Pouvoirs de l’imagination. Approches historiques

19 mars de 9h à 17h – Journée d’étude – Paris, EHESS

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.
Comme les années précédentes, le séminaire organisé par  Elizabeth Claire, Béatrice Delaurenti , Roberto Poma et Koen Vermeir. fonctionnera à partir et autour des textes à la manière d’un atelier, en s’attachant à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Mobilités, immobilités

Date limite de dépôt : 15 avril – Appel à communication

L’atelier doctoral du RT9- Réseau Thématique de sociologie de l’urbain et des territoires de l’Association Française de Sociologie (AFS), constitue un espace d’échanges, de travail et de débats, ainsi qu’une plateforme de soutien aux doctorant·es dans la construction de leurs réseaux de recherche. Organisé en autogestion chaque année depuis 2010 par un comité ad-hoc de doctorant.es et soutenu par un comité scientifique de chercheur.ses spécialisé.es sur la thématique retenue, il est ouvert à l’ensemble des doctorant·es et jeunes docteur·es intéressé·es, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse. Des travaux s’inscrivant dans d’autres perspectives disciplinaires que la sociologie, telles que la géographie, l’aménagement, l’histoire, l’anthropologie ou la science politique, sont également les bienvenus. Par ailleurs, une attention particulière est portée à la diversité des terrains de recherche présentés, urbains ou ruraux, français comme étrangers, et des méthodes employées (qualitatives et quantitatives). En 2021, l’atelier doctoral, organisé par Céline Barzun (CLERSE, Université de Lille), Grégoire Belle (CMW, Université de Lyon2), Audrey Cherubin (CREDA, Université Sorbonne Nouvelle),  Sophie Gruyer (CERAPS, Université de Lille), Sophie Iffrig (SAGE, Université de Strasbourg), Pierre Joffre (CRH/CRESPPA-CSU, EHESS), Anis Zerde (CERAPS, UniversitédeLille), sera consacré aux Mobilités et immobilités.

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La Première Loi du royaume. L’acte de fixation de la majorité des rois de France (1374)

Benoît Grévin

Ce livre s’attaque à un monument de l’histoire française, la loi de 1374 qui fixa dans un latin aussi majestueux que complexe la majorité des rois de France à quatorze ans, pour envisager à travers une étude de micro-histoire textuelle un problème rarement abordé. Au-delà des implications juridiques de la création d’une grande loi dans la France des premiers Valois, comment construisait-on linguistiquement, rhétoriquement, conceptuellement un tel texte ? L’étude philologique de cette loi, connue pour son style surchargé, évoquant le gothique flamboyant, apporte une moisson de découvertes. Derrière les quelques citations bibliques, classiques et de droit romain connues par la recherche depuis les travaux du XVIIIe siècle, se cache un extraordinaire ensemble de renvois au droit canon, à la patristique, à la philosophie aristotélicienne. Ce dévoilement prouve que les techniciens du droit et les philosophes assemblés derrière Charles V avaient voulu, directement guidés par les travaux de Nicole Oresme, faire de cette loi le réceptacle de tous les savoirs accumulés à la cour du « roi sage ». L’exploration de cet envers « rhétorique » du droit incite à poser à nouveaux frais la question des rapports entre la culture médiévale et ses applications juridiques et politiques.

Borders, Thresholds, Boundaries: A Social History of Categorizations

Isabelle Backouche, Fanny Cosandey, Christophe Duhamelle, Marie-Elizabeth Ducreux, Elie Haddad, Laurent Joly et Mathieu Marraud (eds.)

Atelier du Centre de Recherches Historiques, 21 bis, 2021

The subjects of these essays range from the sixteenth to the twentieth centuries, from Hungary to France, from a localized case taken at a precise moment to a national evolution covering three centuries. Their themes — spanning the religious, political, economic and juridical — are just as varied. What could they have in common? Principally, a collective approach, the approach of RHiSoP, a research group of the Centre de Recherches Historiques. A group where every researcher practices a situated history of society making that can enounce or leave unspoken, affirm or dispute, hierarchies, categories and boundaries – the structures.

https://journals.openedition.org/acrh/12036

 

Abuser / Forcer / Violer

Didier Lett, Sylvie Steinberg & Fabrice Virgili (dir.)
Clio. Femmes, Genre, Histoire, 52, 2020

