2 avril de 9h à 19h30 – Journée d’étude – Paris, EHESS
Cette année, Cette année, Elizabeth Claire (CNRS), Emmanuelle Delattre-Destemberg (Univ. de Valenciennes), Marie Glon (Univ. de Lille), Mariem Guellouz (Univ. Paris-Descartes), Vannina Olivesi (EHESS-CRAL) proposent d’étudier des formes de la transmission en danse, entendue comme un ensemble d’actions, gestes et discours, énoncés oralement ou écrits, qui participent à la construction historique des danses et des communautés qui les pratiquent. Objet d’étude très vaste, la transmission a donné lieu à de nombreux travaux dépassant les frontières disciplinaires académiques pour penser la pédagogie, la consignation des danses, leur circulation, la restitution des danses du passé ou la création chorégraphique contemporaine.
Comme toute activité sociale historiquement, culturellement et géographiquement située, la pratique de la danse engage la production de biens matériels et symboliques qui favorisent les transmissions des danses : des pratiques et des techniques de danse ; des savoirs sur le corps et les danses ; des traces d’évènements, de rites, de divertissements, d’œuvres, de répertoires ; des transactions financières, des biens économiques ; des lieux plus ou moins spécifiquement consacrés à la pratique ou à la transmission des danses. Les activités sociales liées à la danse ont en partage la production de normes – coutumes, traditions et instruments juridiques – qui définissent les modalités d’accès des acteurs historiques aux pratiques, aux savoirs, aux institutions et collectifs qui encadrent la production des danses. Les acteurs historiques produisent ainsi des valeurs sociales, culturelles, religieuses et morales, s’échangent des représentations et des imaginaires sociaux qui s’adressent à des publics différenciés. Les modalités de transmission des danses s’appuient sur le genre, l’âge, l’origine sociale ou professionnelle, l’ethnicisation ou la racialisation des praticiens. Ces facteurs et processus contribuent à construire les notions de tradition ou d’innovation, établissent des canons culturels, catégorisent les pratiques de danse, conditionnent les appropriations et réappropriations, enfin, favorisent l’intégration ou l’exclusion des acteurs dans les communautés.
Le séminaire s’organise en forme de trois journées d’études qui privilégient l’exploration de trois axes thématiques dont la première sera consacré à « Organiser » qui aura pour objectif d’interroger les cadres juridiques et institutionnels qui ont pu façonner ou contraindre l’acte de transmission en danse.