Cyrian Pitteloud est historien du Japon moderne (XIXe-XXe siècle). Il est docteur en études japonaises de l’université de Genève et diplômé de cette même institution avec une maîtrise universitaire pluridisciplinaire en études asiatiques (Master-Asie). En 2019 il a soutenu sa thèse « L’Affaire d’Ashio : pollution minière et expertise environnementale dans le Japon moderne » sous la direction de Pierre-François Souyri. Ce travail porte sur un cas de pollution industrielle de l’ère Meiji (1868-1912), dans une perspective d’histoire sociale et environnementale. Durant ses années de thèse, il fut assistant à l’unité de japonais de l’université de Genève. Il a ensuite été chercheur invité à l’Institut de recherches sur les humanités de l’université de Kyoto et chercheur contractuel de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO), centre de Kyoto. Son projet de recherche au sein du CRH, « Contamination des cours d’eau et conflits environnementaux dans le Japon moderne », est financé par un subside « Early Postdoc.Mobility » du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Il est également associé au CRJ.
Archives de catégorie : Novembre 2020
Agricultures américaines Les voies de la croissance (XVIIIe-XXe siècle)
Pablo L. Luna et Alejandro Tortolero (dir.)
La rhétorique des « voies nationales » ou des « modèles incontournables » de croissance agricole est désormais nettement délaissée par la recherche scientifique, au profit d’une approche qui met en valeur la singularité et la diversité des itinéraires et des parcours. Les effets de ce changement de paradigme ne touchent pas seulement le continent européen. Les Mondes américains, où la confrontation d’expériences ne fait que commencer, sont également un espace où ce questionnement interroge de plus en plus les spécialistes.
Les éditeurs de ce dossier d’Etudes rurales ont souhaité reprendre la discussion entamée lors du IV Congrès de l’Eurho (European Rural History Organisation) célébré à Paris en 2019. Elle a ouvert un chantier de réflexion pluridisciplinaire sur les voies de la croissance agricole à l’échelle du continent américain, en faisant se confronter des historiographies et des traditions de recherche qui n’ont pas eu jusqu’ici l’habitude d’échanger entre elles. Ainsi, sept textes ont été choisis parmi les communications présentées à Paris, afin de montrer la variété des processus américains de croissance agricole : deux textes sur les Etats-Unis, deux sur le Mexique, un sur le Brésil et deux sur le Monde andin. Il s’agit d’une première approche comparatiste et nous espérons qu’elle pourra être suivie d’autres semblables.
Le Gabon, la France et la Banque des États de l’Afrique centrale, 1959-1992 : entre logique « géomonétaire » et financement de l’économie
Chislain Moupebele Makadjoka
Thèse dirigée par laure Quennouëlle-Corre, soutenue le 15 octobre 2020, devant un jury composé de Jean-Pierre Bat (Archives nationales), Rémy Bazenguissa-Ganga (EHESS), Bertrand Blancheton (Université de Bordeaux), Olivier Feiertag (Université de Rouen) et André Straus (CNRS)
Frontières, seuils, limites : histoire sociale des catégorisations
Isabelle Backouche, Fanny Cosandey, Christophe Duhamelle, Marie-Elizabeth Ducreux, Elie Haddad, Laurent Joly et Mathieu Marraud (dir.), L’Atelier du CRH (revue électronique), 21 bis, 2020
Qu’ont en commun sept textes dont les objets vont du XVIe au XXe siècle, de la Hongrie à la France, d’un cas local à une évolution nationale, et qui semblent relever de thématiques aussi disparates que le religieux, le politique, l’économique ou le juridique ? Avant tout une approche collective : celle du groupe RHiSoP du CRH plaçant l’objectif de l’histoire sociale au-dessus de ces différences et pratiquant une histoire située du travail social qui actualise, tait ou dit, affirme ou conteste, les hiérarchies, les catégories, les limites, sociales et spatiales – les structures.
L’arsenale di Venezia Da grande complesso industriale a risorsa industriale
Paola Lanaro et Christophe Austruy (dir.)
