Autour de l’ouvrage de Mathias Dreyfuss, Aux sources juives de l’histoire de France

Lundi 7 juin  de18h à 19h 30 – Table ronde – Paris, EHESS

Les Juifs seraient absents de la mémoire historique de la France. À contre-courant de cette idée, ce livre propose de relire le processus de construction de l’histoire des Juifs de France en partant à la recherche de ses sources. Centré sur le XIXe siècle, il prend pour point de départ les ardents débats relatifs à la citoyenneté des Juifs sous la Révolution française.
Tandis que la recherche historique se voit portée en France, à partir des années 1830, par la volonté politique de mise en ordre du passé archivé au sein des dépôts publics, de nombreux documents se voient identifiés, classés, inventoriés et publiés. Parmi eux, des documents relatifs à l’histoire des Juifs. Certains sont disséminés dans les fonds des archives locales, d’autres au contraire sont retrouvés au cœur même des collections les plus prestigieuses de la royauté française. Parallèlement, la fièvre archéologique qui gagne les élites provinciales cherchant à célébrer les racines chrétiennes de la France, fait émerger, presque par hasard, des inscriptions hébraïques. Celles-ci sont néanmoins intégrées difficilement et marginalement au domaine alors florissant des antiquités nationales.
Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour qu’un cercle restreint de savants ancre une histoire française des Juifs depuis le Moyen Âge, non pas séparée, mais intégrée à l’histoire de France. Cette histoire « judéo-française », répondant à distance aux attaques antisémites de la presse nationaliste d’alors, permet de révéler la part juive insoupçonnée de l’histoire de France. Mais cette reconnaissance a un prix : la perte et la dislocation de nombreuses archives issues des anciennes communautés juives de France, fragilisant à terme la possibilité de reconstituer leur histoire « intérieure ».

La table ronde sera animée par Pierre Birnbaum et jean Baumgarten.

Journée des doctorant.es du CRH

Lundi 21 juin de 9h10 à 1530 – Journée d’étude doctorale – Paris, EHESS

Conçue comme un moment d’échanges entre doctorants et membres, la Journée des Doctorants du Centre de Recherches Historiques, organisée par Pierre-Olivier Dittmar, Tomohiro Kaibara, Natalia Muchnik et Florence Vychytil-Baudoux, a pour objectif de donner de la visibilité aux travaux des doctorants tout en favorisant leur intégration au sein du laboratoire.
Expérimentale, l’édition 2021 réunira des doctorants travaillant sur des périodes, des aires et des thématiques variées. Les communications retenues permettront néanmoins d’initier un dialogue autour des axes transversaux suivants : « catégories », « ruptures » et « approches biographiques ».

http://crh.ehess.fr/index.php?7506

Prêter, rembourser, restituer L’ordre des dettes dans les sociétés médiévales et modernes

8 et 9 juin – Colloque – Créteil-Paris, UPEC et EHESS

Ce colloque, organisé par Antoine Roullet (GEI) et Sébastien Malaprade (UPEC), examine la question des usages de la dette et du crédit, notamment dans les espaces ibériques au cours de la période moderne (XVIe- début du XIXe siècle). Au-delà de l’idée, bien établie, que les relations de crédit structuraient une société soumise à l’incertitude, nous voudrions comprendre comment un ordre des dettes contribuait à la hiérarchisation de la société et à la consolidation d’une économie du privilège.

La Nature sous contrat Concessions, histoire et environnement

7 et 8 juin – Colloque – Paris, EHESS

La concession, entendue sous son acception juridique, assure l’interface entre l’exercice de la souveraineté et l’activité économique. Par l’octroi d’un droit spécifique, elle réserve à un acteur, économique ou institutionnel, individuel ou collectif, de transformer un potentiel en bien d’usage ou en bien marchand. À ce titre, la concession est un outil de gouvernement fondamental dans l’exploitation des ressources naturelles : l’eau, le bois, les ressources du sous-sol, mais aussi le paysage.

La nature sous contrat entend passer la concession au crible des sciences sociales. En situant ses différentes formes dans le temps et dans l’espace, les différentes communications de ce colloque, organisé par Raphaël Morera (CNRS, GHREN) et Thomas Le Roux (CNRS, GHREN), avec le soutien du CRH et du RUCHE, éclaireront le rôle décisif de ce mode de gouvernement de la nature dans la construction des environnements par les sociétés et leurs pouvoirs.

Autour de l’ouvrage De la Contagion, Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux (dir.)

31 mai de 14h à 18h Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Épidémies, mouvements de foule, frénésie de la valse, possessions démoniaques, modes vestimentaires… De la diffusion du Covid-19 sur l’ensemble de la planète à la pollution généralisée des espaces naturels, du mouvement MeToo aux rumeurs qui se propagent comme un feu de poudre sur les réseaux sociaux, des attaques de hackers aux bâillements qui se transmettent irrépressiblement d’un individu à un autre, la contagion, loin d’être uniquement un concept médical, est un processus omniprésent dans le monde d’aujourd’hui, aussi bien à l’échelle des nations qu’à celle des événements les plus infimes de notre vie
quotidienne.
Dépassant l’actualité à partir de cas précis allant de l’Antiquité à l’époque contemporaine (lutte contre la variole au XVIIIe siècle, assimilation de l’antisémitisme à une maladie contagieuse, propagation des innovations chez les enlumineurs et sculpteurs du Moyen Âge ou inquiétante contamination de la planète par la diffusion de particules radioactives…), des chercheurs venus de tous les horizons tracent les contours de ce phénomène multiforme – clé de compréhension des temps à venir.Avec le deux directeurs de publication, Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux, la séance réunira plusieurs collègues du CRH ou associés ayant participé au projet : Stéphane BaciocchiCatherine Fhima, Antoine RoulletJean-Claude Schmitt, Frédéric Vagneron, Sebastian Veg ainsi que Francis Chateauraynaud (EHESS) et Anne Rasmussen (EHESS).