Soutien à Fariba Adelkhah

Nous sommes confinés depuis 20 jours. Fariba Adelkhah, chercheuse au Centre de recherches internationales de Sciences Po Paris, est en prison depuis 300 jours en Iran et a été condamnée à cinq années d’emprissonnement. En affichant son visage sur le site des institutions universitaires et des équipes de recherche d’Europe et d’ailleurs, nous voulons manifester le soutien de la communauté scientifique et inciter le gouvernement à tout mettre en œuvre pour sa libération.

Fariba est en danger. Nous devons agir d’urgence pour elle.
Son comité de soutien appelle à visionner et diffuser massivement cette vidéo :
https://youtu.be/1yBk5aG0KWg

Edito

Depuis que le confinement a été imposé aux établissements de l’enseignement supérieur le 16 mars 2020, le Centre de Recherches Historiques a connu une activité réduite, comme les autres laboratoires de l’EHESS. Certains séminaires et enseignements ont pu continuer néanmoins en visioconférence et le tutorat avec les étudiants s’est renforcé, tandis que des aides ont été accordées aux étudiants en difficulté. Le CRH a contribué à cette aide.

La vie de laboratoire souffre évidemment de cette situation difficile. Les échanges en présentiel sont essentiels à notre communauté, y compris les rencontres improvisées et informelles, dans les couloirs ou à la cantine. Mais la continuité administrative est assurée grâce au travail et à la conscience professionnelle du pôle secrétariat-gestion-communication. Au sein de ce pôle, Rabia Fassiri, qui occupait un poste de gestionnaire depuis le mois de septembre dernier, a quitté le laboratoire le 30 avril pour intégrer le Groupe Société Religions et Laïcités (UMR 8582), bien plus proche de chez elle. Elle devrait être remplacée très prochainement.

Les services se poursuivent, à distance. Le Conseil de laboratoire se tiendra en visioconférence le 25 mai prochain. Durant cette période s’est enclenchée la refonte du site Internet du laboratoire : il s’agit d’un travail de longue haleine qui mobilise et mobilisera pendant plusieurs mois de nombreux collègues. De même, la Lettre du CRH connaitra prochainement une nouvelle maquette – le numéro du mois de mai 2020 est sans doute le dernier élaboré sous ce format. La direction a mis à profit ce temps de pause pour parachever le manuscrit du volume Contagions, auquel une grande partie des membres du CRH ont participé, et qui s’est trouvé tout à coup d’une incroyable actualité ; il paraîtra, à l’automne prochain, aux éditions Vendémiaire.

En dépit de cette continuité professionnelle, il faut admettre que ce qui fait la matière du CRH, ce tissu intangible d’échanges, d’interactions, de négociations, ne peut se maintenir sans notre présence dans un lieu de vie commune et un espace de travail partagé. Le déconfinement en cours sera lent, prudent, progressif. Avant l’été, nous ne retrouverons pas nos collègues ni notre rythme de travail habituels. En témoigne l’annulation du Forum du CRH, moment collectif par excellence du laboratoire, qui devait se tenir les 22 et 23 juin autour, précisément, de l’intangible en histoire. Il nous faut donc prendre patience, encore. La vie du laboratoire ne reprendra pas ce printemps, mais elle reprendra.

 

 

 

 

 

 

 

 

Penser les migrations pour repenser la société

Fathallah Dagmi, Françoise Dureau, Nelly Robin, Thomas Lacroix, Yann Scioldo-Zürcher (dir)

Les migrations internationales contribuent à définir l’État et ses formes de citoyenneté. Elles modifient les relations professionnelles, transforment les espaces géographiques et jouent un rôle fondamental dans les expressions artistiques. Par effet miroir, les pratiques des migrants sont, elles aussi, tributaires des contraintes et opportunités qu’ils rencontrent dans les espaces qu’ils traversent, sinon investissent.
De l’Europe au continent américain en passant par l’Afrique, ce livre illustre la façon dont les études migratoires permettent d’éclairer les sociétés contemporaines, depuis leur construction politique jusqu’aux multiples échelles servant à l’analyse des pratiques sociales quotidiennes. Prises ensemble, elles initient un dialogue nécessaire entre spécialistes des migrations et des sciences sociales.
En d’autres termes, penser les migrations est « un moyen de penser la société », au-delà de la question du contrôle des frontières par les États, à laquelle elles sont trop souvent réduites.