L’industrie dans la Grande Guerre

Patrick Fridenson et Pascal Griset (dir.)

Comment la France peut-elle faire face à sa dépendance vis-à-vis de l’étranger pour certains produits, développer l’application des sciences et l’innovation dans l’industrie, mieux articuler ses PME et ses grandes entreprises, dynamiser son secteur public, adapter le marché du travail, rénover les relations public-privé, renforcer sa coopération avec certains États européens et avec les États-Unis ? Ces défis ne datent pas d’aujourd’hui. Ils sont d’abord ceux de la guerre de 1914-1918. Les entreprises, leurs syndicats professionnels, les ouvrières et les ouvriers, les ingénieurs, les militaires et les fonctionnaires les affrontent dans l’urgence. Ils mettent l’État à l’épreuve – entre les différents ministères concernés : la Guerre, l’Armement, le Commerce et l’Industrie, les Travaux publics, le Travail et les Affaires étrangères, entre eux et les Finances, entre les gouvernements successifs et le parlement – car le voici sommé de gagner en agilité et en cohérence, de lutter contre les pénuries et les destructions, de permettre à tous de vivre, d’organiser les approvisionnements, les transports et les fabrications pour le combat, et de conjuguer les positions différentes des territoires. Les défis sont aussi ceux des enjeux de long terme créés par l’occupation d’une partie de la France, les ravages et blocages subis par le reste du pays, l’expérience des changements ordinaires et extraordinaires survenus pendant le conflit armé, l’accroissement du rôle de l’État, les désirs d’Europe face à la montée du pouvoir américain et à l’ébullition à l’Est du continent. Ce livre écrit par des historiens étrangers et français s’inscrit dans la suite des volumes sur les Finances dans la guerre. Il présente le premier panorama d’ensemble de l’industrie française dans cette guerre et des multiples réseaux qui la relient au monde. Il donne à voir le pluralisme du modèle français, sa capacité à gagner mais aussi les coûts de la victoire.