Un « spectacle dérobé à l’histoire » : théâtres et émotions de la Révolution française

Date limite de dépôt : 28 février – Appel à communication – Paris, EHESS et Sorbonne Université Lettres

Les spectacles constituent un laboratoire privilégié pour repérer et saisir l’articulation des représentations et des émotions qu’elles provoquent. À la suite de travaux collectifs récents consacrés à l’avènement d’une « société du spectacle » au XVIIIe siècle, à la politique du répertoire théâtral et aux fictions de la Révolution (voir la bibliographie), ce colloque, organisé par Thibaut Julian (CRH) et Renaud Bret-Vitoz (Sorbonne Université Lettres) interdisciplinaire invite à explorer l’événement vécu, jusque dans son après-coup sous le Consulat et l’Empire, dans la perspective ouverte de l’histoire des émotions : l’on propose d’étudier en miroir comment la fiction théâtrale réfléchit et façonne des sensibilités en actes, tandis que des dispositifs spectaculaires sont mobilisés pour produire des effets sensibles dans la sphère publique, de sorte que les émotions sont agencées par des pratiques codifiées voire ritualisées mais s’y « dérobent » parfois de façon inattendue, déjouant l’effet escompté. Il s’agit ainsi de mettre au jour une politique des émotions sous la Révolution en confrontant le théâtre aux autres manifestations collectives ressortissant à la « forme spectacle » : de l’Assemblée à l’échafaud en passant par le champ de bataille, de la fête aux conférences, via la « culture des apparences » et les stratégies de publicité. Entre unanimité et dissensus, plaisir et choc, froideur et exaltation, quelles formes ces émotions prennent-elles ? Quel statut leur octroyer pour l’herméneutique des textes et des spectacles, et comment leurs traces (écrites, visuelles ou sonores) idéologiquement situées contribuent-elles à fixer une mémoire orientée de la Révolution ?

Angel Soto Gamboa (Universidad de los Andes)

8, 9 et 23 janvier – Conférences – Paris, EHESS

Angel Soto est professeur à l’Ecole des affaires économiques de l’Université des Andes au Chili. Il a obtenu son doctorat en histoire de l’Amérique latine contemporaine à l’Instituto Orteg y y Gasset (Université Complutense de Madrid). Auparavant, il a étudié l’histoire et est titulaire d’un master en sciences politiques de la Pontificia Universidad Católica de Chile. Il s’est spécialisé dans les études latino-américaines. Ses recherches portent sur « la région » de manière interdisciplinaire en mettant l’accent sur l’histoire économique, les affaires étrangères et à travers la culture, en particulier la littérature latino-américaine. Il interviendra au sein du séminaire du groupe d’Etudes Ibériques et de Jordi Canal sur le Chili du XXie siècle ainsi que sur Mario Vargas Llosa et Octavio Paz.

Fragments d’exils. Temporalités, appartenances

31 janvier – Table ronde -Paris, EHESS

Natalia Muchnik (CRH) et Mathilde Monge (université Toulouse 2-Jean Jaurès) organisent une table-ronde autour de Fragments d’exils. Temporalités, appartenances, numéro spécial de la revue Diasporas. Circulations, migrations, histoire (31, 2018), avec Anne-Christine Trémon (université de Lausanne), Ilsen About (CNRS-Centre Georg Simmel), Delphine Richard (université de Lyon 2) et Marie-Carmen Smyrnelis (Institut Catholique de Paris).
Les diasporas ne sont pas des phénomènes immuables : elles naissent, vivent et s’éteignent, ou se diluent dans des ensembles plus vastes. Constructions parfois éphémères à la faveur d’un événement politique ou d’une opportunité commerciale, elles peuvent se muer en réseaux structurés par des métropoles qui s’affrontent et se succèdent. En situant le phénomène diasporique, ce dossier questionne l’image de processus continus, homogènes et linéaires et, partant, les jeux et rejeux des segments diasporiques. L’étude des « fragments d’exil » réinterroge donc la notion même de diaspora.

