Laurent Herment et Thomas Le Roux (dir.)
Journal for the History of Environment and Society, vol. 2, 2017
Ce numéro spécial, le second volume du Journal for the History of Environment and Society, interroge les liens entre les déchets urbains et la fertilisation des terres agricoles entre 1750 et 1940. La fertilisation des terres est historiquement un des problèmes majeurs de l’agriculture, bien avant le XXe siècle. Les déchets urbains, notamment les excréments humains et animaux, ou encore les résidus de brasseries ou d’autres artisanats, ont longtemps été employés dans l’agriculture, mais à partir de 1750, la combinaison d’une agriculture plus intensive, de l’industrialisation et de l’urbanisation mène à une recherche frénétique pour améliorer le cycle des nutriments entre la ville et ses campagnes. Cette thématique est ici abordée par une synthèse générale et à travers différentes études de cas, qui mêlent histoire rurale et urbaine, histoire économique et sociale, et histoire des sciences, des techniques et des institutions. En accordant une attention particulière aux contextes sociaux, ces contributions se focalisent sur les implications en termes de connaissances scientifiques et d’arrangements politiques qui gouvernent ces échanges de matières, et sur les solutions adoptées dans différentes espaces et à différentes périodes. Elles interrogent également la pertinence de l’idée d’une rupture métabolique ayant eu lieu dans la seconde moitié du XIXe siècle.