Autour du livre d’Etienne Anheim, Le travail de l’histoire

6 mai – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Qu’est devenu aujourd’hui le « métier d’historien » dont parlait Marc Bloch ? En suivant le fil d’une expérience individuelle, ce livre s’interroge sur le travail de l’histoire, entendu dans un double sens. C’est d’abord le travail sur l’histoire, comme matériau de recherche, qui pose des questions intellectuelles mais aussi pratiques. Comment devient-on chercheur en histoire ? Que signifie lire, écrire, éditer des textes quand on est historien ? Quels sont les enjeux de l’enseignement de l’histoire ? Pourquoi participer à l’évaluation ou à l’administration au sein des institutions universitaires ? Qu’implique le fait d’intervenir dans la sphère publique ? Ces questions font le quotidien de l’historien autant, voire plus, que la fréquentation des archives et des bibliothèques. En filigrane, le travail de l’histoire désigne aussi, dans un sens qui mêle les dimensions personnelle et professionnelle, l’histoire au travail. Non seulement l’histoire comme flux temporel, qui transforme les êtres et les choses, mais aussi comme discipline, qui produit des effets sur celui qui la pratique et qui est, en retour, travaillé par cette histoire
Le débat sera animé par Béatrice Delaurenti, en présence de l’auteur entouré de Sabina Loriga (EHESS-CRH), Cécile Vidal (EHESS, CENA) et Delphine Diaz (Université de Reims, CERHIC).

Political Jews. Rhetoric and politicization among Jews in Enlightened and Revolutionary Europe (18th-19th centuries)

14 mai – Journée d’étude – Paris, EHESS

Cette journée d’études réunit un groupe de chercheurs européens, dont des historiens, des sociologues, des philosophes et des philologues, autour de la question du « politique » dans le processus d’émancipation des Juifs d’Europe entre XVIIIe et XIXe siècle. Elle invite à un regard rapproché sur les usages rhétoriques du fait juif et sur les effets de la politisation sur la vie des Juifs de France, Italie, Russie, Hollande et Allemagne.
Comment saisir la construction du « politique » dans le monde de ces acteurs ? Les constructions de l’individu et du collectif juifs, ainsi que leurs transformations aux siècles des Lumières et des Révolutions, seront au cœur des recherches présentées. Cette journée d’études entend ainsi contribuer, à travers une approche interdisciplinaire, à la définition d’un phénomène complexe et diversifié à l’échelle européenne, impliquant de multiples enjeux, internes et externes aux sociétés juives, tels que l’accès à l’espace public, le bouleversement des appartenances, la laïcisation et la création de nouveaux ethos juifs.

Steve Mason – Université de Groningen (Pays-Bas)

16 et 23 mai, 6 et 13 juin – Conférences – Paris, EHESS

Steve Mason, invité par Sylvie Anne Golberg (Études Juives), est professeur à l’Université de Groningen (Pays-Bas), au Department of Jewish, Christian, and Islamic Origins, est l’éditeur de la récente publication intégrale et critique de l’œuvre de Flavius Josèphe. « Lire Flavius Josèphe avec Marc Bloch : la Guerre des Juifs et Le métier d’historien », présentera un exercice de méthode historiographique appliquée.

Gabriel Jover Avellà (Université de Gérone)

10, 14, 15, 22 et 24 mai – Conférences – Paris, EHESS

Gabriel Jover Avellà, invité par Gérard Béaur et Natalia Muchnik, est professeur à l’Université de Gérone (Espagne). Membre du Groupe des Sociétés Rurales au sein du Centre d’Histoire Rurale de cette Université, il a été Directeur des Services de l’Environnement du Gouvernement de Catalogne. Spécialiste d’histoire agraire et d’histoire environnementale, il est l’auteur d’une thèse sur Societat rural i desenvolupament econòmic a Mallorca. Feudalisme, latifundi i pagesia, 1500-1800. Ses travaux sont consacrés aux relations de marché et de travail ainsi qu’aux processus de croissance agraire et d’innovation technique dans les agro-systèmes méditerranéens, principalement à Mayorque et en Catalogne (1650-1800) pour examiner dans quelle mesure la gestion des exploitations et les systèmes de cultures pouvaient affecter la demande de travail et le niveau de rémunération ainsi que l’offre de travail au sein des familles. Ils s’appuient sur un important corpus issu en grande partie des comptabilités agricoles des grandes exploitations majorquines. Gabriel Jover Avellà travaille également sur l’impact des changements climatiques sur les relations sociales et les systèmes de production depuis la seconde moitié du 17e siècle jusqu’au début du 19e siècle. Il a publié plusieurs ouvrages dont Les Possessions mallorquines. Passat i Present en collaboration avec Antònia Morey et Possessions, renda de la terra i treball assalariat. L’illa de Mallorca, 1400-1660 en collaboration avec Jerònia Pons Pons, ainsi que de nombreux articles en espagnol, en catalan, en anglais