Sex and drugs and rock’n roll

10 janvier – Demi-journée d’étude – Paris, EHESS

Quel beau titre pour cette séance que « Sex and drugs and rock’n roll » ! Il est inspiré de la chanson véritablement programmatique de Ian Dury (1977). Mais nous aurions pu tout aussi bien appeler ce séminaire « Lucy in the Sky with Diamonds », la célébrissime chanson des Beatles (1967) puisqu’il y sera largement question de la culture psychédélique des années 60-70. Du « Human Be-In » aux sous-sols londoniens, du « Summer of Love » au triumvirat de San Francisco, Olivier Julien évoquera les origines du rock dit psychédélique durant ces deux décennies tant aux Etats-Unis qu’en Angleterre. Axelle Blanc se penchera sur la scène musicale psychédélique et sur  la performance des arts visuels en France après 1967. Quant à Marc Dufaud, artiste secret et tourmenté, il nous fera la surprise de son intervention. Bertrand Lebeau Leibovici, médecin addictologue, modérera la demi-journée d’étude.

Espagne, Espagnes Regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles) (3)

16 janvier – Table ronde – Paris, Institut Cervantes de Paris

Le romantisme français a trouvé dans l’Espagne du XIXe siècle le cadre idéal pour argumenter nombre de ses grandes œuvres littéraires. L’exotisme, l’orientalisme, et finalement la fascination générée par la culture espagnole ont imprégné les grands intellectuels français de l’époque, comme Victor Hugo, Mérimée ou Gautier, entre autres. Une séduction réciproque qui s’est prolongé tout au long du siècle et pendant une grande partie du XXe siècle, et qui a conduit Mathilde Pomès à être la première agrégée d’espagnol de la Sorbonne en 1916. Un poste qui lui a permis de maintenir une intense correspondance, plus de mille lettres, avec les membres les plus représentatifs des trois générations espagnoles du moment, celle de 98, celle de 14, et celle de 27, dans le souci de resserrer les relations culturelles hispano-françaises.
Un épisode, la guerre civile espagnole, a consolidé les liens entre les deux pays. Ainsi, l’exilé espagnol a trouvé à Paris sa ville d’accueil. C’est là qu’est née la librairie espagnole de León Sánchez Cuesta, la Librairie Espagnole, et plus tard d’Antonio Soriano, qui devint un lieu de rencontre des intellectuels espagnols et français. Un cadre idéal pour l’émergence d’une liste exceptionnelle d’hispanistes français, comme Marcel Bataillon, Nöel Salomon, ou Pierre Vilar, entre autres, qui ont créé les premières chaires de culture espagnole dans les universités de Paris et dans des villes comme Bordeaux et Toulouse. Des années d’une énorme passion française pour l’histoire espagnole, en particulier pour son époque moderne, qui a conduit à la création d’institutions telles que la Casa de Velázquez, ou l’Association des Hispanistes Français, entre autres.
Et tout cela au milieu de la transition espagnole, qui a marqué le début d’une période de relations intenses à tous les niveaux entre l’Espagne et la France, qui se poursuivent aujourd’hui à travers des institutions comme l’Institut Cervantes ou l’Institut français, qui travaillent avec ténacité pour rapprocher les cultures des deux côtés des Pyrénées.

 

Échanges médiévaux. Circulation des textes et des personnes

17 et 18 janvier – Colloque – Paris, EHESS

Cette rencontre, organisée par Etienne Anheim (AHLOMA), Nora Berend (Université de Cambridge) et Sylvain Piron (AHLOMA), est le deuxième volet d’un projet de collaboration entre l’Université de Cambridge et l’EHESS soutenu par PSL. La première rencontre a eu lieu à Cambridge les 7 et 8 juin 2018 et a réuni une quinzaine de chercheurs anglais, allemands et français autour de la même thématique. La seconde session a pour objet de prolonger la réflexion sur les formes sociales et intellectuelles de circulation des savoirs au Moyen Âge à partir de l’étude de la mobilité des textes et des personnes. Elle repose sur la confrontation méthodologique entre la riche bibliographie consacrée aux pratiques de traduction et d’échanges interculturels médiévaux, d’une part, et les questions posées par le développement des approches historiographiques globale, transnationale ou connectée, d’autre part.

