Le Baal Shem Tov Mystique, magicien et guérisseur

Jean Baumgarten

Connu comme le fondateur du hassidisme, celui qu’on surnomme le Baal Shem Tov, le « maître du Bon Nom », ne cesse de fasciner. Qui était-il : un mystique détenteur de secrets ? Un réformateur religieux venu valoriser la foi simple des humbles contre l’érudition talmudique ? Un annonciateur du messie? Un guérisseur, voire un chamane pratiquant la transe, inspiré par des traditions préchrétiennes des Carpates ? A-t-il seulement fondé un nouveau mouvement, ou la légende a-t-elle dépassé l’histoire ?
Jean Baumgarten, spécialiste du hassidisme, nous invite à le suivre dans sa recherche du « vrai » Baal Shem Tov. À la fois portrait spirituel et plongée dans la sociologie religieuse des Juifs polonais du milieu du xviiie siècle, cet ouvrage nous livre la synthèse des travaux les plus récents sur cette figure majeure dont se réclament les « amis de Dieu » bien au-delà du monde juif.

 

Le monde de la pratique saisi par la communauté des procureurs au parlement de Paris (1670-1738)

Geneviève Morin

Thèse dirigée en co-tutelle par Robert Descimon et Claire Dolan (Université Laval, Québec), soutenue le 25 janvier 2020, devant un jury composé de Pierre Bonin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Fanny Cosandey (EHESS), Michel De Waele (Université Laval, Québec) et Sylvie Perrier (Université d’Ottawa)

Dentro e fuori ghetto. Vita e cultura ebraica a Siena in età moderna

27 février – Colloque –

Sous l’angle d’une histoire sociale et culturelle de la présence juive, ce colloque invite à l’étude des sociétés et des cultures juives dans le ghetto de Sienne (siècles XVIe-XIXe), ainsi qu’à l’observation des expériences des Juifs siennois en dehors du ghetto, au milieu du monde catholique toscan, dans l’espace de la ville de Sienne et du Grand-Duché de Toscane. La diversité des populations juives du ghetto, la condition de minorité juridique, la précarité socio-économique ainsi que la persévérance culturelle face à la ghettoïsation, seront parmi les sujets au cœur des recherches présentées. Organisé par les Archives d’Etat de Sienne et la Communauté juive de Florence en collaboration avec le CRH (représenté par Davide Mano, chercheur associé), ce colloque réunira une quinzaine de spécialistes du monde juif, du droit, de l’histoire sociale, culturelle ou économique italienne. Les actes du colloque seront publiés en 2021 par les éditions de la Direzione Generale degli Archivi.

La dérogation, le droit et le travail (XIXe-XXIe siècle)

Patrick Fridenson, Laure Machu et Jérôme Pélisse (dir.)

Pourquoi depuis 1814 le droit du travail français comporte-t-il des dérogations aux règles qu’il pose ? Comment et par quels groupes sont-elles obtenues ? Quelles en sont les fonctions et les usages ? Comment les réformes récentes ont-elles fait évoluer les domaines de compétence respectifs de la loi et des accords collectifs et introduit la notion de supplétivité ?  Cette histoire longue est traitée en quatre parties : fabriquer les dérogations ; interpréter les dérogations ; quand la dérogation devient la règle ; controverses : la dérogation dans  les réformes récentes du droit du travail, dans ce n° spécial pluridisciplinaire des Cahiers du Chatefp (Comité d’histoire des administrations chargées du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle).

L’histoire germano-polonaise. Un nouveau champ historiographique et ses contributions pour une histoire de l’Europe

12 et 13 février – Colloque – Paris, Institut historique allemand et Centre scientifique de l’Académie polonaise des sciences

L’histoire germano-polonaise est un domaine novateur et stimulant dans l’histoire de l’Europe centrale et orientale et au-delà. Ce colloque, organisé par Jawad Daheur (CNRS), Jürgen Finger (DHIP), Maciej Górny (DHI Warschau), Catherine Gousseff (CNRS), Morgane Labbé (EHESS) et Thomas Serrier (Université de Lille), propose de retracer les enjeux historiographiques et mémoriels qui ont gouverné la formation de ce champ ainsi que les concepts et méthodes sur lesquels il s’est construit depuis. Ces concepts sont aujourd’hui à la base de la dynamique du champ, notamment  dans sa capacité à associer différentes échelles d’analyse allant du local au global. Une attention particulière sera portée à la contribution de l’histoire germano-polonaise et d’autres historiographies « binationales » comme l’histoire franco-allemande au projet d’écriture d’une histoire européenne, particulièrement en ce qui concerne les approches spécifiques forgées ou adoptées par les historiennes et historiens dans ces domaines (transfert, histoire partagée, histoire croisée, histoire connectée, entangled history, Zwischenraum).