Ce livre vise à présenter, expliquer et aider à comprendre les multiples mutations et transformations de l’Arsenal de Venise, envisagé dans sa plus longue durée historique de plus grand « complexe industriel » de l’Europe médiévale et moderne : une longue durée qui couvre la presque totalité du second millénaire, et déborde aujourd’hui sur les premières décennies du troisième.
Fruit d’une étroite collaboration entre chercheurs italiens et français venus d’horizons scientifiques différents, ce livre propose d’interroger sous des angles d’analyse originaux l’histoire de l’Arsenal et d’en restituer des aspects plus profonds ou méconnus.
Parmi les questions ainsi posées et revisitées, figurent aussi bien celle d’une histoire du travail autant féminin que masculin, celle de la mobilisation et de la gestion des ressources essentielles en matières premières, mais également des techniques de leur utilisation et des technologies mises en œuvre, celle de la recherche d’une nouvelle rationalité dans l’organisation des différents processus productifs, et enfin celle de la conservation de cet ensemble architectural de près de 50 hectares, et du quartier du Castello dont il constitue le cœur, et de son utilisation comme une ressource patrimoniale, culturelle pour répondre aux demandes et aux interrogations les plus actuelles de nos sociétés contemporaines, et permettre à celles-ci de s’appuyer sur le passé pour innover et se projeter sur le futur.
Alternative Agriculture in Europe (sixteenth-twentieth centuries)
Gérard Béaur (dir.)
Les conditions d’émergence et d’expansion de formes d’agriculture qui étaient et sont encore en contradiction avec le modèle d’une céréaliculture productiviste ont suscité et suscite encore débats et controverses. En proposant l’hypothèse d’une agriculture alternative considérée comme une riposte des agriculteurs confrontés à des phases de dépression des prix, Joan Thirsk entendait proposer un modèle explicatif qui alimenta cependant doutes et critiques.
Les textes de cet ouvrage constituent autant de scénarios envisagés sur le long terme (du XVe au XXe siècle) et dans un vaste espace qui correspond à une partie de l’Europe (de la Flandre à l’Espagne et de la France à la Russie, en passant par l’Italie et la Suisse), afin de tester ce modèle. Ils illustrent de manière problématique le lien entre la croissance de cultures comme les fruits et légumes, les fleurs et les cultures industrielles, et le contexte économique qui impose ses exigences aux producteurs.
L’édition en sciences humaines et sociales Enjeux et défis
Étienne Anheim et Livia Foraison (dir.)
En moins de vingt ans, l’édition en sciences humaines et sociales a été considérablement bouleversée. Tout a été réinventé : le marché du livre s’est transformé, le cadre légal a été radicalement modifié, la publication et la lecture en ligne ont connu un formidable essor, l’écriture même des sciences humaines s’est métamorphosée.
Face à ces révolutions intellectuelles, techniques et socio-économiques d’une ampleur inégalée, en faisant dialoguer éditeurs privés et publics, économistes, documentalistes, libraires, juristes, traducteurs, chercheurs, cet ouvrage collectif offre à celles et ceux qui se préoccupent du destin de l’édition en sciences humaines et sociales un premier bilan, à la fois clair et lucide, des changements survenus depuis le début du XXIe siècle.
Light or Fire ? Publicists and the Mediatisation of Political Communication, 1760-1800
Christoph Streb
Thèse, en co-tutelle, dirigée par Antoine Lilti (EHESS) et Roland Wenzlhuemer (Universität Heidelberg), soutenue le 6 octobre, devant un jury composé de Sven Externbrink (Universität Heidelberg), Lisa Jane Graham (Haverford College) et Will Slauter (Université de Paris)
De raison et de mémoire. Écrire l’histoire de la Révolution française (1881-1939)
Guillaume Lancereau
Thèse dirigée par Antoine Lilti, soutenue le 12 octobre 2020, devant un jury composé de David Bell (Université de Princeton), Jean-Luc Chappey (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Emmanuelle Picard (ENS Lyon), Anne Rasmussen (EHESS) et Nathalie Richard (Le Mans Université)