Châteaux médiévaux au cinéma : entre imaginaire et historicité. Des lendemains d’Hastings à la Diète de Worms

Yohann Chanoir

Thèse dirigée par Perrine Mane, soutenue le 11 décembre 2020, devant un jury composé de Danièle Alexandre-Bidon (EHESS), Laurent Feller (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Juan Vicente Garcia-Marsilla (Universitat de Valencia), Alban Gautier (Université de Caen Normandie) et Élodie Lecuppre-Desjardin (Université de Lille)

Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises

Pour son édition 2019, le Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises a été attribué à Florence Brachet-Champsaur pour sa thèse de doctorat d’histoire « Créer, c’est avoir vu le premier ». Les Galeries Lafayette et la mode (1893-1969) soutenue en 2018 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction de Patrick Fridenson (compte rendu dans Entreprises et Histoire, n° 91, juin 2018).

L’invention du luxe à la française

5 décembre au 2 février – Documentaire – ARTE, Youtube

La chaîne ARTE diffusera, samedi 5 décembre 2020, un documentaire historique qui  retrace l’histoire mouvementée de la naissance des industries du luxe en France au XVIIe siècle.
Pendant 1h30, ce « docu-fiction » alterne reconstitution historique et interviews auxquelles Philippe Minard (GRHECO) a contribué, en présentant la politique manufacturière de Colbert.
L’image de la France est souvent associée à celle du luxe.
Pourtant, au début du XVIIe siècle, les plus beaux tissus, les plus belles porcelaines, les plus beaux miroirs sont faits en Italie, en Chine, en Hollande, en Espagne… la France ignore totalement leurs méthodes  de fabrication.
Ces savoir-faire, Louis XIV le Roi-soleil et Colbert, son ministre des finances, décident de les obtenir ! Espionnage industriel, assassinats, aventures rocambolesques… En seulement 130 ans, les envoyés royaux vont parcourir le monde et créer l’industrie française du luxe.
De l’origine des glaces de la fameuse galerie  du château de Versailles, conquises de haute lutte par Colbert en Italie, à la longue quête de la perfection en matière de fabrication textile, Stéphane Bégoin, retrace, dans un récit fourmillant de détails et d’anecdotes, la palpitante genèse de l’industrie du luxe.

 

 

Vichy et les Algériens. Indigènes civils musulmans algériens en France métropolitaine (1939-1944)

Aliénor Cadiot

Thèse dirigée par Nancy L. Green, soutenue le 15 décembre, devant un jury composé de Marc-Olivier Baruch (EHESS), Emmanuel Blanchard (Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines), Thomas Hippler (Université de Caen Normandie), Eric Jennings (Université de Toronto), Ethan Katz (Université de Californie à Berkeley) et de Sylvie Thénault (CNRS)

Autour de l’ouvrage de Raphaël Morera et Nicolas Lyon-Caen, À vos poubelles citoyens ! Environnement urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, XVIe-XVIIIe siècle)

4 janvier – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Enterrer, brûler, réutiliser, recycler : que faire des déchets qui encombrent les villes ? Quels destins pour nos résidus ? Ne faudrait-il pas éviter d’en produire ? D’apparences triviales, ces questions travaillent profondément nos sociétés contemporaines. À vos poubelles citoyens ! aborde ces questions dans le cadre du Paris moderne. Entre Renaissance et Révolution, la capitale du royaume de France a connu non seulement une forte croissance spatiale et démographique mais aussi une importante transformation des modes de vie et de consommation. Les Parisiens ont ainsi produit des quantités croissantes d’ordures dont le traitement a constitué un défi constant pour eux comme pour les autorités municipales et royales. Pour comprendre comment il a été relevé, les auteurs proposent une autre histoire des Parisiens en montrant que leurs liens avec leur environnement immédiat, la rue, constitue une question politique. S’écartant d’une vision noire décrivant les villes anciennes comme des cloaques immondes, l’enquête interroge l’édilité de la capitale et le soin que les Parisiens apportent à la propreté de leur ville. Leur récit rend compte des expériences des habitants et tente d’aborder la question du nettoiement et des services urbains sous de multiples points de vue : économique, politique, environnemental. Chemin faisant, ce livre trace une nouvelle voie pour qui veut aborder l’histoire de l’Ancien Régime.
La séance sera animée par Thomas Le Roux, avec les discussions de Simona Cerutti (CRH), Sophie Wahnich (EHESS) et Isabelle Hajek (Université de Strasbourg)

 