Ce numéro de Clio est consacré aux violences sexuelles perpétrées dans le quotidien et l’intimité, jusque dans le cercle du couple et de la famille, de façon occasionnelle ou répétée. Ces violences sont devenues un enjeu politique essentiel dans les sociétés contemporaines. Ce numéro les inscrit dans une histoire longue, de l’Égypte ancienne à la Suède du XXIe siècle. Il retrace les principales étapes de la recherche historique sur le sujet : si le viol des femmes a fait l’objet d’études importantes depuis bientôt un demi-siècle, celles sur les violences sexuelles à l’encontre des enfants sont bien plus récentes. Chacun de ces objets sont envisagés en prêtant attention à la spécificité des contextes historiques, des sources qui y donnent accès, des mots et notions qui les désignent. À travers les configurations dans lesquelles elles se déroulent, les relations de pouvoir qui s’y nouent, les modalités de leur répression ou de leur tolérance, ce sont aussi des régimes historiques de genre et de sexualité qui sont mis en lumière.

Les incidences des investissements directs étrangers dans le développement économique et social du Gabon (1960-2000).

Albin-Baptiste Mabicka-Mabicka

Thèse dirigée par Laure Quennouëlle-Corre, soutenue le 4 mars 2021, devant un jury composé de Jean-Pierre Bat (Archives nationales), Hubert Bonin (Institut d’études politiques de Bordeaux), Denis Cogneau (EHESS), Sabine Effosse (Université Paris-Nanterre), Wilson-André Ndombet (Université Omar Bongo, Libreville) et André Straus (CNRS)

 

 

Prix Gobert de l’Académie des inscriptions et belles lettres

L’historien Pierre Monnet, directeur d’études de l’EHESS (CRH-EHESS/CNRS), reçoit le prestigieux prix Gobert de l’Académie des inscriptions et belles lettres pour son ouvrage Charles IV. Un empereur en Europe (Éditions Fayard, 2020). Dans une biographie inédite, Pierre Monnet dresse le portrait de ce souverain hors norme, infatigable bâtisseur, amasseur de reliques, grand lettré, inlassable voyageur. Un roi entre deux ponts, à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes.

Pierre Monnet est directeur d’études de l’EHESS et Adjunct Professor de l’université Goethe de Francfort/Main. Il dirige l’Institut franco-allemand de sciences historiques et sociales de Francfort/Main. Spécialiste de l’histoire politique et sociale de la fin du Moyen Âge, il est l’auteur de nombreux ouvrages et a notamment édité avec Jean-Claude Schmitt la Vie de Charles IV de Luxembourg (Belles Lettres, 2010).

Le prix Gobert récompense chaque année l’auteur ou l’autrice du « travail le plus savant et le plus profond sur l’histoire de la France et les études qui s’y rattachent, et de celui qui s’en rapproche le plus ».

Instants de vie

Arlette Farge

Le XVIIIe siècle d’Arlette Farge est sonore, odorant, tactile, à la fois familier et exotique, attachant. Elle a rencontré le peuple de Paris dans les archives, bavardes et hautes en couleur, de la police ; depuis, chacun de ses travaux redonne vie et laisse la parole à ces oubliés de l’histoire, à ce qui les occupe, les bouscule, leur tient à coeur. Dans ces entretiens avec Perrine Kervran, Laure Adler et Patrick Boucheron, elle raconte sa formation, sa découverte des archives, son engagement féministe, les hasards et rencontres qui ont jalonné son parcours. Elle élabore également une réflexion sur la sensibilité, l’écriture de l’histoire, et le rôle de l’historien dans le présent.
Instants de vie dessine ainsi le portrait d’une historienne pour qui réflexivité, émotion et recherche scientifique sont inséparables.

 

Des Coutumes qui font vivre, suivi de Sefer ha-Minhagim de Shimon Guenzburg (Venise, 1593)

Jean Baumgarten (trad., éd.)

Dans la société juive d’Europe centrale (Ashkénaz), les coutumes (Minhagim) jouent un rôle majeur et sont le résultat d’un processus de sédimentation d’usages et de discussions rabbiniques accumulées au fil du temps. Selon le Talmud, il arrive même que « la coutume efface la loi » dans le registre des règles régissant la vie de la communauté. Elle devient alors règle elle-même qui fait autorité, aussi bien pour l’individu que pour la collectivité. De nombreux Sifrei ha-Minhagim (Livres des coutumes) furent ainsi écrits en Europe entre le XIVe et le XVIIe siècle au moment où l’imprimerie s’implantait et le livre de Shimon Guenzburg, qui parut à Venise en 1593, a la particularité d’avoir été écrit en langue yiddish littéraire. Quel est le rôle du livre de coutumes? Qui en sont les auteurs? Que transmettent-ils de la vie de populations en but à la persécution et à l’exil?