces trois axes permettront de s’interroger sur les grandes scansions chronologiques du XXe siècle qui ont contribué à forger le marché de l’emploi féminin dans le secteur (guerres, crises, mutations économiques et sociétales). Une table ronde finale ouvre sur les perspectives actuelles du « plafond de verre ».

Le patrimoine industriel européen de la Première Guerre mondiale

Du 6 au 8 décembre – Colloque international

La Première Guerre mondiale a considérablement marqué l’histoire de l’Europe. Elle a été caractérisée par un effort sans précédent de la production industrielle, qui constitue aujourd’hui un patrimoine industriel européen commun. L’organisation d’un colloque international, le premier sur ce thème, s’impose afin d’établir un état des lieux des traces matérielles existant encore aujourd’hui et d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’assurer leur conservation.
Les caractéristiques architecturales, économiques et politiques dans lesquelles ont été construits les sites industriels de la Première Guerre mondiale justifient pleinement leur reconnaissance, aux côtés des cimetières et des champs de bataille.

 

Être Juif et Pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (moyen âge – époque moderne)

5 et 6 novembre – Colloque international – Ehess, Paris

Sous l’angle d’une histoire économique, institutionnelle et sociale de la pauvreté, ce colloque invite à une contextualisation des expériences juives, ainsi qu’à l’étude systématique de la stratification et de la diversité interne des sociétés juives du Moyen Âge à l’émancipation, en Europe et dans l’Empire ottoman. Que signifiait être juif et pauvre dans les sociétés du passé ? Et comment mesurer l’évolution socio-économique et la complexification des populations juives au milieu des mondes chrétiens et musulmans ? Si certaines sources anciennes ou plus récentes, souvent teintées d’antijudaïsme ou d’antisémitisme vindicatif ont insisté sur la supposée « richesse » des juifs, de nombreux autres documents et témoignages montrent au contraire combien la pauvreté aurait été une question et un problème récurrents dans les sociétés juives du passé. Itinérants, vagabonds, petits colporteurs, petits marchands, artisans, étrangers, marginaux, réfugiés, rabbins ou encore prostituées : un large panel d’acteurs et leurs histoires et trajectoires singulières et collectives seront au cœur des recherches présentées.

Agrarian Change and Imperfect Property. Emphyteusis in Europe (16th to 19th centuries)

Rosa Congost, Pablo F. Luna (dir)

L’emphytéose et ses formes contractuelles ont longtemps été ignorées ou méprisées, soit parce qu’elles sont difficiles à identifier et à cerner, compte tenu de leur adaptabilité essentielle, soit parce qu’elles ont souvent été perçues, à tort, comme un facteur négatif pour le progrès agricole et productif. Pourtant, l’emphytéose se retrouve à peu près partout, ainsi que le prouvent les recherches contenues dans ce livre, même dans les régions ayant nié sa présence, et il semble bien qu’elle soit loin d’être obsolète ou dépassée. Les différents chapitres de ce volume montrent les multiples facettes et les formes variées de ce type de contrat et des droits de propriété « imparfaits » qui sont à l’œuvre, d’une façon pratique.

Pierre de Jean Olivi (1248-1298) La construction de la personne humaine : Anthropologie, éthique, société

4 au 6 octobre – Colloque international – Institut Suisse de Rome, Italie

Au début du XIIIe siècle, la tradition théologique reconnaissait deux définitions de la ‘personne’ : celle de Boèce, comme substance individuelle d’une nature rationnelle et celle de Richard de Saint Victor, comme existence incommunicable d’une nature intellectuelle. Le franciscain Pierre de Jean Olivi (1248-1298) en propose une nouvelle. Il assigne à la notion de personne la fonction centrale d’une connaissance immédiate et indubitable de soi, en tant que substance individuelle en elle-même absolument consistante, sujet actif (subjectum activum) et maître (dominativum) de sa pensée et de sa volonté : « persona videtur dicere existentiam super se reflexam seu reflexibilem et existentiam seu suppositum in se ipso plene consistens.

 

Le Feu des manuscrits. Lecteurs et scribes des textes médiévaux

Alain Boureau

En effet, la question du statut des manuscrits a été fort discutée lors des années qui ont suivi, depuis 1982, le vol d’un manuscrit à la Bibliothèque national de Paris, devenue ensuite la BNF : il s’agissait d’un calendrier religieux aztèque de langue nahuatl, le Codex Tonalamatl-Aubin, produit au début du XVI ème siècle. Le premier acquéreur du manuscrit fut Lorenzo Boturini Bernaducci, noble italien, quin lors d’un séjour en Espagne reçut une mission payée sur les caisses royales de Nouvelle-Espagne : en 1735, Emanuela de Oca silva Moctezuma, comptesse de Santibanèz, descendante du dernier roi aztèque Moctezuma (1469-1520), chargea Boturini d’administrer les vastes biens familiaux du Mexique.

 

 

Une fiscalité de guerre ? Contraintes, innovations, résistances

Florence Descamps et Laure Quennouëlle-Corre (Dir)

Après la publication consacrée à la mobilisation financière pendant la Grande guerre (2015) et celle centrée sur le désordre des finances publiques en temps de guerre (2016), ce troisième volume entend se pencher sur l’appel à la fiscalité. L’ouvrage poursuit l’étude comparée du financement de la Grande Guerre par les différents pays belligérants. Le patriotisme financier, qui s’est manifesté lors des emprunts, s’est-il prolongé dans un consensus autour de l’impôt ou bien s’est-il conjugué avec des résistances, voire le développement de fraudes, face l’augmentation des contributions fiscales ? Dans ce volume, l’analyse comparative des effets de l’élévation de la fiscalité dans les pays européens nourrit la réflexion historique et permet de tracer là encore des similitudes et des différences parfois inattendues entre les territoires.

Les Règles de la parenté, entre histoire et anthropologie. Autour des travaux de Gérard Delille

Sous la direction d’Elie HADDAD

Sept historiennes et historiens confrontent leurs objets et leurs méthodes à l’interprétation générale du système de parenté européen médiéval et moderne proposée par G. Delille pour mieux mettre en avant les différents enjeux historiques, théoriques et documentaires des débats en cours dans ce champ de recherche. Le lecteur est ainsi invité à arpenter quelques terrains sur lesquels se déploient des questionnaires visant à mieux comprendre les changements des sociétés d’Europe et d’ailleurs, au croisement de l’anthropologie et de l’histoire.

Le travail de l’histoire

Étienne Anheim

Ce petit livre, issu d’un mémoire d’habilitation, part d’une expérience individuelle pour réfléchir à la réalité concrète du métier d’historien, aujourd’hui, dans son quotidien. Il ne s’agit donc ni d’un traité d’historiographie, ni d’une « ego-histoire », mais d’un témoignage professionnel, destiné à la discussion collective. L’ouvrage est organisé en dix chapitres, qui énumèrent des formes de la pratique historienne, y compris dans ses dimensions les plus matérielles : apprendre, lire et écrire, enseigner, évaluer et être évalué, administrer, projeter, éditer, voyager, intervenir, chercher. Ce parcours est l’occasion de s’interroger sur les rapports entre l’épistémologie historique, l’éthique professionnelle et la politique institutionnelle, mais aussi sur la manière dont l’histoire affecte celles et ceux qui la pratiquent.