Ça ne coule pas (toujours) de source. L’intangible en histoire

Date de limite de dépôt : 30 avril 2021 – Forum du CRH – 22 et 23 juin 2021

L’intangible, dans son sens premier, désigne ce que l’on ne peut pas toucher, ce qui est impalpable et inaccessible. Le terme a un deuxième sens et s’applique aussi à ce que l’on ne peut pas modifier, l’immuable. Le rapport de l’historien au temps était au cœur des Forums du CRH de l’année 2018 (« Changement historique et découpages temporels ») et de l’année 2019 (« Tradition et histoire »). Pour le Forum de l’année 2020, nous proposons de centrer le propos non pas sur le temps, mais sur les objets difficilement accessibles à l’historien : l’intangible, au sens de ce qui est hors de portée et qui le demeure par-delà l’enquête historique.
L’objectif de ces journées est de permettre une réflexion collective sur les limites de la saisie historique du passé et sur les manières de contourner ces limites. Quels objets résistent à l’analyse historique ? Comment faisons-nous, dans nos enquêtes et nos lectures des sources, pour tenter de cerner l’indiscernable, de saisir l’insaisissable, d’atteindre l’intangible ou de le faire apparaître ? Cette interrogation pourra être conduite dans trois directions.

Le genre des célibats

Date limite de dépôt : 1er mars 2021

Si la question du célibat apparaît en filigrane dans les travaux liés au mariage et à la vie familiale et conjugale, ce colloque, Organisé par Juliette Eyméoud (EHESS) et Claire-Lise Gaillard (Paris 1, CRHXIX), avec le soutien financier de la Cité du Genre, IdEx Université de Paris, ANR-18-IDEX-0001, lui donnera la première place. Refusant une définition en négatif de l’alliance, définition qui passe forcément à côté de toutes les nuances et complexités du célibat, ces deux journées pluridisciplinaires seront l’occasion de bâtir un outillage théorique commun.
L’historiographie anglosaxonne s’est intéressée de longue date aux célibataires, du Moyen-Age à l’époque contemporaine, toutes classes sociales confondues, hommes comme femmes (Amy M. Froide, John G. MacCurdy). En France, c’est le courant de l’histoire des femmes qui a majoritairement orienté la recherche sur le célibat (Arlette Farge, Cécile Dauphin). Ce dernier a donc fait l’objet d’études portées sur les XIX e et XX e siècles et a quelque peu délaissé le célibat masculin. L’histoire religieuse s’est en revanche penchée sur ce thème, dans une approche à la fois théologique (Nicole Grévy-Pons) et sociale (Myriam Deniel-Ternant, Cindy-Sarah Dumortier). Le célibat est pris dans un ensemble de représentations forgées par notre modernité occidentale qui a fait du couple le modèle normatif. Les sociologues, en allant à la rencontre des célibataires, ont témoigné de leur triste solitude, des difficultés économiques et des stigmates sociaux qui peuvent accompagner cette condition (Pierre Bourdieu, Marie Bergström, Françoise Courtel et Géraldine Vivier). En créant le dialogue entre les disciplines, entre les périodes historiques et les aires culturelles, ce colloque souhaite montrer la pluralité des situations de célibat. Une confrontation des célibats féminins et masculins devrait également permettre de sortir des stéréotypes du vieux garçon et de la vieille fille.

 

Le cimetière juif dans la Shoah

Date limite de dépôt : 15 décembre 2020 – Appel à communication

Sous la direction de Jean-Marc Dreyfus et Judith Lyon-Caen

Le cimetière juif offre un paysage péri-urbain ou rural tout à fait singulier dans l’Europe du XXe siècle. En effet, il est depuis l’Antiquité et en application de la loi juive, situé à l’extérieur des périmètres habités, alors que les cimetières chrétiens ont été au début du Moyen-Âge transportés au cœur des villages et des villes, derrière l’église, pour n’être rejetés à la périphérie qu’au XIXe siècle. Le cimetière est le témoin des déplacements des populations juives, mais aussi de leur enracinement dans certaines régions depuis le Moyen Âge (comme la région rhénane). C’est la réflexion que fait Marguerite Yourcenar lorsqu’elle décrit le vieux cimetière juif d’Amsterdam peint par Jacob van Ruisdael.
Le cimetière juif est devenu un objet littéraire dès le XIXe siècle, probablement parce que son aspect était perçu comme immuable, alors que la modernité bouleversait l’ordonnancement des cimetières chrétiens. Cependant, le champ du repos des Juifs a aussi été un témoin des bouleversements liés à l’émancipation avec, en premier lieu, sa monumentalisation et l’inclusion de symboles romantiques, ainsi que l’introduction d’inscriptions bilingues sur les pierres tombales, en hébreu et dans la langue du pays (par exemple l’allemand ou le français).