Arlette Farge
Grâce à un journal intime, la reconstitution de la vie d’un couple au siècle des Lumières au moment où il traverse une crise. Pour la première fois, une historienne nous fait entrer dans le secret des relations amoureuses à partir d’un cas authentique. Cela pourrait être une pièce de Marivaux. Sauf qu’ici tout est vrai. M. Montjean tient un commerce de tailleur, plutôt florissant. Mais le pauvre homme va connaître les affres de la jalousie et le déshonneur, car sa femme a pris goût au libertinage. Elle est surtout possédée par des rêves de grandeur qui la poussent à fréquenter des hommes au-dessus de sa condition. C’est elle qui imprime le rythme à cette crise conjugale.
Face au « drame », Montjean décide d’écrire, au jour le jour, les incidents de sa vie. Si ce texte rend possible la reconstitution de l’histoire tragi-comique de ce mari trompé, c’est le récit d’Arlette Farge qui permet de prendre la mesure de la liberté des femmes du siècle des Lumières et jette une lumière crue sur les rêves d’ambition qui les animaient.