Ritmos y memoria de la Poblacion en Colombia (1845-1942). La politica demografica en la gobernanza economica y social del estado

Matias Kitever Henao

Thèse en co-tutelle dirigée par Patrice Bourdelais et Laurinda Abreu (Université d’Evora), soutenue le 22 janvier, devant un jury composé d’Alexandre Abrantes (Ecole Nationale de Santé Publique, Nova – Lisbonne), Luc Berlivet (CNRS), Véronique Hébrard (Université de Lille) et Clément Thibaud (EHESS)

Afficher le droit au Moyen Âge Les chartes lapidaires en discussion (3)

6 février, Demi-journée d’étude, Aubervilliers, EHESS

Dans le cadre des actions de SCRIPTA PSL “Histoire et pratiques de l’écrit”, le programme Afficher le droit au Moyen Âge. Regards croisés sur les chartes lapidaires entend poser les bases d’une réflexion sur les liens entre les pratiques d’écriture exposée et l’exercice du droit dans la culture écrite du Moyen Âge occidental. Il est conçu comme un cycle de séminaires débouchant sur la publication d’une synthèse bibliographique et thématique, et sur la mise à disposition du corpus rassemblé au cours de la recherche.
Les présentations s’intéresseront à ce qui, dans l’environnement de l’inscription, induit ou commande une dimension juridique ou diplomatique, le texte ne devenant alors document que par contagion ou par contexte (historique et historiographique). Comment la médiévistique a-t-elle répertorié, publié et analysé ces inscriptions ? Sont-elles devenues « diplomatiques » par le traitement que leur a réservé l’épigraphie ? Leur caractère juridique a-t-il été établi en fonction des éléments visuels placés au contact du texte (images, sceaux, objets, lieux) ? Les questions posées lors de cette troisième rencontre dépassent largement le sujet des chartes lapidaires et concernent de fait tous les objets, graphiques ou non, dès lors qu’on veut leur attribuer une fonction dans l’histoire. Pour le programme Afficher le droit au Moyen Âge, cette séance est l’occasion de poursuivre l’inventaire des formes épigraphiques relevant, d’une façon ou d’une autre, d’une connexion avec les pratiques diplomatiques.

Realidades diversas en la produccion del espacio en Chiapas. La Técnica del desplazo-despojo : Ciudades Rurales Sustentables, la construccion de los espacios de dominacion

Liliana Hernandez Hernandez

Thèse en co-tutelle dirigée par Alain Musset et Georgina Calderon Aragon (Universidad Nacional Autonoma de México), soutenue le 13 février, devant un jury composé de Dolores Camacho Velazquez (CIMSUR – UNAM), Bernard Hubert (INRA), Liliana Lopez Levi (Universidad Nacional Autonoma de México) et  Jesus Manuel Macias Medrano (CIESAS – Ciudad de Mexico).

Autour de l’ouvrage d’Antoine Lilti, L’héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité

3 février – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Les Lumières sont souvent invoquées dans l’espace public comme un combat contre l’obscurantisme, combat qu’il s’agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné.
Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n’ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d’autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu’un prêt-à-penser rassurant.
Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd’hui encore notre horizon. Partant des interrogations de Voltaire sur le commerce colonial et l’esclavage pour arriver aux dernières réflexions de Michel Foucault, en passant par la critique postcoloniale et les dilemmes du philosophe face au public, L’Héritage des Lumières propose ainsi le tableau profondément renouvelé d’un mouvement qu’il nous faut redécouvrir car il ne cesse de nous parler. En présence de l’auteur, la séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Pablo Blitstein (CRH), Catherine Konig-Pralong (EHESS) et Arnaud Orain (Université de Paris 8).