Le genre des célibats

Date limite de dépôt : 1er mars 2021

Si la question du célibat apparaît en filigrane dans les travaux liés au mariage et à la vie familiale et conjugale, ce colloque, Organisé par Juliette Eyméoud (EHESS) et Claire-Lise Gaillard (Paris 1, CRHXIX), avec le soutien financier de la Cité du Genre, IdEx Université de Paris, ANR-18-IDEX-0001, lui donnera la première place. Refusant une définition en négatif de l’alliance, définition qui passe forcément à côté de toutes les nuances et complexités du célibat, ces deux journées pluridisciplinaires seront l’occasion de bâtir un outillage théorique commun.
L’historiographie anglosaxonne s’est intéressée de longue date aux célibataires, du Moyen-Age à l’époque contemporaine, toutes classes sociales confondues, hommes comme femmes (Amy M. Froide, John G. MacCurdy). En France, c’est le courant de l’histoire des femmes qui a majoritairement orienté la recherche sur le célibat (Arlette Farge, Cécile Dauphin). Ce dernier a donc fait l’objet d’études portées sur les XIX e et XX e siècles et a quelque peu délaissé le célibat masculin. L’histoire religieuse s’est en revanche penchée sur ce thème, dans une approche à la fois théologique (Nicole Grévy-Pons) et sociale (Myriam Deniel-Ternant, Cindy-Sarah Dumortier). Le célibat est pris dans un ensemble de représentations forgées par notre modernité occidentale qui a fait du couple le modèle normatif. Les sociologues, en allant à la rencontre des célibataires, ont témoigné de leur triste solitude, des difficultés économiques et des stigmates sociaux qui peuvent accompagner cette condition (Pierre Bourdieu, Marie Bergström, Françoise Courtel et Géraldine Vivier). En créant le dialogue entre les disciplines, entre les périodes historiques et les aires culturelles, ce colloque souhaite montrer la pluralité des situations de célibat. Une confrontation des célibats féminins et masculins devrait également permettre de sortir des stéréotypes du vieux garçon et de la vieille fille.