Michael Huberman (Université de Montréal)

9, 10, 15 et 29 mai – Conférences – PSE, EHESS – Paris

Michael Huberman, invité à l’école par Jérôme Bourdieu (Grhéco) est professeur d’histoire économique à l’Université de Montréal et membre de plusieurs centres de recherche. Il est présentement cotitulaire de la Chaire de la fondation McConnell en Études Américaines.
Après un parcours académique international, depuis l’Université McGill jusqu’à celle d’Oxford, il réalise son doctorat sur le marché du travail anglais lors de la révolution industrielle, à l’Université de Toronto.
Depuis, il s’intéresse aux effets de la mondialisation sur les conditions de travail et le bien être des travailleurs. Il est l’auteur de l’ouvrage Odd Couple (Yale University Press, 2012) qui examine le lien entre l’état providence et la mondialisation dans une perspective historique et comparative.

Pouvoirs de l’imagination. Approches historiques.

10 mai – Journée d’étude – Paris, EHESS

La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs. Le séminaire, animé par Elizabeth Claire, Béatrice Delaurenti, Roberto Poma et Koen Vermeir, fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.

Timothy Brook. Artifacts and the Layering of Empire

11 avril – séance exceptionnelle des Rencontres du GEHM – Paris, EHESS

Les Rencontres du GEHM organise une séance exceptionnelle autour de Timothy Brook, professeur à University of British Columbia, Vancouver. Il présentera un chapitre intitulé « Artifacts and the Layering of Empire » de son prochain ouvrage Great State: China and the World sous presse.
L’empilement des traces du passé que produit la succession des empires est au cœur de la réflexion qu’il propose. En utilisant le cas du Sri Lanka, il explorera cette superposition de traces et de signification, en se concentrant sur la vie d’un artefact en particulier. Il s’agit d’un monument en pierre, trilingue, installé par les Chinois au XVe siècle, repéré par les Portugais au XVIe siècle, sauvé par les Britanniques au XXe siècle et re-célébré par les Chinois au XXIe siècle.
Le débat sera ouvert par Pablo Blistein et Sebastian Veg.

Autour de l’ouvrage de Ron Naiweld, Histoire de Yahvé. La fabrique d’un mythe occidental

1er avril – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

On prétend parfois que l’« homme occidental  » serait le seul être humain pouvant vivre sans mythes. Il n’en est rien. À l’aune d’une lecture inédite de l’Ancien Testament, Ron Naiweld nous plonge dans ce grand mythe, support de la rencontre, fondatrice pour l’Occident, de la Bible et de la philosophie. Contre le récit traditionnel d’un dieu créateur unique et tout-puissant, sa lecture fait émerger une autre histoire. Son héros est un dieu motivé par le désir d’être reconnu comme tel par les hommes. Avec le temps et au contact des empires assyrien, babylonien et perse, le dieu développe son intelligence politique. Il apprend la puissance du peuple, l’utilité de l’ordre impérial et, de sa rencontre avec la pensée grecque, l’intérêt de l’idée monothéiste. Mais c’est avec saint Paul qu’il assouvit pleinement son désir.
En suivant pas à pas l’histoire de ce dieu, cet essai fascinant montre comment, à force de torsions, de relectures, d’appropriations, le mythe d’un peuple marginal dans la fabrique culturelle du monde ancien est devenu l’un des mythes fondateurs de la civilisation occidentale. Comment Yahvé est devenu Dieu.
La séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les interventions de Michel Yves Perrin (EPHE), Alain Boureau  (EHESS-CRH) et Frédéric Brahami (EHESS-CESPRA).