Destins de l’eugénisme

Paul-André Rosental

Soit une cité-jardin offrant des conditions exceptionnelles à des couples choisis qui s’engagent sur un contrat de procréation… L’expérimentation dura de 1923 à 1985 à Strasbourg, grâce au soutien des pouvoirs publics.
Synthèse des eugénismes européens, ce laboratoire humain visait à « accélérer l’évolution de l’espèce humaine ». Son créateur était un homme d’affaires qui se rêvait en barde de l’eugénisme, en Ibsen alsacien.
Expliquer l’énigmatique longévité de l’expérience suppose de revisiter les grandes politiques républicaines de l’après-guerre, de la Sécurité sociale à la démocratisation scolaire, et de prendre la mesure de l’héritage de l’eugénisme en contexte démocratique.
Cette idéologie scientiste et inégalitaire hante les débats bioéthiques mais elle se révèle également comme une théorie morale ayant pu imprégner une norme de notre temps : la psychologie du développement personnel.

 

L’histoire en lignes et en rondelles – Les figures du temps chrétien au Moyen Âge

Jean-Claude Schmitt (EHESS, Paris)

Toutes les civilisations sont confrontées au problème de la maîtrise intellectuelle et pratique du temps. Car partout, à notre époque comme dans le passé, les enjeux cognitifs, religieux ou politiques de la maîtrise du temps s’avèrent considérables.
La perception la plus immédiate et concrète du temps conduit à distinguer une grande variété de rythmes temporels, tels l’alternance du jour et de la nuit, la succession des saisons ou les cycles des astres ou des planètes. Par delà les observations empiriques, la mesure du temps vise aussi bien des buts pratiques, comme la fixation des fêtes religieuses ou des échéances fiscales, que des fonctions symboliques, en rendant manifeste la maîtrise des hommes sur leur destinée et sur la nature. Tout en concourant à la mesure pratique du temps, images, figures et diagrammes exaltent avant tout le pouvoir des hommes sur le temps.

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http://gahom.ehess.fr/index.php?1283

Une autre histoire – Jacques Le Goff (1924-2014)

Jacques Revel et Jean-Claude Schmitt

La disparition du grand historien en 2014 a suscité une forte émotion en France
et à travers le monde. Des collègues et amis, des anciens étudiants,
mais aussi des lecteurs et des auditeurs de Jacques Le Goff, évoquent ici sa mémoire, ses travaux et sa présence dans le siècle.
Jacques Le Goff (1924-2014) a été l’un des très grands historiens de son temps. Il est l’auteur d’une oeuvre immense, consacrée pour l’essentiel à l’histoire du Moyen-Âge, qu’il a renouvelée en profondeur. Ce livre en explore les ambitions, les objets et les démarches. Il réunit les contributions présentées à l’occasion d’une journée d’hommage organisée en janvier 2015 par l’École des hautes études en sciences sociales et par la Bibliothèque nationale de France.

 

 

Maurizio Ridolfi (Università degli Studi della Tuscia, Viterbo)

10 et 24 février – Conférences – EHESS, Paris

Maurizio Ridolfi, historien, est professeur à l’Universtà della Tuscia-Viterbo (Italie). Il a publié plusieurs livres et articles sur l’histoire politique et culturelle de l’Italie contemporaine. Auteur de Nel segno del voto. Elezioni, rappresentanza e culture politiche nell’Italia liberale (2000), Le feste nazionali (2003), Storia dei partiti politici. L’Italia dal Risorgimento alla Repubblica (2008) et Italia a colori (2014).

 

Robert A. Schneider (Indiana University, Bloomington)

23 férvier, 9, 11 et 22 mars – Conférences -EHESS, Paris

Professeur au Département d’histoire d’Indiana University (Bloomington), invité à l’EHESS par Christian Jouhaud (GRIHL), Robert A. Schneider travaille sur les aspects culturels et sociaux de la formation de l’état en France à l’époque moderne. Il achève actuellement un ouvrage dans lequel il étudie la façon dont les hommes de lettres du début de l’époque moderne pouvaient tout à la fois servir et combattre l’émergence de la culture politique de l’« absolutisme ».