Laurent Coumel, Raphaël Morera, Alexis Vrignon (dir.)
Les questions environnementales cristallisent des enjeux de pouvoirs comme le montrent les controverses actuelles autour du changement climatique, de la pollution de l’air, de la mise en péril de la biodiversité et de la transition énergétique. Depuis une quarantaine d’années, elles suscitent des mobilisations et font l’objet de négociations et d’oppositions à toutes les échelles. Or cette tendance récente s’ancre dans un passé plus lointain. Fruit d’un colloque qui s’est tenu à l’université Rennes 2 en octobre 2014, ce livre a l’ambition de montrer l’ancienneté et la richesse des liens entre pouvoirs institutionnels et environnement. Les quatorze contributions réunies ici interrogent les modalités de cette relation en balayant plusieurs siècles d’histoire sur trois continents (Europe, Amérique, Afrique). D’abord, les questions environnementales participent de l’affirmation des pouvoirs : les catastrophes naturelles et le surgissement des risques apparaissent comme des moments privilégiés de cette coconstruction. Ensuite, la définition de l’environnement constitue un attribut essentiel des institutions et des acteurs qui, pour défendre des milieux, sont parfois amenés à les politiser. À travers les aménagements et la gestion des conflits, l’environnement apparaît en n en tant que sujet de négociations et objet de jeux d’acteurs complexes au sein desquels les pouvoirs publics jouent un rôle souvent difficile, à l’interface entre des intérêts divergents.