Histoire maîtrisée, histoire méprisée

Sabina Loriga (dir.)
Passés/Futurs, revue électronique, 4, 2018

Comment l’histoire est-elle mobilisée – et souvent méprisée – sur la scène politique aujourd’hui ? À la différence sans doute de ce qu’eût été un tel dossier voici quinze ou vingt ans, la période des années 1930 et de la Seconde Guerre mondiale n’y occupe pas l’essentiel de l’espace. Un seul article leur est ici consacré, autour de la Casa del Fascio à Predappio. Deux remémorations d’épisodes du XIXe siècle, nées l’une comme l’autre de l’émergence d’acteurs politiques se présentant comme « anti-système », ont gagné leurs lettres de crédibilité : la relecture de la guerre de Sécession indulgente à la cause esclavagiste, autour de la question des « statues confédérées », d’une part ; la glorification de la lutte menée contre l’unification italienne par les derniers souverains Bourbon du royaume des Deux-Siciles, de l’autre. S’y ajoutent les relectures de la longue durée historique – de Vercingétorix à Pompidou, de Guillaume le Conquérant à Churchill – par deux acteurs individuels ou collectifs que sont le jeune président de la République française et les Brexiteers. Et les enjeux historiques de la sécession catalane discutés par cinq historiens.

https://www.politika.io/fr/passes-futurs

Histoire de l’épidémiologie Enjeux passés, présents et futurs

23 janvier – Journée d’étude – Paris, Maison de la Recherche Sorbonne Université

L’épidémiologie rencontre de nouveaux défis inscrits dans la globalisation contemporaine, de la gestion des pandémies à l’analyse de masses colossales d’informations par des consortiums internationaux portant sur des cohortes de centaines de milliers d’individus. Réunissant historiens, scientifiques, acteurs institutionnels et socio-économiques, concernés par la question de l’épidémiologie, la 2e journée d’étude du Comité pour l’histoire de l’Inserm tentera d’éclairer l’histoire de la discipline en regard de ses enjeux présents et futurs.

 

Survivre particulièrement Autour du livre de Danny Trom, Persévérance du fait juif. Une théorie politique de la survie

30 novembre – Table ronde – Paris, EHESS

Dans la mesure où « la question juive » concerne la subsistance du fait juif dans l’histoire, elle occupe depuis longtemps les esprits. Cela est attesté dans certains livres bibliques dont notamment celui d’Esther. Les commentaires rabbiniques de ce livre sont au cœur de l’ouvrage récent de Danny Trom, qui élabore à partir d’elles une pensée politique de la survie. Le groupe Études Juives organise une table ronde où seront discutés, en présence de l’auteur, les aspects littéraires, historiques et théoriques de la démarche. Les discutants seront Elad Lapidot (Université de Berne), Antoine Lilti (CRH), Ron Naiweld (CRH) et Anne Simon (CRAL).

Josef Chajes (University of Haifa)

22, 31 janvier, 5 et 14 février – Conférences – EHESS, Paris

Yossi (Jeffrey) Chajes, invité à l’EHESS par Sylvie Anne Golberg, est professeur à l’université de Haïfa, directeur du Centre d’études de la culture juive. Auteur de trois livres, de nombreux articles et de chapitres d’ouvrages. Sa démarche intellectuelle se situe au croisement des méthodes de l’anthropologie historique, de l’histoire culturelle et de l’histoire des sciences et de la médecine. Sa série de conférence s’inscrit dans un projet d’humanités numériques ( Ilanot : cartographier Dieu : un portail de kabbale visuelle) consacré à la transmission visuelle du savoir kabbalistique à partir de manuscrits existants depuis le XIVe siècle.