Alla Ricerca del patrimonio industriale di Venezia : Industrie, fabbriche. Un filo Rosso (2)

7 février – Demi-journée d’étude – Venise,

Cette demi-journée d’étude organisée par Christophe Austruy (CRH/ISG Paris), Gianluigi Fontana (Università degli Studi Padova) et Paola Lanaro (Università Cà Foscari Venezia), porte sur le patrimoine industriel de Venise. Venise pose une question originale au champ des études sur le patrimoine industriel tant son développement touristique actuel a quasiment effacé toutes les traces, restées actives jusqu’au siècle dernier, des industries qui s’étaient développées au cours du temps sur son territoire urbain, et dans les îles toute proches de la lagune.
De surcroît son paysage architectural et urbain semble marqué par un conservatisme multiséculaire, à la limite de l’immuable dont l’histoire si longtemps glorieuse de la Sérénissime aurait fini par figer en les idéalisant le souvenir de son ancienne vitalité industrielle d’autrefois et les traces de ses infrastructures laborieuses de la fin du Moyen-Âge ou du début de l’époque moderne, pour mieux nous apparaître aujourd’hui comme la « ville-monde » musée par excellence.
Mais Venise peut aussi proposer des pistes originales à la recherche sur le patrimoine industriel en obligeant la recherche à investir les nombreuses marges délaissées de la ville. Si les industries traditionnelles du XIXe cadrent mal avec le cadre promotionnel actuel de la Sérénissime (entre« fumée, crasse et misère »  selon l’expression de François Crouzet), elles ont été aussi des actrices modernes importantes de la ville à l’époque, moins visibles car reléguées dans les quartiers périphériques, du nord de la ville dans le quartier de Castello, dans celui de la Giudecca, de Cannareggio, de Santa Croce, de Dorsoduro, ou sur la Terra Ferma à Marghera, etc. de la construction navale, aux grands moulins, à la manufacture de tabac, aux abattoirs, aux infrastructures portuaires, au complexe pétrochimique, etc.